Transport peu commun ou comment certains symptômes peuvent être prémonitoires

 Je retrouve par hasard ceci écrit un mercredi en 2014, à16h. C'était au temps où il était commun et non risqué de monter dans un bus ( la ligne 6, soi-dit en passant, n'existe plus ). Et si l'origine du virus était bien antérieure à ce que l'on veut nous faire croire...

« Qu’est-ce que vivre ?
Héraclite disait : »Mourir de vie, vivre de mort. » Nos molécules se dégradent et meurent, et sont remplacées par d’autres. Nous vivons en utilisant le processus de décomposition pour nous rajeunir, jusqu’au moment où… »

( une dame toute petite s’assoit sur le siège à côté du mien en me bousculant légèrement. Pas un mot, ni un signe. Elle dépose sur ses genoux un chien du style « debout tu ne peux pas savoir où se trouve l’avant de l’arrière ». Fort heureusement assis, j’aperçois son museau à travers les poils roux hirsutes)

« …nous n’en pouvons plus. Il en est de même de l’amour qui ne vit qu’en renaissant sans cesse.
Le sublime est toujours dans l’état naissant de l’énamourement. Francesco Alberoni l’a bien expliqué dans son livre… »

(Je le ferme le livre. Est-ce le roulis du bus ou l’odeur dégagée par la boule de poils à mes côtés qui a déplacé subitement mon estomac au niveau de ma gorge et presque envahi ma tête ? Incroyable ! Les émanations provenant de la bestiole sont inversement proportionnelles à sa taille et font resurgir des souvenirs écœurants d’anciens trajets en transport en commun. J’essaie d’évaluer mon seuil de tolérance, surveille les arrêts en guettant un éventuel mouvement de la dame. Elle se tient raide, le regard fixe et semble en apnée totale. Peut être est-ce l’explication : atteinte d’une mystérieuse affection, elle a dû perdre l’odorat.  Je regarde la couverture avec anxiété « Amour, poésie, sagesse d’Edgar Morin ». Sa réouverture réactivera-t-elle la sensation de malaise ?)




Nota : Là aussi , il va falloir patienter ; le dé-hivernage sera tardif  ! 

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