"Le lycée que nous fréquentions, Enrique et moi, était le Colegio national de Buenos Aires... en 1961, un génie du ministère de l'éducation avait décidé qu'un plan pilote y serait testé. Les cours, au lieu d'être confiés à de simples professeurs de lycée, seraient aux mains de professeurs d'université, dont beaucoup étaient écrivains, romanciers ou poètes, ainsi que critiques et historiens....Il entra, nous salua à peine, ne nous expliqua pas ce que devait être son cours ni ce qu'il attendait de nous et, ouvrant un livre, se mit à lire quelque chose qui commençait ainsi : " Devant la loi se dresse le gardien de la porte. Un homme de la campagne se présente et demande à entrer dans la loi. Mais le gardien dit que pour l'instant il ne peut lui accorder l'entrée."... (Il ) nous lu Kafka, Cortazar, Rimbaud, Quevedo, Akutagawa...nous cita Walter Benjamin, Merleau-Ponty et Maurice Blanchot...nous raconta qu'il avait entendu Lorca réciter ses propres poèmes... Mais, avant tout, il nous a appris à lire."

Alberto Manguel, Nouvel éloge de la folie, , Crime et châtiment

Si  ma mère m'a transmis l'amour de la littérature (et de la musique) russe et sud américaine, je dois principalement mon goût des mots à deux personnes très différentes : ma grand-mère dont la bibliothèque improbable et éclectique a accompagné mon enfance et le documentaliste du lycée que je fréquentais, Michel Cosem ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Cosem), chanceuse, je fus !
A Mimizan l'été,  je lisais Christine de Rivoyre, Montesquieu, San Antonio, Pearl Buck, .... dans un joyeux mélange et très vite je fus abonnée aux publications des éditions François Beauval : un livre par mois, que des grands classiques en texte intégral, Melville, Scott, Vigny, Steavenson, ...
Au lycée, j'ai découvert Gogol, Kipling, Mishima ou ... Yourcenar
Je n'oublie pas cette douce transmission, fais des provisions pour mes futurs petits-enfants, lis chaque matin (poésie) et soir (littérature) dans la classe, pour que petitement, à mon tour, je sème quelques graines qui, allez savoir pourquoi ou comment, pousseront.
Lorsque la maison de Mimizan fut vendue, j'ai récupéré l'étagère aux livres et le tome des Lettres Persanes de Montesquieu, ils sont dans ma chambre juste à côté de mon lit...

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