Dune

 brillant des notes l'épinette martelèle Bach Bach Bach le génie ne s'explique pas il vit éternellement 

caché dans l'affût  le bois d'un couple de canards en corps d'absence là qu'espérer de l'amour figé dans son rituel * gravée dans le bois l'énigme de l'image brouillon du réel livré à la rigidité l'amour se momifie  

la voix de la forêt aux confins de la lumière berce le trouble s'il est dit que l'on doit être soyons où le désir vit  

de l'éclat pâle s'échappe le souvenir des chaudes odeurs mêlées l'humeur de la terre colmate les cicatrices la couleur rouille dévore les bricoles échappées au temps fausses perspectives en sursis  

d'espace mental en espace naturel le regard écrit s'imprégner malgré lui ce qui sauve le lichen

un recoin de temps égaré dans le jardin s'est fait la malle je t'ai longtemps attendu  le café a  refroidi

sidéré face à  l'immense immensité le soir hésite certains lieux nous retiennent sans que l'on sache pourquoi

regarder au loin ou juste devant les pieds le même univers tout ce qui sera écrit  demain le vent l'oubliera

 d'éblouissements la fenêtre oublie la nuit nomme les silhouettes les paysages familiers nous prennent par surprise

 confusion des gris de l'absence de repères  nait l'équivoque pas ou mots se confortent dans les sentiers reconnus

en contrescarpe quelques pierres et des racines moule du canon l'empreinte toujours fidèle seul notre regard change inventaire nouvelle aquitaine :Blaye  

le fleuve ose où le courant fait silence une autre langue sur la rive mon trouble bois mort porté à la mer 

  en robe grise le matin déshabille un lambeau de rêve un jour le désert des nuits retrouvera ses songes ***  au bord du trottoir tout un monde s'efface dans le caniveau la pluie lave le regard autre lumière de soi

soleil captif doux appât de la manne sainfoin de la nuit les cicatrices du jour ne blessent que les yeux  

ce quelque chose arraché à la terre radeau sans voile les mêmes limons inconnus dans tous les échouages  

 le coup de pinceau impalpable vibration sortie du néant  vide ou réalité  la frontière est soluble

 au jeu de mémoire  la pensée se cartographie en analogies   mon tissu mental parfait cabinet de curiosités   

 traverser la voie ou choisir de la suivre une conquête  l'idée et le mouvement la même insatisfaction

  rébellion des eaux la dentelle des embruns en offrande au vent vertigineuses beautés des forteresses éphémères   

entre les branches le soupçon de l'océan aromatique parfum d'infini surgi d'innocentes haltes