On ne bâtit rien de solide sur le vent rien qu'un mur ne puisse arrêter mais par la fenêtre ouverte passe un souffle - liberté liberté chérie - porté par le courant des joies intérieures du ciment du coeur la caresse du vent souligne chaque désir (et illusions ?)
sur les murs las au soleil écrits bien longtemps après des signes comme un pacte vide la maison silencieuse vide la fumée de la cheminée dans la verticalité des pluies mon pas n'apprendra rien de plus du frottement contre les cicatrices épuisées de murs liés au secret
sur le poirier demain dit à aujourd'hui l'envers du décor l'inutile et le futile dans une volée de pétales balayée par le vent et ces désirs d'ailleurs sortis de nos mondes rétrécis en fruits amers
perçant la pierre d'un coup de bec l'oiseau hors de ce monde heurte ma solitude pour renaître blotti en moi étrange le creusement le poids de la plume sur la toile dans l'espace sans limite du temps il semble m'inviter dans ses cercles paisibles en grandes boucles dans le ciel détail tapisserie château de Pau
le temps se faufile entre deux rayons sans ralentir quelques instants stagnent ça et là l’attente reste en rade au matin le soleil se lève parfois sans moi [Il paraît que les augures romains observaient le vol des oiseaux, s'ils venaient de la gauche c'était signe d'un mauvais présage...]
Sur les vieux murs est écrit que je dormais dans leurs pierres pourtant je suis partie depuis longtemps Aujourd'hui je les regarde bras ballants peuplés de mots racines qui ne sont peut-être qu'un vieux chant à traverser l'oubli Mots qui me préparaient à vivre comme si mon identité était déjà connue comme une certitude désormais perdue
Banc buissonnant bouche creuse bardée de fer demain rien ne paraîtra plus de ce qui fut On efface on corrige les souvenirs on les assoit sur un banc factice Désossé traverse après traverse le chemin ne peut que se taire Assise sur le banc à même le quai je regarde une dernière fois les vestiges rouillés je détaille j'en fais une nature morte je n'avais pas compris ce qui se tramait ici On croit garder pour conserver on ne fait que se mentir