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Affichage des articles associés au libellé au jardin

tête à tête

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Le soleil doucement certains jours un peu trop clair posait sur leurs blanches chevelures ce soupçon de gravité que leur folie se refusait à asseoir Tout leur art consistait à refuser tous signes de l'automne qui les rattrapait Au jardin d’hélys-oeuvre (2019)

mauvaise herbe

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La situation se dégradait de jour en jour personne n'y pouvait rien les murs des nuits s'effritaient dispersant des lambeaux de vieilles histoires au jardin les mauvaises herbes avaient depuis longtemps dévoré la rosée de l'aurore Je courais aveugle et à l'instant où mon âme me dit libre le monde fut larmes Le plantain  cette fausse mauvaise herbe vit paisible dans mon carré d'herbes

juin au jardin

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marée de printemps le vent soufflait en houle   l'insecte voguait géographie du jardin les yeux inventent des reliefs un nom à chaque chose le soleil est là à l'endroit de la mémoire au fond du bleu des relents de nuit confient leurs pas fatigués au murmure des fleurs immobile le regard interroge devient jardin

vert incognito

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Je suis toujours stupéfaite de constater avec quelle rapidité les fleurs des arbres fruitiers se transforment en fruits et inversement combien l'attente de la maturation est longue tout est présent quand on s'y attend le moins le vert fait ombre la voix du jardin une vibration verte entre les feuilles ce bourdonnement dans l’entrelacs de branches un vague à l'âme

une saison à l'ombre du pommier

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Je passe rarement autant de temps dans le jardin au printemps. Drôle d'année, ma dernière à l'école. Quelle fin de carrière ! Sous le pommier, j'écoute la circulation qui s'intensifie chaque jour un peu plus et me reviennent des souvenirs que datent de ... plus de cinquante ans ! Ce printemps-là nous étions aussi dans le jardin, il y avait ma mère, prof (aussi) et ma tante. C'était l'année de son bac, le lycée était fermé, elle était venue se réfugier chez sa sœur. Il faisait beau et chaud. Mes souvenirs sont sensations, éclats de lumière et un grand bonheur paisible. Je revois ma mère lisant à l'ombre d'un arbre comme moi aujourd’hui.  Le bruit des barricades était loin de nous perdus dans un petit village des Basses Pyrénées. Mon père devait travailler (il faudra que je lui demande), les forêts sont rarement lieu de contestation. Le vert tendre est propice à la méditation.  L'ombre des jeunes rameaux est un plaisir retrouvé chaque année, les anémo

jardin au printemps

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délicieux parfum ma terrasse envahie de petits hôtes Le balcon terrasse offre une vue en hauteur du jardin. Il est la pause nécessaire, le moment offert à la contemplation. Le regard plonge, l'oreille s'égare, tous les sens s'ouvrent et accueillent la verdeur du printemps. . aux premières fleurs le regard pépie de joie entre les branches Le temps égaré dans cette saison si particulière offre des perspectives inédites sur le rapport au jardin. Le silence du quartier isole le lieu, lave les sollicitations, les mots bavards. Le corps s'engage, célèbre chaque implication : désherbage, taille, plantation... chaque jour semé éloigné de la classe étrange printemps Saisir l'instant, la sensation, l'humeur, la présence et le mouvement de la vie ; le jardin est le chemin le plus proche ouvert à l'émerveillement, le haïku l'expression la plus pleine de cet émerveillement. le chat se niche étranger aux mouvements du merle affairé

histoire de vert

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en bout de tige toujours la même histoire une naissance rayon du matin les vertes pousses frémissent le chat aussi le vert se produit sur l'avant-scène de l'été chante sa note (En avril au jardin, en terrasse, au balcon, les verts tendres s'ouvrent à la lumière. Il faut guetter leur fraîcheur avant qu'elle ne s’obscurcisse)   Je relis les histoires de couleurs de Michel Pastoureau . Il précise concernant le vert qu'il "avait jadis la particularité  d'être une couleur chimiquement instable.Il n'est pas compliqué à obtenir : de nombreux produits végétaux, feuilles, racines, fleurs, écorces, peuvent servir de colorants verts... En teinture, ces colorants tiennent mal aux fibres, les tissus prennent rapidement un aspect délavé. Même chose en peinture... quelle que soit la technique, le vert est instable, parfois dangereux."

jardin en friche

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Les choses se taisent à force de dire et redire elles parlent d'un lieu fatigué de ses crépuscules de ses sentiers à parcourir           sans fin. Elles disent le jardin  parsemé de violettes une image qui n'est pas  pour les yeux et au milieu de ce labyrinthe        toi en friche Chaque année je récolte au jardin les violettes à sécher et les sème dans les pages à parcourir sans fin. (récolte 2018)

saisir par surprise

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Une vague émotion sans raison accroc au tissu de la pensée donne à l'incarnation qui aurait pu paraître illusoire la preuve de sa vérité. La fleur de ciboulette est bien là après l'hiver, preuve de sa clémence. De cette observation fortuite jaillit un plaisir mêlé de surprise preuve qu'il n'est rêve  de notre imagination qui ne puisse se réaliser.

(hôte)

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On surprend au coin de l'œil la vie offerte complice du ciel. Pétrie entre les doigts le rose pétale dit avenir désir, patience. L'hôte discrète nourrit le rêve un goût de pomme d'amour folâtre entre les branches en quête d'air libre... Pourquoi demain aurait-il une autre saveur ?

(à la loupe)

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A la main qui tient la torche pris dans la goutte l’œil regarde passionné le minuscule est-il sage celui qui met la torche sous la pluie ?

(dimanche au jardin)

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Tout à l'heure (mais je ne sais plus très bien quelle était cette heure) le ciel avait revêtu son corps estival d'un voile léger celui qui habituellement ouvre le chemin au voyage. Un parfum café corsé accompagnait le soleil sur ce petit bout de terre  ouvert à l'observation de la saison  qui avance en silence. Tout autour incrédule  le monde nostalgique de ses bruits ne savait plus s'il est un endroit propice pour vivre A-t-on déjà vu chose pareille ? Ce ne sera jamais la dimension qui fera l'espace. Ne sommes-nous pas tous victimes de nos illusions?

(à déployer)

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A rester enfermée si longtemps la feuille peine à déployer sa robe légère un petit rayon et la voilà qui prend des poses de midinettes Vasporeuse elle ne demande qu'à s'étendre nonchalante dans le chant bleu d'avril tête bourdonnante du silence qu'impose au vent la menace invisible Jean-Philippe Rameau (1683-1764), Les Boréades (1763): Entrée pour les Muses, les Saisons, les Heures et les Arts

(troène)

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Mousses et lichens en ennemis bien visibles envahissent le troène tatouent son tronc de cartes imaginaires. Plus retors l'armillaire s'insinue branche à branche sournoisement envahissant chaque fibre en parfait colonisateur. Mon voisin élagueur m'a prévenue " Je lui laisse un répis mais il devra être éliminé..." Mis en quarantaine ces jours sont comptés. "On n'a rien compris à la  maladie , tant qu'on n'a pas reconnu son étrange ressemblance avec la guerre et l'amour : ses compromis, ses feintes, ses exigences, ce bizarre et unique amalgame produit par le mélange d'un tempérament et d'un mal." Marguerite Yourcenar Mémoires  d'Hadrien ,

(observer le silence)

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La restriction du territoire fut d'abord un immense miroir limita la portée du regard de choisir à subir naquit l'écart Une plaisante nonchalance désaccorda temps et espace le corps lié au cycle du soleil prit ses distances avec le réveil Dans le secret des terrasses l'oreille observa le silence hésita aux confins de l'ivresse face à ce printemps de patience

(ouverture programmée)

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Rien n'empêche le pissenlit Ni le vent ni l'interdit De jouer sa partition coloré Aux premiers rayons tempérés Tout convient au pissenlit Même la terre aride de vie Dans un continuo safran Il accorde ses pétales au présent Jolie fleur aux dents de lion Tes faux airs de dragon jouent une petite ritournelle à mes humeurs buissonnières Regardez mon premier pissenlit au fond des yeux  (attention ce lien peut  se disséminer au vent et cacher le suivant :))

(narcisse barricade)

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Je pose la question des jours rien ne figure dans mes livres à quelle page ? dans quel chapitre ? Je pose la question sur hier et sur demain pour aujourd'hui je sais Je sais les heures qui s'étirent et qui filent le ciel tardif et immobile le chant renaissant des oiseaux le réveil du pommier et le narcisse fané Je sais les faux silences qui donnent de l'ombre à mes mots l'aventure dans la rue Des jours comme un seul battement de paupière Tant de mystérieuses barricades dressées en nous et autour de nous «  A la première écoute, cette musique semble tout à fait innocente, inoffensive. Mais aussi inexplicable. Plutôt régulière, mais insaisissable, facile à écouter, mais sans thème. Infini, sans début ni sans fin. Couperin s’est sans doute amusé à inventer des structures musicales complexes, qui permettent parfois d’apercevoir des abîmes de sens, des profondeurs insondables. C’est comme si de mystérieux dessins étaient couchés sous la surface

(voyage en mon jardin en compagnie des musiciens de Saint-Julien 3)

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Le silence fait une ombre  sur la ville je la vois jusque dans les cris des oiseaux. Le silence perturbe nos sens longtemps endormis marque la page du printemps d'une sombre fleur. Le soleil sème le doute la mélancolie guette et pourtant tout est à sa place. (18/3/2020  17h Bruges) le temps passe, ne laisse rien le silence gagne, n'oublie rien perdu le cri bleu le corps s’endort dans mes yeux un sommeil si fort (3/5/2015   17 h cours Pasteur Bordeaux) Strike the viol, touch the lute, Wake the harp, inspire the flute. Sing your patroness’s praise, In cheerful and harmonious lays Frappez la viole, touchez le luth, Éveillez la harpe, inspirez la flûte, Chantez les louanges de votre protectrice, En lais gais et harmonieux

(voyage en mon jardin en compagnie des musiciens de Saint-Julien 2)

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Je suis l'arbre et la vipère l'immense et profond océan j'éprouve sous les lèvres du vent le poids de ton silence qui me perd Je connais tous les mots de miel qui fendraient le plus dur des cœurs aujourd'hui où s'éternisent les heures mon parfum  est vibrant appel vers toi "Brunètes ou petits airs tendres avec doubles et basse continue meslées de chansons à danser" publié par Christophe Ballard ( 1703, Paris) . Annie Dufresne (soprano). Les Musiciens de Saint-Julien - François Lazarevitch J'avois crû qu'en vous aimant, La douceur seroit extrême. J'aurois crû qu'en vous aimant, Mon sort eût été charmant. Mais, je me trompois, hélas! Dois-je le dire moy-même? Vous savez que je vous aime, Pourquoy ne m'aimez-vous pas? Iris aime son Berger, Qu'en n'en faites vous de même? Iris aime son Berger, Et ne veut point le changer. Tous les jours pour vos appas,

(voyage en mon jardin en compagnie des musiciens de Saint-Julien1)

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Le regard se resserre se confine dans les contours fouille la moindre imperfection la plus petite bassesse  de forme ou de couleur. L’œil se fait microscope avide du détail saugrenu prêt à se raconter des histoires aux premier mouvement d'aile  dans le blanc sureau de la haie. La très belle flûte de François Lazarevitch    à la tête des musiciens de Saint_Julien et la voix d ' Annie Dufresne