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Affichage des articles associés au libellé c'est la vie

l'autre matin

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  Dans la face blanche du matin j'ai caché mon désarroi au doux plaisir d'un songe l'émoi s'est perdu sans regret Pauvre songe sans fondement tu ne sauras dire comment d'un mot murmuré sur l'oreiller une vie peut s'aliéner Derrière la face blanche du matin bien caché s'est faufilé un fantôme en noir et blanc

j'aimerais

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 J'aimerais connaître le nom  de toutes les herbes qui bordent les chemins la vie secrète des oiseaux d'eau nichés dans les roseaux J'aimerais que ma nature humaine au lieu de m'éloigner me rapproche du sens du vent de la courbure de l'horizon et du vol du papillon J'aimerais que tout soit aussi simple que le reflet de l'iris sur l'eau calme de l'étang que tu oses déverser ta peine  et ton désarroi dans ma coupe grande ouverte J'aimerais que le conditionnel abolisse les conditions pour n'offrir que du possible à nos yeux d'éternels enfants

le nid

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Chaque jour construit son nid qui nous saisit inclinés trop hirsutes pour nous y réfugier De branche en branche nous courons bras levés au ciel sans jamais nous poser Et quand le souffle du crépuscule  nous atteint mélancolie en bandoulière nous offrons au nid un regard surpris

des papillons dans la tête

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 Sortis des décombres  d'anciens jours oubliés de minuscules papillons tournoient devant mes yeux parfois au fond de mes oreilles Quand j'essaie d'écrire ou de me concentrer ils viennent danser à la manière de flocons Les jours de fatigue je suis les yeux fermés leurs facéties debout au centre de leur danse Je me dis que leur bruissement excuse quelques ruines à l'abri au coin des yeux

acoumétrie

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À bien écouter derrière soi on perçoit le clapotis du vécu par-dessus la rumeur de l'existence   Nul doute qu'en ce petit bruit résiste ce qui fut l'écume de ces jours non comme une métaphore artificielle clinquante et prétentieuse  mais à peine perceptible si évanescente que chaque heure  est une lutte pour ne pas la perdre  

sans artifices

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C'est un fait difficile à reconnaître il faut regarder en face la situation plus de maquillage ni d'artifices derrière faux-semblants et coquetteries l'image est claire et sans appel plus d'échappatoires possibles La mue terminée le serpent  ne s'en mord pas moins la queue s'il serait bien vain espérer échapper à l'inéluctable confrontation avec soi de l'évidente transparence de l'être il faudra  se satisfaire en toute t ranquillité Toute destinée, pour longue et compliquée qu'elle soit, comprend en réalité un seul moment: celui où l'homme sait à jamais qui il est. Jorge Luis Borges - L'Aleph

défaut de mémoire

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Lorsque se trouve  au coeur du mur un silence plus éloquent que le mot la mémoire interroge l'abîme de la vie plus tard s'imprimera la re-connaissance de soi dans l'uniforme que  fait endosser le temps ( 11h20, dimanche Ste Eulalie)

en berge

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 Quelques poignées de terre retenues la musique de l'eau pour les accompagner... il faudra se donner un peu plus de peine user d'autres artifices et admettre les ratures avant d'abdiquer la mélancolie confiée en quarantaine

dans les plumes

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  Au large de moi croisent d'étranges oiseaux rémiges dressées tentant d'ignorer  le duvet ébouriffé  Leur ombre plane à mes côtés tantôt proche tantôt si lointaine que leur présence interroge ma réalité d'être Pourtant je les regarde avec une bienveillante ironie que serais-je sans eux qui m'ont couvé  qui ont mué et grandi pour me permettre d'exister ?

fleur

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Lèvres ourlées apaisante distraction du baiser Parole de soie séchée à trop  se donner Charme fragile pétale effrité d'absence Chaque fleur est un hommage au monde je ne peux me résoudre à leur mort je les garde par défit au temps une baroque crânerie  

heurtoir

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 Parfois mon coeur se serre à vouloir trop l'étirer parfois il tambourine tempête et se rebiffe à vouloir l'ignorer Mon coeur doit être  comme tous les cœurs ni plus tendre ni plus rugueux qu'un autre Alors pourquoi suis-je à le contrarier à lui demander la lune les deux pieds sur terre Parfois mon coeur s'égare en chemin et je l'en remercie... Va-t'en savoir comment résonnent les mots dits de quel écho ils usent du tu ou du retenu du jamais accouché le chemin de l'oreille au cœur n'accepte pas toujours la tête (Heurtoir dans l'atelier de l'artiste - Musée Bourdelle avec M.A. 24/12/2013)

flegme

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 Elle s'en fout l'araignée du genre du photographe Qu'est la vie d'une araignée  à côté de celle d'un humain Fragile sur ses échasses posée dans un coin comme une chose oubliée elle ne sent ici que la bonne chaleur  du soleil sur le pavé de verre et l'objectif qui la fixe contemple le flegme sans faille de ce petit corps qui pèse si fort

mise en boite

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Parfois, tu te dis que c'est un jour à rester couchée, de ces jours où tout ce que tu fais sonne aussi faux qu'un vieux coucou suisse qui aurait attrapé en sortant  de sa boite un bon vieux virus, le genre classique. Parfois, tu sais avant d'ouvrir les volets que, non, le ciel ne sera pas clément, qu'il va te tomber quelque chose sur la tête où que tu sois. - pourtant tu ouvres les volets et tu sors de ta boite - Quand, soudain, alors que tu préférais regarder le bout de tes pieds, le chant d'un oiseau ou un regard ami te fait lever les yeux au ciel. Une boite ne devrait pas avoir de couvercle.