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Affichage des articles associés au libellé on dirait le sud

dans le grain

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La terre est ronde mais tu ne le vois pas tu devines dans la courbure de tes pensées que quelque chose ne tourne pas   pas comme tu voudrais La terre s'éteint masque ta silhouette et tu ne sais qu'étouffer  les plis lumineux  cacher tes incohérences  derrière le grain d'une photo qui ne te trahira pas  

en marge

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 Il n'y avait la place de rien dans la gorge serrée du paysage aucun espace où habiter mentalement ou physiquement Je me souviens du vide en marge des éléments  de la détresse qui nappait  les perspectives de blanc  L'humain n'est qu'humain il ne sait habiter ses ombres qu'en y cachant sa peine  dans un recoin ou sous une pierre

je sais la terre qui me porte

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 Je sens l'odeur qui vient dans le matin naissant comme le trait discret d'un rêve oublié les yeux fermés revit au fond de moi le temps nécessaire  des jeux vivants Je sais le grain poussiéreux sous mes doigts devenus malhabiles la vie m'a ballotée planté ses mèches blanches sans lamentations le regard est ferme il dit l'invisible et parfait héritage d'une terre qui porta mes pères

juste avant que tout ne disparaisse

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Tu n'es plus en quête de ce qui glisse entre les toits cet indistinct du soir hésitation ou envolée  entre les colonnes brisées tu te laisses surprendre la nuit tarde à venir ils l'ont balisée tu ne pourras pas te perdre si tu cesses de regarder dehors tout est entièrement clos perdu dans le fond vide du mystère une libre dérive tu déclines l'invitation de la fenêtre sans volets les ellipses de la tête ont définitivement oublié la rassurante ligne droite du regard 

vous reprendrez bien un peu de vide

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Quelque part l'image d'une rue et soi froissé dedans on n'y fait pas vraiment attention il passe tellement de monde des chats et leur ombre des gens qui ne restent pas toujours on voit distraitement les mille fragments du silence qui les entoure incapable d'en saisir les contours les eaux de l'oubli se chargent de dissiper le doute de la réflexion à l'infini du vide grandiose et dérisoire  

courbe

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le fleuve ose où le courant fait silence une autre langue sur la rive mon trouble bois mort porté à la mer 

focale hivernale

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nappe de brume un océan fantôme efface mes pas *** soleil d'hiver une ombre se retire sur fond de néant

en lévitation (à tous ceux à qui l'automne donne le bourdon)

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 Je m'amusais à chercher des motifs pour ne pas être vraiment là et donner à cette envie  de prendre la tangente en courant la force qui me manquait L'amusement vira radicalement au sérieux quand je sentis  mes pieds s'éloigner du sol la tête égarée dans le bruissement d'un feuillage agonisant je fis amende honorable  et me mit à goûter chaque heures à vivre avant la chute  (Rochefort 20h30)

à l'état sauvage (suite)

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Rien n'aura lieu ici autrefois et lendemain confondus  dans l'intensité du reflet et du vent demeure le lent et troublant mythe d'un gage donné à la nature Tant vécus l'arrivée et le départ  où se gravent les éclaboussures  du difficile cortège des désirs enchainé à la stérile incertitude de l'attente à l'ultime aveu  

repère topographique

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Un jour le seul repère dans ma vie sera la pierre sur laquelle je serai assise et elle ne gardera plus que le souvenir du dernier chemin parcouru Sur la terre sèche autour de la pierre chaque parfum deviendra une énigme chaque trace se tarira dans l'aride désert de la pensée amèrement apaisée Un jour lorsque le monde n'aura plus à justifier son existence je pleurerai enfin celui qui s'est attendri avant d'oublier jusqu'à l'existence de son amour  

ce dont l'avenir nous privera

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Heures de pluie fine quand les arbres avalent l'ombre rassasiée d'eau seul reste le contour de la pierre chaude que tu laisses tomber au fond de ta poche trouée alors tu sais : ce poids à ton côté n'est que ce que tu quitteras par lassitude

l'éphémère 3

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Au soir non rassasiée je désirais garder cachée le lueur qui brillait encore dans mes yeux Ce n'est pas le fleuve qui l'a contrariée ni le vent qui agitait mollement les branches Calme source l'ondoiement vers lequel l'œil tendait  ne dura que l'instant  du frisson sous la peau - Retour à la mémoire natale mélancolique et dérisoire à désirer encore ce qui ne se laisse approcher -  

conque nocturne

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Lune grêle œil nocturne de murmures tus la lucarne dans sa pâle  stupeur divague enlace l'ombre Dans le cortège des livides néréides nocturnes la conque brillante gobe de sa bouche triste le rêve absent Instant d'un bref frisson  

rentrer de nuit (suite)

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Les anges égarent leurs ailes  errant dans le noir à la recherche  de leur route entre les lucioles fluorescentes d'un désir ranimé par le faisceau cru des phares Nul repère  je ne sais où tu te trouves seuls quelques animaux plus sauvages que moi osent défier l'image rêvée plus grande le souvenir

soir

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Prendre le risque de la montée pour le plaisir de sentir l'effort et savoir le ciel en récompense Temps de l'essor le soir venu au versant figé pierre à pierre chuchote une eau fraîche sobre ivresse d'un désir  

combat de l'eau

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Où que se porte le regard en quelque partie du ciel  ou de la terre fixé il ne peut ignorer le combat des éléments à chaque nouvelle marée au moindre coup de vent s'éveille le travail obscur des forces naturelles le travail de la terre et de l'eau offert à la fuite d'un nuage on se courbe sur ce que  l'on pense un abîme immobile dans la dispersion d'un lointain frisson des eaux  très vite l'air se contracte en un étrange saisissement comme si l'on reconnaissait dans la netteté  du brisant l'exaltation de l'immensité

des nouvelles du nid des pies

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  Les pies ont déserté le nid s'affairent aux branches en d'autres arbres La mise à nu de l'aire marque le début du désamour Jusqu'au printemps prochain le temps n'aura plus de prise sur l'amas de brindilles  corseté dans le ciel gris Pour l'instant les pies vaquent à je ne sais quelle activité secrète indifférentes à l'épuisement de la mémoire des arbres

illusion en profondeur de champ

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Le soir erre de roseau en roseau goûte les pans fragiles des rives tu te donnes au beau mystère assise dans l'air léger Heure de lumière blanche au creux du pli des yeux  émus par la tendresse du sifflement d'un insecte  Tu sais que lorsque le soleil aura touché la terre envahie par  la mélancolie des ombres le corps apaisé se dévoilera  

autre fenêtre

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Esquivant toute présence fatigué, pensif, le regard traîne un peu ailleurs en absence de soi Plus tard penché sur le souvenir l'illusion compendra que monde et esprit furent du même mystère une grâce  

pélérinage

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Si au détour d'un porche l'enfance revient par bouffées humides sur les joues la contrarier serait se perdre la perdre... elle qui veille dans le noir tout au fond de nos yeux nous prend par la main use la cendre et le feu elle la gardienne des paroles orphelines  de nos rêves perdus