Le monde n'attend pas à l'heure où la lumière hésite entre clarté et obscurité des bras se lèvent des rames oscillent éblouies pour retrouver le chemin du port le rêve nourrit le regard le cèle au ciel
Certains prétendent que le pas sur le sable ne résiste pas à la vague pourtant je connais des traces indélébiles des passages à jamais imprimés Le sable comblera toujours les failles de nos yeux cette tension bouleversante qui demeure dans notre regard
mon coeur sait se taire et poursuivre ses conversations en silence. Il est écrit quelque part sur les parois de mon coeur des mots sauvages gravés à la lueur des rêves qui s'effaceront à l'instant où mon coeur cessera de battre mot à mo t
Le soir en approchant ouvre la porte aux lanternes et aux chiens de garde de la mémoire. Ces autrefois vivaces ne sont que l'histoire d'une fille aux présents interminables usant les mots à mi-chemin Son extérieur vu d'ici s'écrit en superpositions d'ombres qui harcèlent une même image une même attente de retourner en ce lieu où elle était présente
Avant le grain tout paraît s'apaiser dans le silence vivant Marche lente du ciel vers la nuit les regards se rapporchent taisent les mots Quelques ombres s'inquiètent de la voix lasse des vagues sur le sable Aucun doute demain l'ondulation de vent sur l'océan aura oublié toutes traces du grain nocturne
Ce parfum rouge et subtil du soir floue ta tête noue tes paupières dans une tristesse à peine devinée Le monde bouge et tu le figes le monde s'étire et tu le retiens Ce parfum tiède glisse ses ondes dans le plus petit repli du souvenir et t'accompagne jusqu'à la nuit
Au loin les nuages taisent leur colère tout l'après-midi tournent autour du ciel se rencontrent dérivent se fondent reviennent de nulle part charbonner les quatre coins du crépuscule de bourgeons à grands coups de crayon rageur la nuit ne tardera pas à pleuvoir ce soir assourdissante Ciel de retour de Mimizan, occuper l'espace et le temps pour oublier la tristesse.
Gaillet des sables, le jaune est mis sur la dune Encouragée par les premières fortes chaleurs l'idée de grandes traversées s'amorce Rien n'est encore bien dessiné dans le bleu intense et écrasant Il faut attendre les bourgeonnements orageux pour comprendre l'urgence du départ Ainsi s'inventent de grands navigateurs en un coup de pagaie d'audacieux explorateurs de chemins balisés aventure bouillonnante en tête audace à la pointe du pied Quelques coups de pagaies plus loin Etang de Ste Eulalie