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ligne de survie

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Le sentier ne peut être séparé de la forêt  il est la forêt j'avance donc dessus  en harmonie avec chaque arbre et chacun de mes pas trace une ligne durable qui me perd et me prend

en secret

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Rien ne parle mieux aux yeux que le roseau dans son balancement ignorant les rives la barque s'eloigne dans un glissement qui tait le temps La même illusion toujours t'égare  l'espérance immuable d'aimer assez la lumière pour qu'encore le feu en toi t'arrache à l'ombre et te fascine

suivre le soleil

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au terreau dermique   cultiver en toutes saisons les rayons du soleil comment grandir sans soleil rien ne mûrit dans l'ombre Je laissai la lune et le soleil jouer avec mon misérable destin. Jorge Luis Borges - L'Aleph Je ne vais tout de même pas percer ma vénérable brouette de récupération sur un chantier ! ... "Là où ce projet pourrait être particulièrement intéressant, c’est dans les endroits où le soleil fait défaut. Comme où il y a du soleil pendant seulement de courtes périodes, où l’ombre d’un grand arbre ou du mur de la maison engloutit tout un pan du jardin au cours de la journée. Vous pourriez alors simplement déplacer votre potager mobile de l’ombre au soleil, selon ses déplacements au cours de la journée. Et s’il y a bien un groupe de végétaux qui aime le soleil — des heures et des heures de soleil —, c’est les légumes!"... L'article entier là → https://jardinierparesseux.com/2021/01/27/un-potager-portable-en-brouette/

sans hésitation

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l'art de se poser ne pourra faire oublier celui de voler (et inversement) plume qui écrit aisément sait effacer tout autant

l'ordinaire (soir)

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je viens surprendre à la fenêtre le rouge aux lèvres des nuages courtisant la nuit sous l'œil taquin  de la lune  bientôt les ombres glisseront  sur le mur d'en face et j'irai sans pensées là-haut échanger des heures contre  un peu de repos

l'ordinaire (matin)

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 le réveil avant l'aube en compagnie du silence au plafond la fissure en rappel d'autres craquelures la fenêtre à claire voie pour le chant des oiseaux  rabatteurs des ombres de la nuit et le café qui donne envie de rester au lit

à petits pas (fatalement ?)

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le temps passe, ne laisse rien le silence gagne, n'oublie rien perdu le cri bleu le corps s’endort seul là aux yeux le sommeil si fort le temps lasse, ne livre rien le silence croît, n'épargne rien

hiver des bras

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jour pacifié qui loue l'être à la l'ombre des bras secs l'hiver si long a oublié les songes au lit sans fond à qui ne répond entrelacs clairs où vibre le vide sur les rives en grand chaos le vent au moins enlace la peau moins quelques traces de souvenirs pour contenir l'insensé de l'oubli (dans ses bras, là)

à corps-mort

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Au grand soleil  rien ne laisse présumer ce qui se trame sous la surface agonies sous-marines aspirations et tremblements des déchirements Tant d'années pour que mollisse la tempête tsunami intérieur que rien ne laisse paraître si ce n'est parfois une légère risée sur la peau un flottement dans le regard et la voix qui s'affale  sous le coup de tabac  

sentier en forêt

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 Je me souviens de ce dimanche  oreille tendue vers la forêt des oiseaux au-dessus des têtes J'écoutais les mots des pas si familiers  quand le sentier creuse le temps et l'espace Soudain, tu t'es retourné dans une incertitude et laconiquement tu es reparti sans poser de question Derrière toi je m'estompais lentement petite brume d'hiver pour ne plus être qu'un regard