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Affichage des articles du février, 2022

dans l'oeil

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Il y a dans le sentiment de solitude comme un œil qui regarde l'intérieur soit tu rejettes ce regard  n'en sentant que la blessure soit il tisse un lien profond s'étend du coeur au ciel participant de ta fusion au monde. Qu'elle accompagne tes rêves ou tes souvenirs elle sera regard sur toi à l'abri de celui des autres.  

il ne manque rien au matin

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Voilà le matin un intervalle où les idées de la nuit et celles du jour écrivent la métamorphose de l'esprit Entre les feuilles le torrent de l'existence accompagne le chant de la terre tu es sur pieds si tôt pour l'entendre qu'il fait encore nuit

passage

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Quelque chose à travers les portes interpelle demande à passer derrière Est-ce une ombre que je suis seule à voir  cette autre face orpheline de lumière en quête d'espace  solitaire refuge de quelqu'un qui marche  sans aboutir nulle part sans rêve est miracle 

sans mots

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Certains jours sont sans mots ils se contentent d'être secs comme fleurs sur la dune et nous avec 🇺🇦  

embrouilles

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 Le jour ne se soucie pas de nous il suit sa course n'a que faire de nos embrouilles On écrit, on parle, on s'invective on colle dans nos albums des instants déjà moribonds  Et ce n'est pas un pas de côté esquive maladroite souvent grotesque qui nous réconciliera avec nous-même

rentrer de nuit (suite)

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Les anges égarent leurs ailes  errant dans le noir à la recherche  de leur route entre les lucioles fluorescentes d'un désir ranimé par le faisceau cru des phares Nul repère  je ne sais où tu te trouves seuls quelques animaux plus sauvages que moi osent défier l'image rêvée plus grande le souvenir

rentrer de nuit

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Je ne sais ce qui m'émeut autant dans le halo triste coincé entre les ombres de la forêt Tout est si fragile la nuit tout est si tenu un rien nous fait basculer Rentrer de nuit est une lente descente en soi un obscur désir de sauvage  

rouage

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Un soleil timide suspendu sur le fil d'une ville perdue entre un bras de mer et de vieux immeubles Un parfum d'ailleurs où flâneurs  et amoureux se secouent comme si les pavés ouvraient sur une ville sans fard

sans laisser trace

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 Entre les jambes les herbes  s'affolent en chuchotant. Du passage elle ne ga rderont rien sauf peut-être une ondulation que le vent fera disparaître. Ainsi ces mots si vite écrits  si vite effacés

lucioles

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Du haut de l'immeuble le chemin des lucioles semble évident  À se demander pourquoi en plein jour il est si difficile de tracer sa route Je compte soir après soir les loupiotes que je troque pour des routes tout près du ciel

soir

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Prendre le risque de la montée pour le plaisir de sentir l'effort et savoir le ciel en récompense Temps de l'essor le soir venu au versant figé pierre à pierre chuchote une eau fraîche sobre ivresse d'un désir  

dans la paille l'aiguille

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Dans quel espoir parcourir le champ la branche ou la tige Vert couleur de l'espoir paraît-il... La paille est dans la meule le grain rentré mais moi où est ma place dans la meule ou dans la grange Si le futur est nécessaire pour espérer le passé pour garder patience le présent me perd et m'égare bien souvent Il m'arrive souvent, maintenant, de me perdre de vue, au-dehors comme en dedans. Georges Séféris, Carnets 1925  

paroles d'eau

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Dans la bouche des heures longues l'eau parle paroles anciennes ranimées d'outre temps Sur la fresque brumeuse s'anime un désir d'odyssée des sirènes à imaginer entre deux vagues murmurées des routes comme des déserts embaumées d'azur et or Dans la bouche des heures longues l'eau se tait ferme les lèvres dès lors que tu n'es plus

acoumétrie

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À bien écouter derrière soi on perçoit le clapotis du vécu par-dessus la rumeur de l'existence   Nul doute qu'en ce petit bruit résiste ce qui fut l'écume de ces jours non comme une métaphore artificielle clinquante et prétentieuse  mais à peine perceptible si évanescente que chaque heure  est une lutte pour ne pas la perdre  

silencieux festin

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Haut perché moi à guetter de ma table dans le rectangle de la fenêtre le mouvement sur les branches et les petits becs saisis entre deux feuilles  Sourire du jour glissé entre les lèvres dans le silence des voix l'air tremble un peu et  j'hésite à m'envoler Disparu l'oiseau  je ne vois que le silence  de tes mots par la fenêtre et dans un morceau de soleil  ton absence qui a des ailes (avec dans l'ordre d'apparition dans le troène , la fauvette, le merle et l'étourneau)  

l'affaire est dans le sac

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Partie de rien l'affaire fit son chemin un beau matin Au début juste une idée à peine effleurée se poser se reposer Le sac bouclé la clef tournée reste le vent à humer sur le sentier Saison d'oiseaux délivrée des mots demain ou bientôt

ville et oiseau

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 Il y a dans la ville des milliers d'oiseaux dont je n'ai jamais entendu le chant autant de vols gracieux qui échappent à mon regard Aujourd'hui un vol de grues est passé  au-dessus des grues bâtisseuses de forêts de grands ensembles les migrateurs prennent de haut les toits des villes et les hommes les envient de les savoir libres et sans toit Un bref instant dans le trait d'un oiseau j'ai cru deviner ce qu'est vivre percevoir le monde un bref instant la vibration de l'air dans ses plumes m'a rendue heureuse

à des années lumière

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 L'océan. Au bord des vagues un coquillage. Vite aperçu, vite disparu. Tu sais en lui l'enfant mouillant ses pieds qui vit sa vie éternellement dans le mystère et la mélancolie d'un jour éteint. Cette vague qui roulait,  ce frisson du jeu, tu l'as oublié alors tu restes immobile éblouie par le reflet les cheveux au vent une jambe dans l'eau l'autre offerte à l'inéluctable

prescription

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S'illuminer comme le mirage de son portrait en plein soleil ou l'idée du pas guidé par la pluie sur le chemin Suivre la piste claire née d'un désir chant de la douce inquiétude du corps fatigué S'accorder  le vacillement et le doute sans jamais s'exposer à la plainte Ainsi paupières à demi fermées à cette heure rien ne saurait mieux destiner l'aube au jour  

prends-en de la graine

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Plan interactif de l'exposition Paysans designers au MADD Bordeaux https://www.semencespaysannes.org/  

ce qui nous creuse

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  en creusements et éphémères sculptures déblais d'océan temps et traces d'une vie fragile marée humaine chasme ,  col ,  défilé ,  gorge ,  ravin ,  vallée

Si un jour j’oubliais son ombre

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l’ombre d’un nuage ne suffirait pas à l'exhumer les nuits très sombres habiteraient son cercueil. La vie vide trait après trait son visage en silence dans la courbe mélancolique du désir de mémoire.

chemin faisant

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Le chemin se croit lié au serment fait un jour sur le sable gris  - on s'aime autant que l'on s'ignore - mais que revienne le pas qui coule d'air libre et le feu de la mémoire s'attise  jusqu'au remord comme une fraicheur   

sans avoir vu la nuit

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le lunatique s'attarde  dans le soleil déclinant fait des haltes futiles  guidé par le seul instinct il parviendra à bon port  silence rendu ainsi lui plaira  avant la turbulence le nouveau jour    

blanc ou vide

  un  peu trop de blanc mais pas vraiment il n'y a aucun vide ici sauf  la page