avec un peu d'ombre posée sur les paupières en baiser d'amoureux je suis enveloppée dans ton souvenir oubli des peines d'une goutte de lumière le patio a fait paix et lumière
Pense à ces mains qui ont façonné poli et caressé la terre qu'ont foulé ces pieds imagine tous ces regards croisés au fil des siècles oeuvres humaines anonymes portées par la beauté silencieuse du geste de l'artiste un jour d'autres ont marché sur le sentier que tu as emprunté pense à ces pieds qui l'ont façonné
et après la nuit dans ce qui est encore songe s'écrivent les renoncements ravalés en mots absents petites gouttes fragiles abandonnées au frisson vite évaporées que faire ici où si peu demeure du songe juste là en ce jeu de lumière entre clarté et obscurité si ce n'est chérir chaque goutte de rosée au plus près de soi
La musique d'un oiseau dans l'oreille la tête ailleurs qui s'oublie le corps si présent pourtant. l'été implacable chauffait à blanc le sable au loin avalant toutes énergies l'ombre miroitait sous les grands pins nourrissait la patience du geste et de l'eau confié au vert le jour a abandonné sur mes lèvres le parfum éventé d'une fleur saisie sur la berge dans l'imperceptible sifflement de la canne fouettant l'air d'un souffle l'eau se ride d'un chant d'oiseau s'envole l'esprit tout perd mémoire