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crachin

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Un petit crachin têtu s'obstine à coller au jour qui peine à s'installer Dans la bouche un goût de varech relent saumâtre de la dernière marée  Jusqu'au tamaris qui n'ose disposer de l'espace en équilibre coincé sous sa peau trop dure  Le silence de l'eau accuse le vide d'oiseaux rien ne surprend les yeux sur le gris lisse  

temps de partir

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Un temps approche  obéissant à l'heure de l'histoire qui se répète implacable et vide Je parle du temps qui lâche  ta main et dérobe la lumière temps où le verbe s'oublie parce qu'il est soir Quand le coeur se lézarde et le sable reste sec quand le feu ne réchauffe plus et le rire se dérobe au vent la pierre lourde de chacun  de ses grains pèse dans la main.

besoin d'air

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Un soleil incertain posé sur la ville et c'est l'espace qui fait défaut Entre les murs gris fatigués l'esprit cherche un tressaillement une joie claire sur les pavés mouillés Un parfum dans l'herbe humide de la place réveille l'attente comme si les cimes heureuses des grands pins s'échouaient soudain au coeur de la cité sans joie. Vite déguerpir !  

dans le reflet

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 Être  sans consistance juste l'image de ce qui pourrait être Oublier jusqu'à l'image de soi dans l'irréalité d'un instant volé à la course du jour Être l'image de sa propre image nouée au reflet du ciel indifférent

efflorescence

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Silhouette de marbre à l'âge des désirs cachés  paysage dérobé à la ville Le pas rapide des marcheurs  contrepoint sur le trottoir  ignore derrière les barreaux  l'éternel début de floraison Jardin jaloux de sa vie silencieuse ni joyeux ni triste une pudeur de déesse parfumée  

dans ce vide nécessaire

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Alors que je marchais main dans la main avec la forêt apparut devant moi la perspective d'une coupe rase elle était la nécessité du vide l'espace dans le parcours qui indique qu'il faut se préparer Je continuai la marche sans doute et sans crainte dans l'intime relation à l'instant persuadée que tôt ou tard il faudrait en finir  

à ciel ouvert

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amarrées au ciel deux ou trois branches oscillent un remugle d'humus poisseux entame l'âme  la femme qui les regarde en perd la mémoire et le poème est désespérément seul face à la déchirure  

des corps tristes

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perdu dans le cri bleu le corps s'endort aux  yeux un sommeil si fort guipures et broderies  habillent la chaude lumière dore le corps  endormi sur la pierre  

si savoir

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 Je ne sais toujours pas si de l'inutile pour dévoiler le ciel peut jaillir l'infini Mais je sais maintenant que veille ce qui fait battre encore le coeur dans la pierre

eau

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  L’eau d’une vie à côté pure et sans remous surgie de l’intérieur épanchement de la pierre   Dans l’agrément du vent ainsi   coule la marche à flanc de soi épanchement du vert   L’eau jaillie de la vasque captée par la lumière devenue soi épanchement des sèves

jardins

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Dans les jardins de rêve un silence plein écarte les barreaux libérant les mots susurrés dans le coin d'un sourire ou sur une bretelle tombée d'une épaule Jardins cachés à d'autres bouches à d'autres yeux un parfum dissimule une présence parle plus fort que le vent derrière le mur alangui  

août

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  Lumières ramassées entre les branches un vol d'oiseaux au loin interrogeait le ciel une légère brume un soleil nu et la fin d'un jour qui s'oubliait C'était en août la mousse était sèche sous les pins une tourterelle dans le vent de mer volait vers toi

limites

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Ce que l'on voit  est peu de chose la limite du tragique  n'est jamais loin Ce que l'on sent nous dépasse si souvent les tendres ruses de la lumière ne nous nourrissent qu'au goutte à goutte Ce que l'on est se goûte lentement dans la lente dégradation du temps  

en passant

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(à toutes les présences croisées et ignorées) Il est loin celui  qui s'est assis le premier sur ce banc qui a flairé l'odeur du sous-bois naissant. C'est un secret, une présence qui interpelle, une invitation au corps dans l'ombre fraîche des arbres. Le pas l'ignore et ce qui reste en arrière somnolant est bien vite oublié, il doit en être ainsi.  

ruelles

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Le jour déplie ses lueurs curieuses le long des ruelles. Les fenêtres muettes ignorent  ce qui s'y murmure. Le chant d'un oiseau deux ou trois paroles perdues   échappent à l'ennui. On pourrait croire que rien ne vieillit ici pourtant chaque pierre porte les rides des enfants qu'elle a couvés.    

sauve-qui-peut

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air de famille

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Tout émerge en pensée de la plus petite lueur de l'aube à l'ombre du pas qui s'éloigne Sur le chemin dans la forêt dans la trouée grise du ciel la place n'est jamais nette Petit à petit tout devient supportable on s'accommode de ses acouphènes alors que la maison se déglingue Mobilier funéraire - Fernando Iwasaki Cataplum éditions

couleurs serrées

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  Couleurs serrées dans les bras du ciel menaçant le pâle soleil d'hiver ne peut rien contre la poussière qui plombe les nuages Trop petites les âmes trop vieilles sous les fumées  pour prétendre au bonheur Qui pleure là sous le ciel morose ? Centrale de Golfech, ombres sur la ville.

lente absorption

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Sur le sable l'astre dilue les vies aux ombres flottantes. Personne ne m'accompagne ici. Je ne veux entendre dans le souffle paisible de l'univers que les flots briser leur chant en vagues animales dans le ciel. Dans le lait du jour quelque chose s'écrit une chute qui m'entraîne m'absorbe et me noie dans mon coin.

dans le vent

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C'était une de ces belles journées ciel clair tête insouciante rien n'arrêtait le regard le moindre chant d'oiseau faisait bondir le coeur C'était ou n'était-ce qu'une illusion le désir de croire qu'hier  portait dans ses bras innocents encore tous les possibles que le temps était léger comme un souffle dans les voiles  On pense entendre sa vie la tenir dans ses mains hier et demain se confondent dans les mêmes illusions rien de plus qu'un souffle  ténu au bord du toit que l'idée à peine ébauchée de soi fondue dans l'image d'un geste maladroit au dos du vent