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Affichage des articles associés au libellé on dirait le sud

sous l'humus

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L'homme dort dans sa carapace de feuilles mortes il ne craint pas l'ombre qui le cerne la forêt lui fait la vie douce et les jours filent  et la graine qu'il a posé sous l'humus gonfle ses lèvres il suffira de sa voix neuve pour que reviennent les mots anciens L'homme attend un germe dans la mémoire  

encore

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Face à l'image floue de l'enfance noyée dans un flot de tendresse le détour n'a lieu d'être que s'il ancre chaque sentiment aux aspérités nues et immobiles du départ Comment distinguer les contours  de ce qui fut le refuge du coeur quand temps et silence imposent leur loi de sourdes tempêtes résidus des mottes sèches de l'enfance  

lueur

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Lune fragile amie de la nuit quelle direction prendre sous ta pâle lueur  si présente et pourtant bientôt tue Dans l'absence soudaine   - solitude obscure née d'une amnésie de tous repères - se glisse un rêve sans angoisse mesure d'une paix fragile un instant égarée  

doute

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J'ai un doute je doute mais de qui de moi ou de toi Je sais que demain n'aura pas la hauteur d'hier ni celle de notre désir L'image floue  dans le carnet a  les coins cornés le temps l'usure du temps agit même sur les photos usure d'espérer  

trompe l'oeil

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De la berge le ciel me sembla si proche que j'en fus émue et qu'il suffit d'une risée pour m'en éloigner à perte d'horizon  

dans ce vide nécessaire

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Alors que je marchais main dans la main avec la forêt apparut devant moi la perspective d'une coupe rase elle était la nécessité du vide l'espace dans le parcours qui indique qu'il faut se préparer Je continuai la marche sans doute et sans crainte dans l'intime relation à l'instant persuadée que tôt ou tard il faudrait en finir  

pochette surprise

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C'est un petit bout de papier ou une photo  un caillou blanc ou une écorce on le garde précieusement sans savoir vraiment pourquoi C'est un geste ou un regard surpris une silhouette ou une parole murmurée des égards que la vie nous adresse  remisés au fond de nos poches trouées Un jour on le surprend cet oublié  cette petite chose en délicieuse surprise qui nous chavire un instant ce peu caché qui nous fait bien vivant

tic tac tic tac tic tac

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Accoudée à la rambarde, tout le jour un silence de coton. Au corps tendu vers le vide répond la chute d'une idée perdue  au tréfonds de l'intime. Ce n'est pas une absence à soi ni au monde révélée, juste une absurde faiblesse du coeur longtemps bâillonné  qui sursaute un peu hébété.  

délicieuse déliquescence

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S'oublier dans un courant d'air dans un regard glissé en coin et la soudaine altération de soi  interroge sans vouloir trouver réponse Consentir délicieusement ouvert à l'amertume de la chair la peau entre torpeur et saisissement et attendre qu'un passage s'ouvre  fredonnant un air de miel à épouser l'âme du diable  

fleur sur la main

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  Quand le présent s'évapore aussi vite  que deux gouttes de pluie d'été sur une dalle chaude   quand  la peur joue l'indifférence que  tu te tiens encore debout  au petit matin   il est temps de plier ton baluchon de mots inutiles une fleur en main suffira

sans pareil

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certains jours se vivent hors saison rien ne les distinguent des autres  pourtant, ils laissent dans leur sillage  une odeur ou une sensation un regard comète inoubliable certains jours le temps fait une pause le présent se nourrit d'une fleur  ils portent une écume légère sur les épaules et dans les mains le souffle des rêves (dehors la vie brasse déjà les pas en dérive) certains jours quelque chose d'étouffé submerge l'image de la chambre et tout s'oublie 

giron

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Il n'y a que le premier pas qui coûte à qui la première fois versa dans l'inoubliable nourri d'humus et de rêves tus Sur le giron instable  l'accroche du regard ou du talon se revivent les nuits d'une ou deux lunes un silence de marches désertées  entre les pages d'un livre une photo témoin du pas et de la rencontre du temps fixé sur une serviette du regard qui danse encore quand le coeur  puise dans la vie son ivresse d'oiseau tendu vers le vide Il n'y a que la première caresse  qui se souvienne de l'implacable été  de cette main qui une première fois étrangla le manque  

caresse aux ailes

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 Dans ce qui se garde bien caché serré entre nos ailes fragiles dans le repli de nous  que nous n'osons dévoiler se glisse la part secrète de notre être. En quelque instant de paix la chaleur d'un rayon de soleil d'arrière saison caressant de vieilles douleurs il arrive que lentement les ailes donnent à voir le dessin complexe de ce qui fut notre chemin. papillon des Hauts de Mimizan, chemin d'enfance (pas encore sûre de l'identification)

vieux voyages

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Nos voyages s'épuisent ils ont usé leurs pas jusqu'à la corde jusqu'à désespérer des paysages. Nos voyages ont des images qui se fondent dans le souvenirs de sensations troubles à fleur de pierre ou d'eau dans la confusion des chemins. Je cherche le visage de nos voyages mais leurs traits se confondent peut-être vieillissent-ils plus vite que nous et que leurs rides creusent des sillons où ils s'endorment à poings fermés. Nos voyages ont la couleur fanée des cartes postales envoyées poste restante par des étrangers  que nous ne reconnaissons plus.

eau

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  L’eau d’une vie à côté pure et sans remous surgie de l’intérieur épanchement de la pierre   Dans l’agrément du vent ainsi   coule la marche à flanc de soi épanchement du vert   L’eau jaillie de la vasque captée par la lumière devenue soi épanchement des sèves

hypothèse

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 si  tout renaît dans un regard l'âme peut être hantée par un parfum tu sais ralentir le pas et attendre marcher encore ne te fait pas peur dans l'absence tu sens la présence cet élan surgi du coeur plus fort que l'obscur c'est l'envie d'être plus vaste que l'horizon

août

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  Lumières ramassées entre les branches un vol d'oiseaux au loin interrogeait le ciel une légère brume un soleil nu et la fin d'un jour qui s'oubliait C'était en août la mousse était sèche sous les pins une tourterelle dans le vent de mer volait vers toi

fragile

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 il y a ce sentiment de pas être  tout à fait au bon endroit de ne pas dire et entendre les mots qui conviennent les soirs où les martinets volent bas il pleut déjà un peu dans ton coeur il y a le pas sur la pente raide l'idée du chemin qui a fait son temps un geste qui suit  l'humeur sans arrière-pensées ou projets les soirs où le soleil se glisse entre les arbres tu ne sais si les quelques mots reçus te blessent ou te consolent -

en bulle

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 Une bulle de tristesse s'est coincée ce matin entre deux branches. Le soleil timide s'est enroulé autour d'elle pour la réchauffer rien n'y a fait... Elle s'est étirée a baillé et s'est mise en boule pour la journée. C'est un peu de l'humeur de l'été qui  s'agrippe à cette petite boursouflure pour s'y inventant des prétextes.

altostratus

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 Le souci avec les étés maussades, se dit-elle, c'est que les verbes ne sont pas adaptés, la garde-robe médite et les abeilles cognent aux vitres. Jusqu'à l'étang qui se ride pour effacer les traces grises des nuages. Le plaisir avec les étés maussades se réjouit-elle, c'est qu'ils lui rappellent ce juillet pluvieux sur la banquette arrière dans le creux d'un sentier sablonneux. Elle se dit que la pluie douce  émeut la lande, que le sable s'en souvient.