sur l'étal du marché le même et unique bouquet chaque été le blanc gypsophile garde ma part d'éternité posée sur le sol une délicate odeur affectueuse yeux fermés tête tournée l'essence chérie imposture la fleur sur le bitume broie du noir la beauté pour s'exprimer n'aime que la lueur vraie en corolle au détour du sentier frêles ombelles à peine épanouis et déjà la vie s'enfuit Aussi loin que je me souvienne, chaque été, je rassemblais méticuleusement quelques pièces pour offrir un bouquet de glaïeuls à ma grand-mère. Je passais le pont de bon matin et allais jusqu'à la halle couverte du marché. La fleuriste, aujourd'hui remplacée, a toujours occupé le même banc, à l'entrée à gauche. Elle ne vendait que les fleurs de son jardin principalement des dahlias et des glaïeuls qu'elle agrémentait de quelques branches de gypsophile. Le retour, les jours de vent n'était pas simple et le bouquet vacillait dans mes petits bras, Mais quelle fiert