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frisson au soleil

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J'aime l'aigrette dans l'attente du vent qui la portera L'éclat de la lumière de mars suffit à sa beauté il souligne chaque détail la légèreté du souffle qui la caresse son insouciance du vide. J'aime l'aigrette si banale et pourtant si fière dressée tranquille face à moi qui l'observe assise sur la terre du jardin.
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l'astre immobile installe sur la vitre l'onde nocturne le regard rit de la pensée ouvre et ferme la fenêtre 20 mars 2019 6h30

reprise des travaux de couture

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Parce que je n'ai jamais cessé d'en découdre avec moi-même, parce que le temps a usé la trame de mes robes enfantines et que la vie s'est chargée d'effilocher tout ce qui palpite, je reprends l'aiguille, faufile, taille, reprise la métaphore lui trouve quelques nuances philosophiques avant d'aller m'asseoir bien sagement sur le perron de ma naïveté définitivement déshabillée. mars 2019 Quand le jardin est en ordre, que l'hortensia est arrosé il est agréable de s’asseoir à mi-ombre chercher le bouton manquant au costume mal endossé repriser un ou deux trous de sa vie broder quelques rêves au revers des draps de fil en aiguille le cœur se ficelle, ligote l'amertum e. 2014 [avec bonheur, la petite annotation de BernartZé B. Tiens, tiens... Hasard, coïncidence, transmission de pensée(s), air du temps ? Ici aussi un bouton semble manquer à l'appel. Va-t-il bientôt falloir lancer un vaste avis de recherches dans les me
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Lui ai-je demandé ce qu'il espérait de la vie, lui qui arborait son meilleur sourire dans les affaires. Sa fuite, de solitude en solitude, il la comblait dans les fractures du temps en quémandant ma main Je lui répétais que les traces laissées n'ont aucune importance que je l'ai vu mourir très souvent et renaître tout autant aussi lourd de son désespoir que léger de ses désirs visage figé au creux de la vague. Encore aujourd'hui quand la lumière abandonne le jardin cette histoire qui ne sera jamais ancienne ombre ma mémoire rien ne bouge ni la peur, ni le cœur blanche pincée de plumes rien ne se perd jamais. mars 2019

Ithaque

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le printemps guette suspendu à la branche l'adieu de l'hiver on ferme les yeux aux maux aux premiers mots doux écrits

Rêvoir

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Jour après jour capturer quelques grains de lumière à la surface de son cloaque avaler sa dose pour oublier que tout a perdu importance ou signification pour oublier que tout a perdu importance ou signification (succédané de rêves enfuis ?) Regarde comme est belle cette lumière sur l'eau tranquille. Elle vaut toutes les peines et toutes les consolations, elle donne sens au jour et à l'attente encore. mars 2019, derrière la dune

toujours avec moi

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C'est une question de distance une connivence ou un compromis entre soi et le mur comme pour contourner le problème éviter l'inéluctable question. Au monde qui joue son agitation par la fenêtre pas de réponse. Le constat fait, on se soucie peu de savoir si la planche sur laquelle on marche est pourrie, si le sommeil serait plus léger ailleurs si l'on doit se vêtir ou rester nue accepter ou lutter ? Le mur sera toujours là de face ou de dos rien ne change sauf la fenêtre. mars 2019, sur le mur intérieur

bruit muet

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Quelque chose bat qui fait tendre l'oreille vers la porte de la chambre. La maison cache de sourdes palpitations entre ses murs de silence, exhale des parfums grinçants entre les lames du parquet. Toi et moi n'entendions pas les mêmes craquements il gonflait en nous une chose profonde et lourde, un noir inexprimable silence épais un son avant le son. Quelque chose bat dans l'absence l'oreille se tend au bruit qui manque. mars 2019 Dans la pièce à côté le son d’une flûte fouillant ce qui n’est plus. L’oreille veut croire ce qu’elle entend, sourde au cœur transpirant dans l’air étouffant de la chambre. Une main, une épaule, une cuisse autant de rives peau vivante de caresses sur des ombres d'amers frémissements. Il n’est plus temps. décembre 2013

en perdition

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Galerie des Beaux Arts Bordeaux Ces petites traces abandonnées vagues bouées lumineuses ne sauveront personne du désastre certain. (Au soir sur la branche rompue par la charge du jour l'oiseau n'échafaude qu'un piètre refuge) Je regarde mes lieux clos j'y enferme des mots. Dehors le temps fuit, nous fuit, toi et moi. Inutile de nous raconter des histoires nous ne sommes rien de plus que des naufragés.