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voltiges

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en équilibre entre chaque volte face butiner tout bêtement ***  une pie posée dans le reflet de la vitre hardie me toise *** bouton ou pétale la fleur cannibale est une aguicheuse *** elle descendra   ce soir la dame noire au bout de son fil *** nul bruit ce matin seul le chant de la noire tissant sa toile

assèchement

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Faut-il partir pour oublier ? La question fut encore posée. Fuir le désespoir les murs aux mots déformés ? L'heure n'a jamais été au deuil il est une évidence. Toute fuite est un échec rester l'est tout autant Des paroles profuses d'un soir garder la lassitude et remettre le couvert jusqu'au haut-le-cœur et refermer le piège sur l'être étrange qui nous habite non pour l'assassiner mais pour encore un peu le câliner La vie n'aura jamais meilleure source que celle de notre tourment Victime de la rosée du matin, qui s'en plaindra ?

étang

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Sur la berge de l'étang l'aube glissera son regard ravi l'oiseau lancera longuement son chant aux quatre vents. L'océan  assourdit la dune gémissante le bruissement dans les cimes je sais que tout renaît au regard que dans l'eau trouble de l'étang se tient ma vie. Je ne peux parler que de ce que je sais ou de ce que je sens. Il y a loin entre ce qui se passe dans la tête, le corps et la réalité. CHOSE DUE Me baissant j'ai ramassé les cendres précieuses Les ai jetées galets brûlants dans une eau innocente Et donc sacrée, Annulation des vents. Le bruit sur le corps de l'eau A décrit de beaux cercles parfaits Tels que tout cercle doit être. Yànnis Evthymiàdis

fais comme l'oiseau !

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l'eau en secret dans l'ombre providence mon pas apaisé juin au parc floral Il n'est pas rare l'été de voir l'oiseau ventre dans un trou d'eau ou sur la terre humide chercher un peu de fraîcheur. L'oiseau ne réfléchit pas, il obéit à son être, suit son instinct.  Avec toute sa expérience, sa technologie, l'homme "moderne" préfère brancher une prise que tremper ses pieds dans l'eau fraîche!

marcher sur l'onde

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Je reste dans l'incertitude du temps, de ma présence, l'incrédulité d'être. Non pas une fragilité plutôt une brume ou un clair obscur. Etre tient du hasard, énigme dont jamais personne n'aura la clef. Je m'étonne chaque jour d'être là je m'étonne que tu n'y sois plus - quel âge avions-nous ? - Dans le lent tâtonnement de ma tête aveugle ces mots ont l'impermanence d'une trace sur l'onde ils sont chute et respiration du monde.

le goût de la chaleur

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Tout ce soleil éclatant époumone les yeux mange les visages. Dans le silence de la terrasse le jour semble ralentir le pas se perdre dans le vide lumineux,                  des perles dans le cou                         goût salé d'exister Buis terrasse juin 2019

jour de grande chaleur

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Les jours de grande chaleur tout arrive, les êtres étincelants délitent leur désir jusqu'à oublier le manque, les corps chutent, les mémoires flanchent, les bouchent hurlent la peur de fondre à jamais. Les jours de grande chaleur les mots entre les pages pleurent un parfum éventé de cendre... Dans un bruissement d'insectes chaque jour de grande chaleur porte de l'autre côté du soleil sa chevauchée d'étreintes dans des draps moites. Grande chaleur, août 2018 Brenne

le meilleur des chemins

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Certains chemins sont rassurants ce sont rarement les plus directs ou les plus attrayants. Il faut considérer comme une évidence la discrétion du contours du pas le léger remous dans la lumière avant la trace avant le pied avant l'idée même du chemin. Il faut croire en l'errance se méfier des pierres semées s'imposer silence et se retourner bien au-delà de soi. Chemin, Mimizan derrière la dune

les rêves perdus

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Il persiste dans les rêves perdus un peu d'herbe couleur poussière et des odeurs qui se consument sur des parois incertaines Dans leurs chambres repeintes des oiseaux en dérive croisent des êtres aveuglants peau tannée aux hanches qui balancent au plus noir des ciels de nuit les rêves perdus abandonnent des paysages d'ardoise - une fuite - jusqu'aux murs blancs de l'aube traces d'autres hautes nuits oiseaux du marais égarés 

retour à la "normale"

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Le malheur a du bon il tend le corps et l'esprit comme un arc Le malheur te prend dans ses bras t'offre ses noires ornières où les dernières feuilles s'accumulent ses odeurs d'herbes moisies la pierre d'angle en toi Un jour le malheur se fait discret tu regardes les traces qui mènent à l'eau tu te sens argile à modeler les jours imperceptiblement tu t'endors jusqu'au prochain malheur