Sans que rien ne bouge la rivière s'installe dans le froid l'automne plonge ses branches vides dans le miroir mélancolique puisque ainsi en décide la nature.
Je vais flottant jusqu'à cette autre rive accueil de celui qui a voulu partir. Long chemin de la pensée l'automne qui revient voit l'oiseau s'éloigner à tire-d'aile
Le gris grave la terre ici on ne cherche pas le beau on cultive le nécessaire L'automne a pénétré les corps dressé ses lignes et ses heures semblables Jour après jour la pluie tristement alourdit l'eau du fleuve sombre Triptyque ferroviaire Toulouse/Bordeaux 11/11/19
Sur la berge la vague descendante a su faire taire les oiseaux le ciel frustré s'en colle à la vase gluante Pourras-tu compter sur ce nuage aussi brillant qu'une partita de Bach pour gober quelques étincelles de soleil nourrir d'une douceur tes entrailles et donner au jour d'abandonner son fond de désespoir ? Il faut s'inventer quelques désirs de vivre Macau, marée basse.
L'oubli cette perte discrète du contours des odeurs qui te laisse sur le bord. L'oubli jusqu'à ne plus savoir qui et où chercher. L'oubli cette dérive toujours vers le sud cette ride au souffle sur les lèvres closes. . L'oubli cette contradiction le cœur sanglé dans l'évanouissement de l'odeur des tamaris. [Et tout s'oublie à vivre. Jean Anouilh ]
Depuis des jours une fine pluie glacée crépite sur le toit ciel et terre disparaissent dans la grisaille Égaré entre deux cils le matin coule dans la chambre son eau calme... (le temps pardonnera aux mots demain son doux clapotis dans l'éphémère instant)
regard perdu au loin rien ne trouble l'insouciant équilibre de la brume dans les combes la dissonance est intérieure frisottis sous le crâne une lente dégradation de la perception échevelée par le vent sournois du souvenir (écheveaux de brume, St Paul octobre 2019)
A bouger encore, agiter son corps pour achever ce qui a débuté dans la candeur des jours lointains. Imprimer ce quelque chose de sourd qui remonte et dépasse la frustration du mot. Et ce sont les mains qui lancent des signaux articulent ce "JE" céleste corps à corps minéral dans l'illusion filante tendu vers le visage affûté par la nuit maman les ptits oiseaux ou le JE pas que de mains de Christian Ugolini
Je vole sans illusion deux ou trois éclaboussures à la nuit. Quelle folie, le jour ! Mouillé ! Gris ! Gouttes sur le front. Gouttes dans les yeux. Le ciel chavire si loin de la ligne d'horizon, avant de couler dans le caniveau, fatigué. Retour à la source.