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pensées lacustres

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La beauté d'un paysage cache la boue de ses rives dans les pas du crépuscule. Quelque part, de l'autre côté de la nuit l'illusion de l'eau limpide désaltère les rêves ennoblit les souvenirs aux frontières de l'aube. A demi engloutie gît l'île douce où résiste la cabane branlante qui accueillit naguère l'étrangère à la vie lui offrant refuge entre misère et opulence dans le fracas des jours.

l'abandon du ciel

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Abandonné à un ciel sans étoiles dans ton propre sort étiolé tu n'es plus de nulle part. Tu as fini par perdre de vue jusqu'au cadre de ton espace. Tu sais que la nuit tarde à s'émouvoir du chant de l'oiseau. Près du porche d'entrée tu l'écoutes pourtant attendant le possible fleurissement d'un petit matin. Toi qui ne marches plus je t'écris chaque jour pour me persuader que tout est présent que tout est compatible avec mon présent

en dépôt

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D'un sceau marquer le jour  qui ne sera comme nul autre un peu de rouille nourrie au sel particules de songes à oxyder. Dans le regard ce plaisir  toujours plus sauvage sous les doigts le glissement des states du corps lent. L’œil dans le puits fouille l'envie extirpe au sable mouillé l'eau sans savoir où trouver la mer égaré en bonheurs entrevus. Du poids du corps inviter le jour rebondir sur la chair vive du rêve et recommencer encore une fois ventre ouvert délivrée de rien.  

dans le parfum jaune (dédicace à Emmanuèle et Claire )

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dans ce parfum  vit l'ivresse de l'oiseau   plaisir du soleil Le jaune de l'enfance revient chaque année dans mon jardin, mimosa de la maison forestière de la Mailloueye, Mimizan

matin sur la dune

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 La lumière du soir dans les yeux le corps a la légèreté du souffle sur l'océan. Les lèvres murmurent ce chant clair à l'accent marin rescapé de l'enfance. Il y a des matins où je voudrais pieds plantés dans le sable offrir au ciel ma tête vibrante de cette paix immense qui ouvre l'horizon

Attique

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Tu t'inventes des éclats ces soirs-là des allégresses à l'ombre de l'attique. Des rires et des lumières alors que du parterre montent des rumeurs à ressasser de vieux poèmes. Réfugiée au plus haut à l'affût l'encre transparente ne parle que des pas fatigués du crépuscule comme s'ils s'adressaient au silence comme s'ils s'intégraient au silence. L'attique donne de l'ombre à ton poème des mots et des rires de circonstance. Grand Théâtre Bordeaux 29 janvier 2020, entracte Le Démon Rubinstein

avis de disparition

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Quelqu'un sur le chemin pieds nus peut-être toi je ne sais plus tu es parti depuis si longtemps sans laisser de traces. Quelqu'un que je cherche désespérément ombre que je mendie dédicace fragile ces mots ne sont en fin de compte ni lieu de rêve ni ligne à sauver. Quelqu'un dans le silence d'un monde disparu. Exposition  Félix Arnaudin, le guetteur mélancolique , 2015 (Musée d'Aquitaine, Bordeaux)