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(Inculte)

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Les chemins secs ouvrent la marche entre les ajoncs petites aiguilles acérées qui labourent les jambes de minuscules griffures suffisantes pour se sentir vivante. L'essence rude affole les sens promesse de brûlure salée sur la peau enflammée d'été. Les bas-côtés de ma vie sont des friches.

(voyage en mon jardin en compagnie des musiciens de Saint-Julien 3)

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Le silence fait une ombre  sur la ville je la vois jusque dans les cris des oiseaux. Le silence perturbe nos sens longtemps endormis marque la page du printemps d'une sombre fleur. Le soleil sème le doute la mélancolie guette et pourtant tout est à sa place. (18/3/2020  17h Bruges) le temps passe, ne laisse rien le silence gagne, n'oublie rien perdu le cri bleu le corps s’endort dans mes yeux un sommeil si fort (3/5/2015   17 h cours Pasteur Bordeaux) Strike the viol, touch the lute, Wake the harp, inspire the flute. Sing your patroness’s praise, In cheerful and harmonious lays Frappez la viole, touchez le luth, Éveillez la harpe, inspirez la flûte, Chantez les louanges de votre protectrice, En lais gais et harmonieux

(voyage en mon jardin en compagnie des musiciens de Saint-Julien 2)

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Je suis l'arbre et la vipère l'immense et profond océan j'éprouve sous les lèvres du vent le poids de ton silence qui me perd Je connais tous les mots de miel qui fendraient le plus dur des cœurs aujourd'hui où s'éternisent les heures mon parfum  est vibrant appel vers toi "Brunètes ou petits airs tendres avec doubles et basse continue meslées de chansons à danser" publié par Christophe Ballard ( 1703, Paris) . Annie Dufresne (soprano). Les Musiciens de Saint-Julien - François Lazarevitch J'avois crû qu'en vous aimant, La douceur seroit extrême. J'aurois crû qu'en vous aimant, Mon sort eût été charmant. Mais, je me trompois, hélas! Dois-je le dire moy-même? Vous savez que je vous aime, Pourquoy ne m'aimez-vous pas? Iris aime son Berger, Qu'en n'en faites vous de même? Iris aime son Berger, Et ne veut point le changer. Tous les jours pour vos appas,

(voyage en mon jardin en compagnie des musiciens de Saint-Julien1)

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Le regard se resserre se confine dans les contours fouille la moindre imperfection la plus petite bassesse  de forme ou de couleur. L’œil se fait microscope avide du détail saugrenu prêt à se raconter des histoires aux premier mouvement d'aile  dans le blanc sureau de la haie. La très belle flûte de François Lazarevitch    à la tête des musiciens de Saint_Julien et la voix d ' Annie Dufresne

Sur la nature de la lumière de la nuit

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Ce n'est pas parce que c'est le soir ni à cause de l'air qui semble soudain léger Ce n'est pas le pas paisible de l'oiseau avant la nuit encore moins la faute du temps qui presse soudain C'est ce reflet sur les plumes qui accroche le dernier rayon et qui permet d'espérer le retour de la lumière                                                                                                  demain (au marais, 16 mars 19h les cigognes préparent la nuit) Max Richter  On The Nature Of Daylight

En attendant demain

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le jour se traîne des ombres en bordure odeur de vase chacun observe en silence de quoi garder pour demain Le vent appelle du côté de l'eau  là où la mer se retire abandonnant la terre froide à la fiévreur de l'air...

dans la salle vide

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Au seuil de la salle la semi obscurité est favorable à l'éveil des sensations. Le regard s'attarde sur les traverses attiré par une ombre flottante l'oreille troublée par les chuchotements attend dans le remuement et l'accord des instruments de la fosse. Silhouettes furtives visages entrevus si proches l'un de l'autre. Dans l'assemblée fantomatique l'échange secret et impatient invite à ouvrir le jardin du monde Communication du Grand Théâtre de Bordeaux à généraliser Appel à solidarité Le monde du spectacle vivant est largement impacté par cette crise. Les spectateurs qui souhaitent nous témoigner leur soutien peuvent décider de renoncer au remboursement de leurs billets. Nous vous remercions chaleureusement. lustre central du Grand Théâtre de Bordeaux

...langue de sable

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Mon image mentale du mot sable  prend racine  sous la plante du pied. Sa lente propagation  trace un chemin jusqu'aux inflorescences cachées derrière mes paupières. Au grains de la dune  elle emprunte la fraicheur du soir en ombre grise  la brûlure des hanches surexposées. Si elle finit par m'abandonner  ruisselante et humide à la vieille voix océanique c'est dans l'intime certitude que chacun de mes pas la révèlera Chaque signe grave sa marque dans la langue de sable L'oublie-t-on si l'on cesse de la piétiner ?   Les mots sont des symboles qui postulent une mémoire partagée. Jorge Luis Borges  Le livre de sable

...langue de sable...

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Il faut beaucoup de temps aux mots pour graver leur chemin il en faut encore plus à la langue pour en apprécie l'amertume. Pendant de longs moments ils demeurent invisibles on tente en vain de surprendre le halo clair de leur sens et soudain forts comme les piliers d'un temple ils nous libèrent du chagrin de notre mémoire de pierre fardeau de notre vie. Ce qui importe ce n'est pas de lire mais de relire. Jorge Luis Borges Le livre de sable (J'ai, depuis que je l'ai découvert, une attirance que je ne cherche pas à définir ou analyser pour ce recueil de nouvelles de Borgès. Certains le trouvent génial, d'autres le critiquent vertement qu'importe, il fait partie de ma bibliothèque idéale)

langue de sable...

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Au Sud vit pour l'éternité le mot sable roulement sous la langue caresse impudique des grains tatoués sur les peaux nues Un seul mot peut contenir toute une langue s'il est désir sans fin Il me dit que son livre s'appelait le livre de sable, parce que ni ce livre ni le sable n'ont de commencement ni de fin.  Jorge Luis Borges, le livre de sable