Articles

(blanc attesté)

Image
du blanc dehors dans ma vie motif   blanc du silence du dehors reçu sans filtre dedans lettres blanc sur blanc des mots effacés convocation dans la parenthèse trouble déplacements brefs autorisés premières nécessités cocher la case motifs impérieux j' atteste que blanc sauf-conduit sera demain le témoin des replis en soi sans motifs dérogatoires 30 mars 2020, il a neigé sur Bordeaux, le pommier fleurit...

(troène)

Image
Mousses et lichens en ennemis bien visibles envahissent le troène tatouent son tronc de cartes imaginaires. Plus retors l'armillaire s'insinue branche à branche sournoisement envahissant chaque fibre en parfait colonisateur. Mon voisin élagueur m'a prévenue " Je lui laisse un répis mais il devra être éliminé..." Mis en quarantaine ces jours sont comptés. "On n'a rien compris à la  maladie , tant qu'on n'a pas reconnu son étrange ressemblance avec la guerre et l'amour : ses compromis, ses feintes, ses exigences, ce bizarre et unique amalgame produit par le mélange d'un tempérament et d'un mal." Marguerite Yourcenar Mémoires  d'Hadrien ,

(Ciel, déjà fin mars)

Image
... quartier transi sous le soleil personne aux fenêtres personne au jardin dans la rue les gens se disent bonjour (rassurant de croiser - de loin - un humain) marché du samedi pas d'étals que des pigeons écoles fermées finies les récrés l'aéroport annonce sa fermeture j'invente des activités de récup pour enfants désœuvrés pendant qu'au supermarché du coin les solitaires parlent à des caissières sous plexiglas la ronde des hélicoptères vers le CHU trouble un instant le bleu du ciel ... dédicace fragile dans le ciel un avion dessinait sa ligne

(observer le silence)

Image
La restriction du territoire fut d'abord un immense miroir limita la portée du regard de choisir à subir naquit l'écart Une plaisante nonchalance désaccorda temps et espace le corps lié au cycle du soleil prit ses distances avec le réveil Dans le secret des terrasses l'oreille observa le silence hésita aux confins de l'ivresse face à ce printemps de patience

(J'aime mon libraire)

Aujourd'hui, je laisse les mots tranquilles, je donne la parole à Jean- Paul Brussac Chaque jour, depuis le début du confinement, il ouvre  la  librairie Olympique fermée depuis chez lui pour nous lire un extrait du recueil qu'il a choisi. Mars, le printemps des poètes annonçait le Courage. Il en faut et il en faudra pour affronter cet ennemi invisible qui change nos vies et laissera des traces indélébiles et cruelles. Merci, à Jean-Paul de nous parler d'Amour, nous en avons besoin.

(la douceur)

Image
Demain tu ouvriras tes yeux uniquement aux douces choses caresses de l'instant promis tu seras unique et rare Rien n'est plus doux à mes yeux que ces petites queues de lapin sur la cheminée, elle portent en elles toute la tendresse de l'enfance et le chant si incarné de Simone Kermes ! Riccardo Broschi   "Chi non sente" Chi non sente al mio dolore Qualche affano dentro al core Vada pur tra foschi orrori Tra le valli a sospirar. Il mio bene, il padre, il regno Mi ha rapito fato indegno. Sommi Dei, se giusti siete Fin ponete al mio penar.

(petite comptine d'accueil)

Image
1 écureuil nonchalant qui se balade entre les arbres 2 maîtresses dans une cour vide et silencieuse 3 enfants qui jouent en respectant le mètre réglementaire 4 heures à tenir sans céder à la  tension 5 jeux utilisés à désinfecter 6, 7, 8, ... lavages de mains et de gants Une matinée, trois enfants, deux maîtresses qui tournent en rond. (Mandalas Land Art, Elliot CP, Pablo PS, Tiago GS, 24 mars 2020)

(ouverture programmée)

Image
Rien n'empêche le pissenlit Ni le vent ni l'interdit De jouer sa partition coloré Aux premiers rayons tempérés Tout convient au pissenlit Même la terre aride de vie Dans un continuo safran Il accorde ses pétales au présent Jolie fleur aux dents de lion Tes faux airs de dragon jouent une petite ritournelle à mes humeurs buissonnières Regardez mon premier pissenlit au fond des yeux  (attention ce lien peut  se disséminer au vent et cacher le suivant :))

(narcisse barricade)

Image
Je pose la question des jours rien ne figure dans mes livres à quelle page ? dans quel chapitre ? Je pose la question sur hier et sur demain pour aujourd'hui je sais Je sais les heures qui s'étirent et qui filent le ciel tardif et immobile le chant renaissant des oiseaux le réveil du pommier et le narcisse fané Je sais les faux silences qui donnent de l'ombre à mes mots l'aventure dans la rue Des jours comme un seul battement de paupière Tant de mystérieuses barricades dressées en nous et autour de nous «  A la première écoute, cette musique semble tout à fait innocente, inoffensive. Mais aussi inexplicable. Plutôt régulière, mais insaisissable, facile à écouter, mais sans thème. Infini, sans début ni sans fin. Couperin s’est sans doute amusé à inventer des structures musicales complexes, qui permettent parfois d’apercevoir des abîmes de sens, des profondeurs insondables. C’est comme si de mystérieux dessins étaient couchés sous la surface

(il est temps)

Image
... la chandelle du soir n'éclaire qu'un halo contraint dehors le noir tient tête chaque jour un peu plus  l'obscurité mord à belles dents dérobe le pas de l'homme qui passe dévore jusqu'à son ombre demain  aujourd'hui  fondus dans une même heure qui s'étire un même soupir suspendu à l'attente Dis-moi pourquoi la musique de la nuit résiste-t-elle à la lumière ? ... (un soir à St Macaire 2019) J'aime que la  musique  ne soit pas sourde à la chanson du vent dans la plaine, ni insensible aux parfums de la  nuit . Vladimir Jankélévitch - Quelque part dans l'inachevé