La couleur attire l’œil vagabond un instant l'ébouriffe de sa fantaisie On est là attendant que se fracture l'obscur voile d'engourdissement Et l'on ne rencontre que soi-même dans son ombre et ses équivoques mirages
dans l'ombre de l'oiseau coule une eau vive et fraîche couleur de vie les pieds nus dans le sable tu incarnes ton sillage Bécasseau Sanderling en territoire de pêche, Le Porge
J'ai vu le soleil se noyer sa lueur bue par les eaux Je ne l'avais pas vu tomber je ne l'ai pas entendu se plaindre j'ai fermé les yeux quand l'ombre d'un nuage l'a englouti J'ai goûté l'instant du bain secret son calme et sa mélancolie et m'en suis allée
Prendre congé de la terre aimée n'est pas lui tourner le dos L'espace qui la porte est infini de clameurs secrètes à l'opaque résonance Les choses qui s'y attachent bercées de nostalgie demeurent dans un coin oublié chaude lassitude en sommeil jusqu'au prochain retour
En l'absence d'étoiles filantes la nuit s'est endormie dans son vide habité les éclats de fête n'ont pas résisté aux inquiétudes de l'été Entre deux solitudes loin des éblouissements nocturnes sous ce ciel trop noir je ne veux pas dormir 2019
A regarder la nuit étoilée pressentiment de l'infini en vague nocturne tu t'imagines le mystère Demain tu t'exténueras au soleil corolle déployée entre tes doigts clairs un soupçon de colère ne te fera rien regretter
Le chemin est paisible les cimes lentement caressent le ciel Dans l’œil tendre de l'été un soupçon d'ombre infuse ses odeurs Un trio noir de corbeaux zèbre l'air de cris roques comme un déchirement Tu retiens encore un peu le désir d'interminable tu te parles à la renverse
J'aime oublier de me souvenir de ce que j'ai fait et de ce que j'ai oublié de faire de ce que j'ai dit ou pas Si souvent je regarde sans voir je n'entends qu'à la seconde fois et en déformant je fais répéter et me répète Je souris de ma nostalgie pleure de rire à la première émotion me trouve si ridiculement importante Moi qui ai tant de mal à m'exprimer je me regarde parfois pour ne pas me perdre de vue mais refuse de me donner à voir Que faire donc ici ? Laisser le vent ébouriffer la tête