Articles

merci d'essuyer les pieds avant d'entrer

Image
Dans la rue ombrée d'inconscients soupirs  pendus aux hautes fenêtres saisissent le promeneur impudique. Mourront-ils à eux-mêmes comme de petits désirs au bord des toits hésitant avant de s'envoler dans un murmure ...  

au soleil

Image
J'ai vu entre jaunes collines et fleuve tout ces champs naissants frôlés par le vol des hirondelles J'ai vu ici-bas au ras du bitume brûlant les flèches des hommes et la terre éreintée J'ai vu et j'ai despéré plus ni la route ni le ciel n'ont gonflé mon regard de joie  

limites

Image
Ce que l'on voit  est peu de chose la limite du tragique  n'est jamais loin Ce que l'on sent nous dépasse si souvent les tendres ruses de la lumière ne nous nourrissent qu'au goutte à goutte Ce que l'on est se goûte lentement dans la lente dégradation du temps  

rengaines

Image
 De vieilles rengaines agacent la tête sujets frivoles à cadencer la marche sous le chaud soleil de presqu'été petites mises en scène de devanture ou coups de théâtre de mauvais boulevard. L'envie d'ouvrir la fenêtre, d'aérer les neurones, capter la  lumière sous toutes ses coutures à la manière d'un impressionniste et faire vacance de soi dans le calme d'un paysage devient certains jours réflexe vital.

à vie

Image
L'histoire manque de souffle tu le sens bien début noyé dans les brumes familiales fin pointé dans le soir aveuglant elle se fait en douce un peu dans ton dos petites tendresses pétries soupirs et regards fuyants tu oscilles sur la dune paupières à demi fermées tu vois bien le désir décliner  comme le soir très loin trop loin de toi l'histoire se vide éblouie d'infini elle voudrait oublier la lassitude posée sur les épaules creuser dans cette vie qui ne la porte plus l'histoire manque de souffle accrochée à tes mauvais mots qui s'abreuvent tout seuls

matière de regard

Image
 Le regard s'ouvre en généreux souvenir avec ce pouvoir d'étreindre et d'amasser tant et tant qu'il fait bouger l'âme. Naître d'un regard naître dans un regard n'être que ce regard qui dort en soi regard d'ange patient.

autres prétextes

Image
Parce qu'elle a toujours été oiseau sur la branche où le rêve se pose et très vite a regardé l'autre rive ondoyante entre les feuilles comme un baiser à voler. Parce que la tristesse ne l'a jamais déçue (quelle plus parfaite chrysalide de silence?) et qu'à renaître encore sereine au monde son coeur s'est enhardi.  

prétextes

Image
Parce qu'elle était là et que sa main tâtonnait vers son visage et plus tard parce qu'elle aima regarder entre les arbres le rire tremblant du soir. Parce que la lumière  venait de basculer l'enveloppant de pénombre et que les hautes branches feraient refuge à ses silences  au plus profond de la nuit.  

sur la berge

Image
Elle accueille la lumière se nourrit sur la berge d'un rêve caché dans un voile que personne ne soupçonne. Chacun de ses pas décrit le sentier nomme ce qu'il est à cet instant avant qu'il ne s'efface et se taise. Elle sait qu'un jour sur une photo il fut question d'un ange croisé en chemin.  

jour 7 (vous reprendrez bien un peu de mélancolie)

Image
    Matin   &   Midi  &   Soir  Le ciel bleu n'encourage pas la mélancolie. De la première lueur au premier réverbère, il assène ses couleurs éclatantes, ses trilles joyeuses en compagnon d'ouverture dans l'air du temps. La moindre petite tristesse ne trouve où nicher.  A peine posée, elle se fait voler dans les plumes par le premier piaf affairé au nid, disparaît sans trace. Courbée sur l'eau, confondu par le soleil, l'ombre s'abandonne. Quelle lunatique ne ferait le choix de la mélancolie quand au soir revient dans l'âme la grâce d'un instant, que le souffle bref du jour à peine deviné s'enfuit déjà et que s'enfouit dans l'ombre la vanité de la lumière.