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portrait de famille

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 Trait à trait une ride après l'autre je scrute ces visages qui m'ont fait naître L'expression d'un sentiment exhumé d'un temps si proche et si lointain soudain  me crève le coeur je me reconnais dans cet homme ou cette femme je caresse ce genou je vis dans ces yeux fixés sur un objectif voué à l'éternité Le temps n'est rien qu'un baluchon à charger l'épaule du chemin vaille que vaille

étoile

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 Une étoile suffit-elle à la nuit pour être nuit ? Quand tu éteins la lampe les yeux ouverts tu vois bien la forme des choses tu entends l'équivoque de la lumière Réalité ou rêve ? Mémoire ou vision? Quelque chose dans l'étoile dit la nuit  il suffit d'y penser.

l'idée du paysage

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La présence rassurante du paysage connu bâillonne le doute tout est clair bien en place le moindre changement loin de déstabiliser conforte l'attachement du regard l'idée du paysage est ancrée rien ne peut la déraciner elle sommeille des milliers d'années jusqu'au jour où apparaît dans une anfractuosité du temps la terre obscure patte brute de l'amour (vanneaux huppés janvier marais de Bruges  

rencontre nocturne

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La fenêtre s'éclaira dans la pénombre ouvrant le vide de l'obscurité quelqu'un ne dormait plus réveillé par un appel ou un doute quelqu'un qui me regardait peut-être  blotti derrière la fenêtre  et que je le regardais sans le voir une belle rencontre dans le rayonnement d'une illusion nocturne  

marcher dans ses pas

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  L'air dégagé avec grâce et la dose d'insouciance qui donne une discrète assurance j'ai toujours réussi à conserver une certaine consolation à marcher dans mes propres pas Je me souviens du chemin mais se souvient-il de moi...

la profondeur de la mémoire

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 S'il était possible de mesurer la profondeur de la mémoire de superbes cartes topographiques raconteraient notre vie du tracé précis de ses fonds sous-marins  jailliraient des grottes et des abysses  sources de réconciliation à soi Bien plus que des temps révolus apparaitrait le vide miroitant de l'enfance dont l'image nous harcèle tout au long de notre vie et chaque instant ouvrant et précédant le temps et l'absence qui ne serait plus fuite Mais la sonde de la mémoire  en perpétuelle vibration  tourne et se détourne de ce par quoi elle porte sa charge fidèle laissant à la fascination de l'image adorée le soin de trébucher avant de s'évanouir

dos à la dune

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Il y eut ce long et patient travail du vent dans les oyats ce calme avant que ne s'estompe doucement le sel de la vague Mélancolie du retour Ce nuage qui peuple les branches du chant lointain  je le goûte répandu en lichens et mousses lissés du céladon d'une fin de journée immobile  

à la lueur de la lampe

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Sous la lampe je rêvais à de petits mondes la lampe en ouvrit de terribles et de beaux Les yeux mi-clos j'explorais chaque rayon je m'y égarais parfois avec leur assentiment Si j'oublie de l'allumer ce n'est pas que mes yeux  soient fatigués ou blasés juste un peu las parfois  

sur cette peau

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 sur la peau douce les mots pauvres des souvenirs glissent sans voix *** source de rêve un air céleste enchante deux peaux dormeuses *** un goût de sable égaré sur les lèvres me parle d'été *** sur le peau des mains gravées les hardes du temps langue d'écorce

aube

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  L'aube pose une nonchalance sans embarras sur le rebord  de la fenêtre ensommeillée Dehors la rue noyée dans la pénombre chuchote quelques rêves égarés comme si le jour devait s'en effrayer Est-ce le chant d'un oiseau ou ce léger souffle par le fenêtre  qui froissent le silence de la maison ? La lueur de la lampe de chevet meurt contre aujourd'hui et s'effraie  soudain du temps perdu à attendre la lumière