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Affichage des articles associés au libellé M

celle qui ne veut dire son nom

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Elle joue de l'intime de notre vie du semblant dont on se travestit et de cette crainte qui toujours nous tient en éveil. Elle a ses mots muets de tristesse ses poussières grises accumulées en couches épaisses au coeur je la devine sombre. Elle a le nom que je veille absence brisée par le sang je la surprends à murmurer veuve dans mon reflet.

pénombre

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(pour M, huit ans, tout est encore là) C'est du coeur de la pénombre  que surgit la question bientôt le trouble demain bouscule hier au-delà des perspectives ou des horizons je cherche des mots sincères  pour dire la peine des mots habités par des sentiments vrais la peine peut accomplir la sagesse donner au coeur lourd cet étrange parcours  qui mène de l'inqualifiable stupeur à une voix sombre et paisible sur le chemin se perd une peu de douleur bien des choses échappent jamais la peine

dans l'intervalle des branches

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à M. Qu'y avait-il à regretter dans l'intervalle des branches ? Le vent soufflait du côté du champ de course là-bas dans la lumière rasante le jour long faisait soupirer la terre il y avait une lenteur dans l'air et il était doux de renverser la tête. Qu'y avait-il à espérer dans l'intervalle des branches ? Il y avait du bonheur à regarder le  bleu pur du ciel  dans le soleil qui riait en cascade il y avait cette fièvre qui prenait à la gorge là où jaillissait le tanin rouge profusion sauvage ouverte sur le vide l'immense l'incandescente l'irrésistible traversée entre deux sommeils qui n'avaient plus leur place Le Bouscat, champ de course où il courut plus vite que le vent

traces sur le sable

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Certains prétendent que le pas sur le sable ne résiste pas à la vague pourtant je connais des traces indélébiles des passages à jamais imprimés Le sable comblera toujours les failles de nos yeux cette tension bouleversante qui demeure dans notre regard

Entre les piliers

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Tenu aux piliers de la vie le monde vacille les yeux fermés quand soudain un parfum  ou peut-être une lumière se joue de l'âme... C'est une silhouette croisée  qui surprend le souvenir au-delà de l'obscur C'est un bruit de pas sur la pierre qui répond à l'indéchiffrable marche dans le dos de la mémoire (Pliers de Ste Eutrope, Saintes)

robes dans le vent

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Dans l'idée de liberté  chemine l'ivresse du pas sensible au parfum qui flotte sur le trottoir dans le mot liberté frémit l'ouverture tant souhaitée aux nuances colorées du temps l'isolement provoqué a dressé des barreaux difficile à écarter  il n'y a pas de monde d'avant et monde d'après il y a simplement la vie poursuit sa route  avec ses traumatismes et ses tressaillements de joie demain les jours écarteront le barreaux combleront les manques libérant mots et sourires demain fera flotter les robes légères

Ici et pas ailleurs

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C'est ici je connais le lieu ses limites chacune de ses lumières chaque ombre y ouvre la carte mémorielle et sensuelle de jours qui ne peuvent s'oublier C'est ici et encore là que tout se termine même les rêves j'arriverai au bout de la peine un jour ici avec ou sans toi sous les fleurs du pommier je cueillerai les fruits de l'amertume et de la douceur Ce jour-là tout sera dit mes mots se tairont mes yeux se fermeront Certains lieux sont des ogres qui vous bouffent après les avoir copieusement rassasiés leur avoir fait croire qu'ils gagnent la partie il faut les affamer les déposséder de leur proie C'est ici que je suis et pas ailleurs inutile la fuite ou la peur c'est en les affrontant qu'on leur fait la peau

fin de nuit

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Avec le déclin du jour beau des ombres s'approchant de toi, avec l'élan du ciel et les images nouvelles qui se prospernent à tes pieds, tu ne vois plus la souche au bord du chemin long de ta peine. Tu reviens de loin pour ouvrir la porte au crépuscule. Silence offert à l'absence. Tu attends de la fin de la nuit comme si c'était la fin de ta vie. (excellent Bartolo Musil !) Fils de la nuit et du silence, Père de la plus douce paix, Sommeil, tes pavots ne sont faits, Que pour l’heureuse indifférence. J’attendray sans impatience, Renaître l’astre du matin, Je jouïray du jour sans desirer sa fin, Par la vaine esperance, D’un plaisir que l’amour remet au lendemain.

sans fin

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... nous avions oublié s'il y avait eu querelle en nous réfugiant dans le sommeil la douceur de février par-delà la mer dominait corps et miroirs une solitude à deux et le silence nos haleines mêlées te rassuraient tu t'accrochais à mes ailes éperdument j’oubliais même l'idée de voler ... (une nuit à Marrakech) mercredi 24 février 2010 21h17
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ayant soupesé le poids de ton absence l'ombre peine à être j'avance à pas de tortue parmi les mots recueillis si devenu nuit le rêve oublie l'absence l'ombre cesse d'être à petits coups de crayon la page devient blanche

pigeonnée

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J'éprouvais à tâtons la sensation  de la pierre sous la main de l'herbe sous les pas comme s'il subsistait au-delà du temps des restes de présence, de ta présence. Tu aurais pu venir ici avec moi nous aurions pu faire face aux pierres sentir le sol qui brusquement chavire... A cet endroit de la mémoire né d'un éclat je suis incapable de saisir le sens de ces mots comme si nous n'avions jamais été séparé comme si je ne t'avais jamais  pleuré.

sans adresse

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Je sais que personne ne peut savoir, mais moi qui tant de fois ai foulé cet endroit, avec lui quand mes yeux rencontrent ce lieu là sa voix jaillit de l'océan   l'âme des flots et la sienne m'obsèdent indéfiniment un silence qui n'est plus lui

les yeux dans les branches

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Ce soir la lune et sa sœur sont venues me rendre visite. Au ciel de grand air mon regard s'est attardé sur les branches hautes offertes à la hulotte. Je voudrais que mes yeux y croient, que la nuit garde l'illusion  de ce double visage. Mais le bleu qui les cerne  est un deuil que jamais n'apaise la fragile lanterne. Tout disparaît dans la nuit,  même la  Simphonie du marais Hugo Reyne   cessera de nous enchanter en  2020, clap de fin (de lutte)

substratum

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J'entasse des pensées comme feuilles de saison sans lumière, un humus à venir. Dans le moindre recoin, de petits pourrissements annoncent la repousse sur le substrat du deuil que je porte derrière les yeux. Dépérir pour mieux renaître dans la séduction de sa litière végétale.