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Affichage des articles associés au libellé absences momentanées ou définitives

la faute des yeux

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Au départ une couleur du ciel dans les yeux le jour qui s'écrit en attente Désir insistant à la rechercher de la couleur d'un soupir de la lumière dans l'ombre Pourquoi vouloir fixer ce que tu ne verras plus sans la moindre idée de ce qui te mènera à la porte du dernier sommeil  

insolation

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  C'est sur ta peau une marque invisible et dans la tête une source perpétuelle  astre incarné dans chaque reflet fertiles images liées aux racines  — il y a cette odeur reçue en héritage greffée aux muqueuses don de l'écorce vertige de la forêt surchauffée souffle et larmes de la gemme — Toujours tendue le faisceau qui te vivifie toujours cette espérance d'une chaleur comme présence du sang de la mort injuste la boucle magique que tu vénères en silence

histoire d'un soir

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 Ils se retrouvent  graves dans la lumière du soir à ne savoir quoi se dire à ne savoir quoi retenir de ce que fut le jour Ils se retrouvent et ils boivent un coup dos à dos le regard par-dessus l'épaule fatiguée leurs traits tirés Je les regarde se retrouver boire leurs coups en suspension d'eux-mêmes en déserteur d'un soir demain n'aura de cette lumière que l'éclat furtif dans un verre un peu de vase collée aux talons

fragment 3

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ficelle

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 Je tire la ficelle des rêves oubliés sans ordre ou fureur avancer seulement dans cet espace inchangé Odeur intérieure de litière vide de mémoire empreinte creuse du corps sur le matelas et les couvertures d'immobilité trouble Je tire la ficelle des mots depuis trop longtemps jamais noyée toujours égale je tire la ficelle pour dégager les décombres et remplir mes sacs à la source de peaux claires

quand ça n'a plus d'importance

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Le temps a posé ses os blanchis sur les tuiles poreuses ignorant depuis longtemps l'origine des racines et des branches Il hisse le silence si haut que parfois j'en ai comme un vertige là à essayer de tenir ces mots légués  aux saisons de mes mains malhabiles    

ces mondes qui n'existent pas

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Tout est apparu plus tard quand les murs effondrés n'ont plus eu rien à dire quand l'image héritage des générations s'est fanée Lentement le temps  nous a dévêtus surpris dans l'écho gris où il n'est plus cri au petit jour ni sonnailles qui l'accompagnent Je regarde la photo et je devine mon ombre larme épaisse sur le verre d'un monde qui n'existe pas où il n'est rien qui  soit plus muet que moi    

chemin faisant

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Le chemin se croit lié au serment fait un jour sur le sable gris  - on s'aime autant que l'on s'ignore - mais que revienne le pas qui coule d'air libre et le feu de la mémoire s'attise  jusqu'au remord comme une fraicheur   

sans avoir vu la nuit

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le lunatique s'attarde  dans le soleil déclinant fait des haltes futiles  guidé par le seul instinct il parviendra à bon port  silence rendu ainsi lui plaira  avant la turbulence le nouveau jour    

motif d'absence

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à la lueur de la lampe

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Sous la lampe je rêvais à de petits mondes la lampe en ouvrit de terribles et de beaux Les yeux mi-clos j'explorais chaque rayon je m'y égarais parfois avec leur assentiment Si j'oublie de l'allumer ce n'est pas que mes yeux  soient fatigués ou blasés juste un peu las parfois  

dans le corps de l'autre

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Les questions ont été posées sais-tu maintenant où aller ? Quand le monde échappe tout est différent en toi et en dehors même la trace de tes pas te semble étrange. Le soleil continue de se lever à l'est et la lune sa rotation sans fin mais toi qu'espères-tu le matin quel objet t'attire au point  de t'oublier en lui ? Il y a longtemps que j'ai appris  qu'à se tromper d'ombre on ne défie  que le soleil Alors regarde ton corps s'allonger  à côté de l'autre et mesure cette raison qui dit sacrifice en vue de tranquillité  ...chacun extérieurement, devant les autres, se montre plein de dignité : mais chacun sait bien tout ce qui se passe d'inavouable en nous dès que nous nous trouvons seuls avec nous-mêmes. L. Pirandello, Sei personaggi in cerca d'autore, atto unico (Il Padre)

Repaire

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Il n'est pas rare  qu'au seuil du crépuscule le chant d'un oiseau égaré  vrille de sa vibration légère la fine couche d'amertume  déposée heure après heure. Etrange sensation d'une perte indéfinissable blottie sous le derme du jour vite avalée par l'ordinaire  et rassurant regard par la fenêtre   —  avec ou sans tourterelle  — 

remous

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Matin chagrin retenu et le moindre geste un simple regard par la fenêtre une parole échangée ou tue  traînent leur voile gris Matin d'horizon fondu au ciel dans la brume tenace Certains jours à trop vouloir se chercher on finit par se perdre le doute envahit l'esprit  l'entraîne dans le courant  de ses remous  

persistance

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Où niche l'enfance s'abritent les songes Dans la couvée douce d'hier et d'aujourd'hui une même présence à soi Sommeil et éveil confondus le secret symbole entoure de ses bras le monde et son chaos  

tromper la lumière

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Longtemps j'ai regardé la lumière intensément phare dans la nuit aphone éclat lointain inutile Longtemps j'ai cru que c'était la lumière qui me sauvait trompait le vide et l'oubli une nuit elle a dénoncé ma confusion La non lumière dit tout cela et plus encore chaque regard par la fenêtre me remémore exactement son éclat nuit après nuit comme des souvenirs alignés début et fin de monde Longtemps j'ai eu l'idée et le regret de la lumière l'idée de reprendre l'ordre des choses je ne regardais plus par la fenêtre Mais si j'ai fermé la fenêtre à l'incertitude à l'énigme de l'absence ce n'est que pour user mes yeux aux éclats du jour  foudroyer le cuir tanné de l'absence  

sans eux

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Quoi qu'il en soit à mi-chemin de l'enfance et de la fin l'impensable vertige reconnaît le signe du souffle sur les murs Un jour s'envoleront les doutes et l'ombre éméchée des nuages qu'espérer d'autre que le rire d'un ange aimé pour brandir les mots perdus sans eux  

pourquoi pas éphémère

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Même regard au lointain la route n'est jamais tout à fait réelle Surimpression de doutes et de certitudes le vent qui pousse les pas repousse la ligne en des espaces pensés inaccessibles Délires de soi tour à tour entrouverts à la sagesse et à l'éphémère désir d'odyssée  

des nouvelles du nid des pies

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  Les pies ont déserté le nid s'affairent aux branches en d'autres arbres La mise à nu de l'aire marque le début du désamour Jusqu'au printemps prochain le temps n'aura plus de prise sur l'amas de brindilles  corseté dans le ciel gris Pour l'instant les pies vaquent à je ne sais quelle activité secrète indifférentes à l'épuisement de la mémoire des arbres

ce qui doit arriver

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  Ce qui doit arriver arrive Je regarde le vent porteur  d'histoires et de feuilles  agiter de ses récits fous l'épineux bas-côtés de la vie Mes mots sont si loin de la  plus petite de mes pensées si pauvres pour s'envoler être porteurs de sens et d'esprit Bien souvent enfant j'ai cru - ou espéré - croire à l'évidence j'en garde la candeur d'un rêve et  le regard perdu dans les feuilles Ce qui devait arriver arrivera