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Affichage des articles associés au libellé crème de jour

maison patiente

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 Après tant d'ombres portées  après tant d'interminables  attentes et d'infinies fatigues après avoir respiré et suffoqué la patience des murs laisse  au ciel sa part de bleu et je suis à cette fenêtre comme sur le sable  ces vieux restes abandonnés

maison immobile

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La maison est immobile prompte à m'émouvoir elle fige les choses consumées dans l'inutile lumière qui l'habite La maison cache mon repos  je l'observe en douce pensive  et parfois je vois le soufre  sous l'apparente quiétude. Le soir allongée dans l'herbe j'écoute les doux murmures qu'elle retient dans ses bras j'essaie d'entendre son dernier cri. Si quitter un lieu qui tourmente revient à emporter le mal avec soi penser ne saura guérir qu'en portant hier dans les bras d'aujourd'hui

sur le fleuve

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 Le fleuve entre les berges son flux compte les heures jour après jour Au soleil et à la lune il montre sa force et son abnégation  Sur la rive il y a les hommes ainsi qu'ils sont qui le regardent et qui désirent un autre monde dans leur triste solitude  d'aujourd'hui.

devancer le printemps

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Au matin les oiseaux pressés et l'herbe tendre viennent nourrir mon désir de chaleur dans le petit jardin au mimosa.  L'hiver a encore une fois perdu mais demain ses doigts glacés et sa voix d'eau claire prendront par surprise l'étourdie qui pensait entendre la cigale.

sentier en forêt

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 Je me souviens de ce dimanche  oreille tendue vers la forêt des oiseaux au-dessus des têtes J'écoutais les mots des pas si familiers  quand le sentier creuse le temps et l'espace Soudain, tu t'es retourné dans une incertitude et laconiquement tu es reparti sans poser de question Derrière toi je m'estompais lentement petite brume d'hiver pour ne plus être qu'un regard

je veille le matin

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Dans son trait neuf le jour encore une fois comme une prise de risque qui défie et invite Heure blême de petite clarté qui tiraille le corps dilate la tête et la ligne profonde du silence équivoque qui insiste en ressac excédé  

à dessin

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C'est vers le jour de plein espoir qu'il faut tourner le regard vers cet instant magique où tout est clairement dessiné Là où ni le soleil ni l'ardeur ne font défaut s'ouvre le haut ciel dans un même transport l'esprit et le monde  

grains chauds entre les branches

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Déjà les branches dénudées ne cachent plus la mélancolie l'heure d'été n'est plus un peu comme dans ces objets oubliés dans un grenier fermé Dans les allées froides l'absence fatiguée parle aux souvenirs un peu comme quand j'étais petite et que je devais quitter la dune Déjà la lumière s'essouffle  au chant plaintif des tourterelles une lassitude sur les épaules temps de mémoire du corps de souffle bref entre les branches  

jeu de construction

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Avec précaution il se pourrait que les infatigables assemblages de nos vies résistent un certain temps au vents contraires. Avec obstination il pourrait arriver que dans nos failles grandissent quelques obstinés intrus et leur rumeur. Sans crainte il saura arriver qu'entre les pierres fragiles de nos murs disparaisse peu à peu la clarté lointaine au seuil du long soir.  

regret de la nuit

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Prenant élan sur les ombres le jour saute de branche en branche. A présent les étoiles ne sont plus que poussières silencieuses derrière mes paupières à demi fermées. J'attendrai la nuit prochaine comme le remords de celle  qui vient de finir.  

si la lumière s'émeut de quelques feuilles

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Aux premières chutes de feuilles nous pardonnerons à la lumière de s'oublier dans le ciel Sur d'autres rives nous poserons nos soirs  à l'heure fragile oubliant notre âge un désir perdu dans l'ombre acceptera notre repos  

la voix de la lumière

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La vague a recueilli du soleil la lumière Calmement dans le songe elle s'est installée Son éclat s'éternise au-delà de l'océan immense Sa tension lancinante franchit le silence Aujourd'hui que reviennent  les heures qui se refusent à faire entendre leur voix il ne reste plus que l'attente d'une vague courant les rues pour  rendre la lumière au jour  

Entre deux eaux

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L'eau attire et repousse mon regard dans un même mouvement. L'onde contient l'élan qui  attire vers elle le corps surpris par son miroitement. Je sais l'eau je la cherche elle a ce pouvoir que je lui accorde qui me captive et me remplit elle a cette beauté sauvage et intrigante qui fait céder en moi les résistances et les tensions feu dérisoire perdu au milieu des flots leçon de survie  

sous l'averse

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 Dans la petite fenêtre du regard se versent toutes les pluies du monde le grésil des jours de tristesse la mousson passionnée le crachin silencieux et pénétrant tropicale ou glaciale l'averse délave les yeux donne au bleu toutes ses nuances goutte à goutte sentiment à sentiment

Vue du 6ème

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Pris entre murs et ciel l'arbre dodeline  ses branches lasses  de tous vacarmes  Né ici et pas ailleurs racines plantés  dans le bitume ingrat aucun exil possible L'homme des villes asphyxié noie ses yeux dans le vert poussiéreux du poumon illusoire
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Dans la  brume de fin d'été  un triste soleil avance prudemment  bientôt ne restera de lui  pas même ce fragile voile de clarté Où  sera-t-elle demain cette franche assurance des beaux jours les oiseaux s'en vont  épuisant la douceur à titre d'aile  

dans la fosse

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début de saison en fosse la baguette battra la mesure  distances obligent dans un infini qui accueillera et adoucira la fébrilité de cette aride rentrée Sur l'orchestre se condensera la gracieuse couleur du contentement Ces heures  je les vis par anticipation en avance sur la mémoire et les réveillerai dans un flot  de notes familières à peine surprise ( Traviata  à l'Auditorium ce soir, Paul Daniel et non Riccardo Muti à la baguette)  

Avant que ne fane l'été...

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Avant que ne fane l'été je voudrais avoir des nouvelles des mouvements ébauchés  vers ce toi qui se refuse trop vite engourdis dans la torpeur des jours  du moi qui se la joue solitaire sans vouloir ralentir le pas de cette folle envie de se débarrasser de tout et du reste demeurée lettre morte Avant que ne fane l'été je veux retenir cette lumière sur l'épaule ce regard à la fenêtre qui ne sera plus le même et la fleur cueillie dans les bois entre deux fougères dans le silence de la pierre  

passager du vent

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Les herbes frémissent dans le vent Qu'y peuvent-elle ? Leurs mouvements sont indépendants de leur volonté.. Le temps des fleurs et des insectes ne dure pas  le tendre duvet périra bientôt son souvenir est là. Dans mes mèches le parfum des herbes flotte au vent Le temps est compté quelque chose part  qui ne reviendra pas.  

hisser haut

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On parle on parle on lance des mots au vent sans le moindre doute On écrit à l'emporte-pièce des élingues à lever nos peurs à les accrocher au bastingage ce serait si bon de prendre le large Sur les lignes flottent nos rêves oiseaux en mal de voyage ils poussent de petits cris juste un peu pour nous prouver qu'ils sont toujours là qu'ils ne nous oublient pas On aimerait hisser la voile donner du mou dans l'étoffe des mots folie amarrée à la barre on reste à quai les mots en rade demain on se risquera dans le courant                                              de la vie