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Affichage des articles associés au libellé regard

vision dissidente

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L'œil effleure le monde et le vide d'autres yeux encore cherchent le familier ne le reconnaissent pas Cette voix pourtant est voix amie son trait tendu comme une corde ne se tient dans aucune contrainte en écoutant son grand cri c'est l'étrange que l'on éprouve Est-ce la mémoire qui fait mal ou le chemin qui est trop obscur? ... Jamais le plus ardent des poèmes n'élucidera l'aigre et furtive jouissance des sens. Pentti Holappa - Les mots longs (Le poème entier sur la page de l'anthologie 2)

regard en coin

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  la vague en pli sait chaque ride au creux des yeux insaisissable *** l'oiseau qui passe né de la vague et du vent idéale image *** le regard contient l'inflexion de la vague sel et écume

matin gris

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Dans le ciel ombré  de gris léger chaque chose a clos ses couleurs. Mélancolie du matin. À cette heure les yeux rêveurs s'enflamment de l'eau tendre d'un nid ou d'une feuille.  

sous l'averse

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 Dans la petite fenêtre du regard se versent toutes les pluies du monde le grésil des jours de tristesse la mousson passionnée le crachin silencieux et pénétrant tropicale ou glaciale l'averse délave les yeux donne au bleu toutes ses nuances goutte à goutte sentiment à sentiment

trouble

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Tout s'est égaré dans les couleurs légères de fin d'après-midi confondus le ciel et la terre sous les rayons déclinants atténué le chant des oiseaux dans les hautes branches un seul témoin du paysage éphémère et unique mon regard qui ne sait déjà plus très bien si demain il sera encore capable de regarder aussi  intensément  

avancer à découvert

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  le regard se tait ruée de la lumière en autofocus  le trou clair des sensations cèle la peur du mutisme Premier concert symphonique hier soir au Grand Théâtre de Bordeaux. Musiciens sur scène (quel bonheur) masqués (trouble),  Paul Daniel suffocant et magistral à la direction sans partition mais avec fougue (placée en balcon juste au-dessus de lui, pu suivre sa direction au plus près, un régal), spectateurs éparpillés, masqués, guidés (même sensation que pour la Traviata la semaine passée, entre joie de retrouver la musique vivante et désarroi face au cadre imposé et aux contraintes) Bonheur d'entendre en création et en première partie des 7ème et 3ème de Beethoven   Avant les clartés de l'aurore  de Camille Pépin commande des orchestres de Radio France et National de Bordeaux

une vague ressemblance

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infatigable

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Comme il faisait doux sur les chemins quand la vie était insouciante Entre crainte et suspicion la graine éclate le coquelicot persiste à fleurir Est-ce l'incertitude qui donne pureté à sa teinte et à son port lui permet de surgir d'un amas d'ombres ?

tout-terrain

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Gaillet des sables, le jaune est mis sur la dune Encouragée par les premières fortes chaleurs l'idée de grandes traversées s'amorce Rien n'est encore bien dessiné dans le bleu intense et écrasant Il faut attendre les bourgeonnements orageux pour comprendre l'urgence du départ Ainsi s'inventent de grands navigateurs en un coup de pagaie d'audacieux explorateurs de chemins balisés aventure bouillonnante en tête audace à la pointe du pied Quelques coups de pagaies plus loin Etang de Ste Eulalie

en couleur

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Le passage du gris à la couleur ouvre chaque alvéole des poumons ce basculement s'opère chaque année en mai un jour les yeux se mettent à fouiller refusent la vie au ralenti      s'étirent à l'infini du ciel sans limite Ce n'est pas que le gris soit triste  il exprime juste un seul sentiment un seul regard il ne fera jamais chatoyer l’œil dans la légèreté d'un envol de goéland quand les ailes polissent le bleu dans le regard

point de départ

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Du jardin écoutons les hautes frondaisons elles parlent des brumes lentes qui glissent sur les toits dans l'imminence du jour Cœur sous la terre restons immobiles chaque silence engendre un jardin chaque regard contemple un point de départ un nouveau jour tout est présent

(prise de risque)

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Ce matin un petit nuage s'est pointé gonflé à bloc dans le grand ciel bleu Les rayons naissants lui ont caressé les flancs ivre d'espace il fit le gros dos Sous de telles flatteries le rose aux joues il eut la prétention de surfer un beau courant ascendant La certitude de la liberté le fit  grimper, grimper, grimper si haut que .... pfittt il disparu en un clin d’œil Trop tard, disparu...

(blanc attesté)

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du blanc dehors dans ma vie motif   blanc du silence du dehors reçu sans filtre dedans lettres blanc sur blanc des mots effacés convocation dans la parenthèse trouble déplacements brefs autorisés premières nécessités cocher la case motifs impérieux j' atteste que blanc sauf-conduit sera demain le témoin des replis en soi sans motifs dérogatoires 30 mars 2020, il a neigé sur Bordeaux, le pommier fleurit...

(Ciel, déjà fin mars)

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... quartier transi sous le soleil personne aux fenêtres personne au jardin dans la rue les gens se disent bonjour (rassurant de croiser - de loin - un humain) marché du samedi pas d'étals que des pigeons écoles fermées finies les récrés l'aéroport annonce sa fermeture j'invente des activités de récup pour enfants désœuvrés pendant qu'au supermarché du coin les solitaires parlent à des caissières sous plexiglas la ronde des hélicoptères vers le CHU trouble un instant le bleu du ciel ... dédicace fragile dans le ciel un avion dessinait sa ligne

(J'aime mon libraire)

Aujourd'hui, je laisse les mots tranquilles, je donne la parole à Jean- Paul Brussac Chaque jour, depuis le début du confinement, il ouvre  la  librairie Olympique fermée depuis chez lui pour nous lire un extrait du recueil qu'il a choisi. Mars, le printemps des poètes annonçait le Courage. Il en faut et il en faudra pour affronter cet ennemi invisible qui change nos vies et laissera des traces indélébiles et cruelles. Merci, à Jean-Paul de nous parler d'Amour, nous en avons besoin.

(voyage en mon jardin en compagnie des musiciens de Saint-Julien 2)

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Je suis l'arbre et la vipère l'immense et profond océan j'éprouve sous les lèvres du vent le poids de ton silence qui me perd Je connais tous les mots de miel qui fendraient le plus dur des cœurs aujourd'hui où s'éternisent les heures mon parfum  est vibrant appel vers toi "Brunètes ou petits airs tendres avec doubles et basse continue meslées de chansons à danser" publié par Christophe Ballard ( 1703, Paris) . Annie Dufresne (soprano). Les Musiciens de Saint-Julien - François Lazarevitch J'avois crû qu'en vous aimant, La douceur seroit extrême. J'aurois crû qu'en vous aimant, Mon sort eût été charmant. Mais, je me trompois, hélas! Dois-je le dire moy-même? Vous savez que je vous aime, Pourquoy ne m'aimez-vous pas? Iris aime son Berger, Qu'en n'en faites vous de même? Iris aime son Berger, Et ne veut point le changer. Tous les jours pour vos appas,

Faiblesse rétinienne

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En couches successives la lumière donne aux jours une épaisseur variable. Enfant, tu pensais innocemment que jamais elle ne fléchissait que toujours tu verrais clair. Le trouble s'est installé par petites touches, on te laissa entendre une hypermétropie pourtant bien vite tu te rendis compte que le désordre était plus profond caché derrière la mélancolie des yeux. Aujourd'hui, tu te regardes enfant et tu ne sais si c'est toi que tu vois.

à la brune

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Dans l'espace infime  entre le clair et l'obscur un parfum de pluie s'est glissé dans l'angle de la fenêtre avant de disparaître  dans les bambous. Rien dans le ciel ne l'annonçait l'ondée a pris le coeur par surprise

Une part cachée

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La voix des arbres portée par les rafales cogne aux carreaux blancs je l'entends d'ici. C'est un gémissement vivant et sensuel un cri à vider la nuit qui me saisit. Je me penche visage tendu  battement du coeur en chute libre pour écouter cette voix qui parle  plus fort que le vent dans le platane. Derrière les vitres, quelqu'un à sa table doit être en train d'évoquer cette voix l'appelant à soi. février 2020

où nos rêves se sont perdus

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J'ai vu tes mots s’appauvrir et ces photos de ta vie  où tu dis glisser des intervalles de bonheur J'ai senti le souffle du regret,  le tremblement de ta peur Le regard perdu  dans le défilé des nuages  je ne sais rien de la mort,  du remord ou de l'ennui, je ne souffre pas,  j'enfonce mon corps dans la lumière tendre Je me bats pour  ne pas être un jour comme toi terre aride.