Articles

Image
le matin glisse les traces de ton ombre cendre sous les fleurs

Banal

Image
Je vois le soir par la fenêtre de vieilles ombres aux cheveux gris. Je ne veux savoir qui elles sont. Elles me sourient, ça me suffit. A voix basse, j'entretiens avec elles de muettes et banales conversations. Chacune avec son caractère brode l'ombre au jardin de reflets assourdis, des tressaillements au cœur. Je les regarde, parfois difficiles à captiver parfois bienveillantes, toujours présentes. mars  2019
Image
L'oubli menace le souvenir. J'entretiens le jardin, caresse la peau des arbres, une à une. J'ai choisi être seule pourtant je cultive ta présence, une attente dans le terreau d'un pays qui n'est plus nôtre, une distraction de l'âme en silence. Chaque pierre déplacée, chaque ombre, chaque creux donnés aux yeux et aux mains protègent nos êtres chers comme l'océan veille ses abysses, et la forêt ses mousses rares. mars 2019

eau

Image
L'ordre aquatique s'installe autour de minuscules particules d'air, d'un ronflement sourd. Imperturbable le corps s'organise dans la régularité du mouvement : chuintement de l'eau des voix intérieures, un brouhaha diffus. La tête se fait aquatique rythme les immersions. Au parfum d'exotisme qui flotte en surface répond le silence assourdissant de la respiration du grand bleu : l'apnée est un reflux vital en soi.
Image
toute couleur naît d'un désir au fond de l’œil -d'un bourgeonnement- mars 2019

Le nid du rêve

Image
L'aube vient, rencontre cette ombre ange ou oiseau, égarée,  livrée aux intempéries de la vie. Une seconde égarée  et le saisissement de  ta présence      -bleu de mes illusions-   dans les nuages les ailes d'un ange blanc le temps d'un regard   mars 2019  

dans le bruit du pas

Image
impénétrable le bois cache tous ses chants au pas aveugle Souvent le chemin se penche heurte le désir. Le pas sonne faux, devient lourd, jette toute sa pesanteur humaine sur les margelles de fer. Dans les allées closes comme de chauds repaires tu sais les années néfastes. Rien ne gardera le pas. Déjà tu n'en perçois presque plus le son. Pourtant, là, tout verdoie, tout bruisse. Tu frôles chaque murmure du bout des doigts, tête tournée vers un ailleurs . mars 2019

térébenthine

Image
  Je me suis perdue -jeune- dans les grands arbres. ma forêt est immense dressée et paternelle Je n'ai cessé de suivre le sentier obscur de sonder les essences et récolter les graines mes pas me mènent toujours vers l'odeur âcre qui transpire des troncs là où se dessèche tristesse et force dans ce lieu plein                 je noie mon destin.  

éperdument

Image
dans le plaisir des vagues sur le sable dans la fraîcheur du matin ou le calme du soir la chair naît à la solitude dans la touffeur d'un soir d'été la tête se perd dans les étoiles le sommeil nous a pris le temps de baisser les paupières nos sourires se sont figés sur d'autres nuques dans d'autres souffles le printemps revenu me voici les yeux fermés et le désir d 'une halte plus fort que celui de la fuite C'était une belle fin de journée, nous bavardions assis en haut de la dune. Les gens passaient sans nous regarder.  Autour de nous, le bruit des vagues et des oiseaux à l'heure de la pêche. Je me souviens,  j'ai soudain eu un sentiment débordant pour toi, pour les humains, pour les oiseaux, un sentiment si fort que j'étais au seuil de la mort. 2015

La photo et le cadre

Image
Faut-il que persiste l'existence dans le cadre mat de ta vérité muette que chaque regard tel une guérison me lie à elle je laisse et puis je répète pour ne pas oublier je la contemple sereine certitude et l'image devient une promesse une résistance en blanc je veux croire que c'est toi que j'y vois presque avec bonheur