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prétexte

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De quelques gouttes d'or empruntées au coeur soyeux la mémoire a goutté sur le front un soupir matinal sur les lèvres le murmure  de saisons passées Le blanc renoue rayon après rayon l'esprit à la lumière  intérieur et extérieur  ici confondus Pas d'odeur  hors celle suggérée  par l'oeil avide sous les cils de pollen - je ne saurais dire si la fleur et sa capture sont ici prétexte ou aboutissement ; ce dont je suis certaine c'est que sa vision a le chant d'un autre lieu -

barbelés

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reviens sans cesse aux champs barbelés l'être au bord de la terre fraîchement labourée tenu aux crocs  des enjambées cruelles –   la vie s'acharne mystérieusement belle des ronces qu'elle s'obstine à cultiver  –   reviens sans cesse à l'arbre au bord du champ ceint du barbelé pris dans sa chair à jamais déchirée à l'oublie de la blessure

humains soient-ils

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Humains soient-ils qui m'ont donné à aimer à penser  à être le sable garde la trace de leur corps mémoire de silice des voix et des pas  sous les grandes toiles rayées si lourdes à porter la houle se souvient des corps caresses d'algues sur les peaux brunes quatre milliards d'années et du soleil au coeur Humains soient-ils qui m'ont aimé telle que je suis pour ce que je suis  

épuisement de soi

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Des pieds de salade sauvage ont envahi son potager feuilles  fermes et nerveuses ignorantes du secours de sa main entre les dalles de la terrasse les pousses en colonies  usent du moindre interstice  sans crainte d'épuisement à ma demande il a mis trois ou quatre jeunes plants dans de petits godets je les regarde et je leur parle il faut parler aux plantes  d'ombre ou de lumière elles nous aide à lutter contre notre propre épuisement ou à l'accepter une bonne fois pour toutes

bruissement

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Fanée depuis des années  l'image a depuis longtemps effacé l'odeur De ton portrait je suis chaque ride du bout des doigts  les yeux fermés mémoire aveugle Là où tout s'oublie dans l'abîme de l'être  loin de l'agitation de la vie persiste

désir d'iris

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Sur la terre humide et fraîche en brassées jaunes murmure la langue éphémère du désir si tôt éclos  si tôt enclos figé n'en reste que quelques mots autour d'un profond silence

allée et venue

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On y croyait il y avait tout les ombres faisaient l'affaire pas d'autres échos que nos pas   –   alors pourquoi ce pincement    –   le chemin des ombres mène  le coeur où il veut dénoue les chevelures et côtoie les édifices sans se soucier de laideur les douces paroles de la saison nous berçaient à l'entrée des villes ou au coeur des forêts nos souffles à l'écoute de la légende des fleurs – qu'importe leur fausse notes – on y croyait on était heureux Photo M.

presque inaperçu

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il vient sans raison né d'un frisson petite histoire  presque inaperçue  dans un lieu sombre l'image sonore du verre sa partition pour l'autre oreille celle qui attend tapie celle que l'on tait né d'un rien anodin sans écrin sur la dune  l'odeur subtile se fait goutte versée à l'œil vite humide  trop émotif des années plus tard cartographié le frisson écrit le passage secret chemin de l'esprit du souvenir Si le chemin s'oublie la lumière qui l'éclaire reste   

l'art du point de jour

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Le soir offre dans sa pénombre de belles excuses à l'effacement de nos faux fuyants le  regard libéré se tourne v ers  ce qu'il refusait  de voir l'esprit fouillant ses méandres croit aux vrais choix  de vie  la nuit peut alors broder chacune de nos faiblesses d'un ourlet sans points de jour  

on ne va pas se genêt

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Que l'on aime donc que l'on aime de toutes les couleurs de toute sa force quelque soit le terrain ça pousse ça croît  et ça meurt certaines fleurs sont plus belles sur la caillasse que sur l'herbe si admirables sous la pluie qu'elles font oublier la légèreté  du rayon de soleil on ne demande rien  à une fleur on ne lui reproche pas sa couleur  ou sa forme que l'on aime donc ainsi ça pousse  ça croît et ça doit mourir