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fait divers

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Qui était-elle  sujet de cet article en page fait divers elle marchait dans la nuit seule tirant sa cariole sous la pluie magré son grand âge qui était-elle poussée dehors par une urgence et que restera-t-il d'elle sur ce bas-côté de la route la pluie efface les pas la pluie nettoie les âmes arrive le jour où il est écrit  que tu dois partir  avec ou sans bagage je pense à elle cette inconnue pour moi  rencontrée au détour  de quelques lignes je pense à elle devenue dans mes lignes un peu moins anonyme

l'eau du vase

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"Tu ne sauras jamais aimer" avait-elle dit  ses propos sentence résonnent encore le dépit était dans le ton pique à mordre l'affection le crève-coeur s'alimentait des petites contrariétés de la vie  faute de changer l'eau du vase l'amour fleurit et fane sauf la tendresse sauf le regard sauf la mémoire  et j'ai aimé l'eau du vase

les bons comptes

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Le compte n'est jamais aussi rond que l'horloge  des ans voudrait le laisser croire de pas de côté en ombres portées file la laine du mauvais écheveau  Cinq cent soixante neuf mille quatre cent heures disparues dans la transparence des cadrans faudrait pas que décembre croit que je vais lui laisser les aiguilles libres de ressasser leur vilaine comptine À tourner en rond le compte n'est jamais bon

ligne de crête

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debout sur la ligne de crête là où le regard hésite entre les deux faces  du moment et du lieu installée toujours dos au chemin je regarde le monde m'éloigner dans la fuite des feux de croisement des rues sans nom dans l'amoncellement des paysages sans date dans le doute d'être là vraiment la lente et obsédante  disparition du monde se repaît de mes oublis du désarroi de la lumière  coincée entre les deux faces du moment et du lieu en ligne de crête debout en équilibre 

taper sur les doigts

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à S feuilles volantes à la recherche du temps perdu sous la branche nue l'automne mémoire courte  transit le bout des doigts

le vrai du faux

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ton regard fuit et ce ne sont pas les excuses que tu lui donnes qui éviteront de te perdre ta tête penche toujours du même côté dans l'arc du regard qui n'ose heurter curieuse habitude de chercher dans le reflet de ta vie le pouvoir d'être ce que tu voudrais sans oser te l'avouer

morceaux de toi

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  un morceau de toi s'est échoué dans un coin de ma tête et je ne sais qui  de lui ou de moi est le plus cassé on tente d'éviter les échardes les tessons et autres débris de la vie on essaie   on essaie mais ils se planquent ils trouvent où rester tapis  entre deux cafards en y réfléchissant bien je crois que plusieurs morceaux de toi squattent ici ou là je les imagine menant leur vie dans des lieux secrets en moi je les sens de temps en temps côté gorge côté coeur  et celui de la tête en circonvolution de notre histoire 

de passage

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levée du regard l'hospitalité du matin entre deux cafés le ciel n'est pas assez grand pour loger tous nos désirs  

fin de saison (encore)

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Les derniers beaux jours ont une langueur que l'été  ne peut soupçonner jusqu'aux feuilles du pommier qui s'attardent évitent de jaunir et semblent peu décidées à se laisser mourir Tout autour de moi te raconte tout me dit que je t'ai si peu regardée qui mieux que l'absence creuse le fossé de la réalité De petits papillons s'obstinent à butiner les fleurs fanées des géraniums tandis que le fuchsia rougeoie entre fraîcheur des nuits et ardeur des rayons rasants tout tend à étirer le temps chaque heure se veut plus longue  que la précédente en oubli de la perte de jour Ma mélancolie te raconte elle dit mes bras autour de nos yeux la réalité de l'absence s'écrit dans mon regard qui ne cesse de chercher le tien

plus vrai que nature

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Des bambous soudain  plus gris que verts sous la pluie deux ou trois branches mortes  égarées sous le pommier des graines pour la saison à venir - combien germeront ? - Un désir vague de se recentrer sur les ombres du matin ou du soir sur la peau lisse d'un souvenir la tentation d'être la bure de ses propres fantômes à se souvenir - combien résisteront ? - deux ou trois vers à la va-vite en échange de quelques battements d'ailes  plus vrais que nature ne changeront ni la route ni le sens des nuages et pourtant... où perdre ses rêves