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Affichage des articles associés au libellé temps

oasis urbaine

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Vivent à côté d'imposantes demeures d'étranges jardins à l'herbe tranquille. Installés dans un silence trompeur derrière de grands murs masquant l'agitation de la grande ville, on ne sait ce qui leur donne vie, ce qui les organise autour d'un arbre ou d'un banc. Chaque objet qui s'y pose, chaque être qui les traverse laisse trace. Une averse ou un rayon discret les recréent. Ils connaissent le charme de la mousse et de la pierre les soirs d'été quand le calme descend, les pots d’œillets et les aromatiques les vérandas ternies sous la lumière blanche. Ces jardins ont de vieilles histoires qui n'intéressent plus personne, mondes aux couleurs perdues je vous aime tant ! (Cours du Médoc, janvier 2020)

sans adresse

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Je sais que personne ne peut savoir, mais moi qui tant de fois ai foulé cet endroit, avec lui quand mes yeux rencontrent ce lieu là sa voix jaillit de l'océan   l'âme des flots et la sienne m'obsèdent indéfiniment un silence qui n'est plus lui

cétoine

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Arpentant les carrés de la terrasse étranger à l'affligeant cortège quotidien soudain le visage secret de la tendresse sous un ciel tout entier vide et clair. "Ce vert fait penser au printemps" ( 24 février 2014, 14h53, rue Giacomo Matteoti, Bordeaux) "Pour attirer la Cétoine, la faire venir de la rose à l'amas putride, il y a mieux que la mémoire du ventre : il y a une impulsion aveugle, irrésistible, qui réalise le très logique sous les apparences de l'insensé." Jean-Henri Fabre,  Souvenirs entomologiques 1903, VIIIe série, Chap I Magnifique travail d'édition du  Castor Astral , une sélection de belles pages de Jean-Henri Fabre superbement illustrées par Pierre Zanzucchi , l'oeil curieux de l'entomologiste, le talent de conteur de l'écrivain. Un régal pour les amoureux des "petites bêtes".

Le bien le plus précieux

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Pierres baignées d'espoir cachées dans le sable vous n'aurez sens  que dites par moi. Dans ce qui fut aimé une trace obscure parle des jours passés aux failles de ma mémoire. Le poids du vivant serti dans la masse ébloui de lumière touche aux sédiments, à la troublante effigie de l'enfance.  Dans quelle substance  demeurons-nous vivant, quel courant charrie nos vestiges? Je regarde la pierre ce bien le plus précieux offert au monde souterrain,  à la paix du large, une nostalgie  égarée sur la plage. (Photo cadeau JB, plage Le Havre décembre 2019, trace de maison bombardée)

éphéméride 3

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La fenêtre s'entrouvre sur une autre saison parfaite illusion touchée du coin de l’œil. Le gel de l'hiver creusera la pierre le vent achèvera son chant dans la croisée l'aube se découvrira pâle comme un linceul. Il y a longtemps que nous n'avons plus le choix de partir ou être là. On regarde distraitement l'absence ce vide né d'une soudaine solitude et le rêve enfoui au plus profond du corps envahi l'âme d'une fugace et mystérieuse joie.

inachevé 4

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L'instant surprend dans la lumière à peine songe-t-on à le conserver qu'il nous fuit, rien ne répond plus. Que les petits miracles de la vie se soupèsent des yeux ou du cœur, qu'en reste-t-il demain ?

inachevé 1

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On suit des pistes ballasts vestiges d'anciennes voies désaffectées entrecroisements de tiges de fer qui s'étirent vers l'horizon. Chemin faisant s'invite le souvenir s'imagine l'avenir.

les yeux dans les branches

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Ce soir la lune et sa sœur sont venues me rendre visite. Au ciel de grand air mon regard s'est attardé sur les branches hautes offertes à la hulotte. Je voudrais que mes yeux y croient, que la nuit garde l'illusion  de ce double visage. Mais le bleu qui les cerne  est un deuil que jamais n'apaise la fragile lanterne. Tout disparaît dans la nuit,  même la  Simphonie du marais Hugo Reyne   cessera de nous enchanter en  2020, clap de fin (de lutte)

tout fait déjà nuit

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Les yeux posés sur le ciel rien ne bouge sauf les nuages on est là et ailleurs à écouter battre son cœur à chercher l'oiseau et la feuille qui volent. On a envie que ça dure que jamais le soleil ne se couche que rien non jamais ne bouge. Mais soudain il y a ce chant qui jaillit de la terre et les mains qui se disputent chaque racine chaque soupir sous les paupières. J'écoute ce chant qui est tien et tout change est-il trop tard pour la lumière ? Tout fait déjà nuit.

goutte à goutte

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Il pleut sur la lande une odeur d'enfance,  un vide inconsolé, il pleut sur mon passé gouttes de mélancolie sur les jours perdus.

Stèle *

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La poussière ne retient ni la trace ni le son du pas. Des issues de secours ouvrent plusieurs fois par jour sur des horizons incertains des univers bruts, sauvages. des équilibres au bord  des failles du quotidien   deux ou trois objets effleurent le souvenir vident la tête J’essaie de lire ce que raconte mon histoire, remettre de l’ordre et de la couleur sur les images.  J'ai toujours pensé mes paysages indestructibles  je croyais les voir infiniment. Dans les malles de la mémoires quelques loques oubliées des visages devenus presque inconnus me saluent, parlent une langue étrange. Alors, je retisse les rêves que je faisais enfant,  j'essaie d’en combler mes nuits. (2014) * En botanique, partie centrale des tiges et des racines des plantes vasculaires entourée de l'endoderme et comprenant la moelle, le bois et le liber ainsi que les formations secondaires libéro-ligneuses (source CNRTL)

Addio

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Mille choses à dire encore mille choses à faire dans le jardin que tu as abandonné. Mais le vent est passé le sommeil a gagné et je repense aux belles nuits d'été aussi pleines que les coquillages de la mer Addio, mio caro bene (Teseo Handel) Clizia Addio, mio caro bene Arcane Addio, dolce mia vita Arcane Io parto Clizia Or vanne Arcane e Clizia Addio Arcane Parto ma parto in pene Che teco resta ognor Questo mio cor. Clizia Breve sia la partita Poi farò pago allor Il tuo desio.

regard perdu

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Tout se tait dans l'attente aimable du wagon et de la passante du trottoir à la voie la nature résiste oeuvre assise sur un banc sans mot dire le vent et quelques feuilles battent la mesure du cœur de la voie au trottoir du banc à l'arbre un regard se perd

sur le fil

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Sur la toile de l'automne les bruits du vent viennent accrocher quelques soupirs. Gardienne du feuillage, muse du temps, la veilleuse infatigable noue ses doigts à la terre. Blottie dans l'ombre qui s'étire la vie taille sa patience dans la pierre regard accroché au lendemain sans rien céder à la pluie

corps à corps terre à terre

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Le gris grave la terre ici on ne cherche pas le beau on cultive le nécessaire L'automne a pénétré les corps dressé ses lignes et ses heures semblables Jour après jour la pluie tristement alourdit l'eau du fleuve sombre Triptyque ferroviaire Toulouse/Bordeaux 11/11/19

oubli sans rémission

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L'oubli cette perte  discrète du contours des odeurs qui  te laisse sur le bord. L'oubli jusqu'à ne plus savoir qui et où chercher. L'oubli cette dérive toujours vers le sud cette ride au souffle sur les lèvres closes. . L'oubli cette contradiction le cœur sanglé dans l'évanouissement de l'odeur des tamaris.                                                [Et tout s'oublie à vivre. Jean Anouilh ]

requiem

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de ce murmure tendu vers le ciel arraché  à grand-peine à la nuit de la terre sortira  pour mieux  embrasser l’immensité du ciel l'oubli

retour au port

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Que faire du temps en dérive entre deux marées si ce n'est l'accorder au ciel et au cri des mouettes. Le retour au port dénoue les rides sur le visage. Ce soir, Capitaine, le ressac des jours se taira plus de quart à tenir, plus d'écume dans les yeux l'horizon flottera dans la nuit céruléenne. (Le Teich, / Nice chez le capitaine, octobre 2019)

Donner son nom à une étoile

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On se rassure comme on peut on se serre entre ses bras on se cajole pour ignorer la peur du froid du noir du désespoir. Matin et soir on joue du miroir sans se reconnaître on fait semblant de ne pas s'abandonner tain passé vue altérée air de rien. En vaines confidences on glisse sa vie entre des regards et des amitiés et quelques rêves que l'on a sauvés. Pourtant, chacun suit son étoile ivre de joie ou au bord du désespoir et toujours la vie ouvre la pierre pour trouver le grain de sable dans la faille de lumière.

sang-froid

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le lézard me voit palpitation de deux cœurs sang ni chaud ni froid Réchauffé au soleil déclinant le sang en vieillissant ralentit son flux non que le cœur  faiblisse mais il emprunte des voies  que la jeunesse des sentiments ignorait