Dune

Demain à l'aube j'irai dans les marais Dans la paix transie le chant des oiseaux se délite dans le temps la vie ressemble à ces berges sauvages où le pas mesure  la solitude que le songe donne parfois à percevoir

Les mots arrivent des choses à se dire et ce sont d'autres mots qui entrent pleins de pluie dans le silence des plantes un parfum de cloître une porte lumineuse dans le mur ... déjà nous ne sommes plus dans cet instant (Trace du passage nocturne, novembre 2018)

Je sais que la haie là-bas n'est plus taillée ses branches folles cachent la barrière de bois blanc les années ont lavé toutes traces de badigeon le nom en façade n'est plus que souvenir Nous habitons des lieux pleins d'âmes l'important n'est pas de les nommer leur présence est inscrite dans notre bois et notre pierre aucune tempête ne peut les effacer Ce lieu qui t'a façonné que tu as habité te possède il ne te quittera jamais (photo cadeau D, avril 2010)

  11 juin 2017 Elle a dans la tête un monde à la mesure de ses pas au grain près Sous ses pieds on peut lire la carte du tendre tracée aux palpitations du cœur écumée d'enfance fin de marée haute 11 juin 2017 Mimizan 19h30) Pour l'instant elle continue d'avancer vague après vague puisqu'il faut encore accorder le pas à la foulée de la marée A l'heure où le soleil rabat rayon sur rayon elle retient sa lumière sur le rivage le regarde droit dans les yeux (plage Sud Mimizan 11/6/17)

Tu te poses des questions sur le fils des jours sur les mots dans lesquels tu t'aventures Faut-il s'interroger ou laisser les questions s'enfoncer dans le gouffre des années ? Tu convoques des lieux au seuil du rêve partout la même enfance en question dans l'attente du monde Tu sais qu'il faut quitter le grand chemin franchir la grille pour avoir de quoi scruter chaque pas qui voudrait revenir au point de départ

Fond de poche entre deux tickets un morceau de jouet brèche si tendre au cœur qu'elle redonne saveur à la langue épuisée (Mathilde, automne 2018)

Aujourd'hui  ce sont d'autres mots qui arrivent des choses à dire à se lier aux absents aux bulles vides de l'histoire l'oeuvre de l'écume dans le sable  en mots sertis un miracle (restes de la vague)

La simple roche nourrie de terre et de rêves sculpte au plus profond  le désir corps et âme Polie par le regard et le plaisir de la main le vibrant appel charnel de la pierre (Chevaux marins de la Fontaine des Girondins, place des quinconces Bordeaux)

Novembre la dune courbe le dos enroule la brume dans le moindre de ses ourlets Tout dort blancheur du ciel blancheur du sable le temps frissonne remonte son col

De la fenêtre je perçois la ligne verticale de l'immeuble phare le pas pressé de l'homme tête penché bras ballants Peut-être faudrait-il regarder au-delà avant de reprendre les affaires du jour et d'un nuage lisse et limpide dégager le rêve blanc le fil de l'océan qui attend Peut-être s'agit-il de sortir du cocon tissé avec soin qui protège et enferme de donner aux mots vérité et force en lacérant la douceur de la soie (photo, ajoncs prisonniers de la soie, St Symphorien, octobre 2018)