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Opéra Comique

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 j'étais Armide mêlant larmes aux pins humides et tu m'ignorais si l'enfer est Passacaille  tu es lierre au Paradis

regarder ailleurs

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Être  là ou ailleurs sans doute trouve l'empreinte du regard moment de joie L'herbe est toujours plus verte dans le pré du voisin, l'eau plus claire à la source désirée, la vue plus belle sur l'autre versant. Le convoité obtenu satisfait rarement, le regard déjà cherche ailleurs. Être  là où ailleurs imagine le fruit à cueillir quotidien paysan entre jachère et corne d'abondance  

muette

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Lumière de la belle saison où chaque vague souligne  sa calme urgence                     revenue seule à ligne sur le sable entre ce qui fut et est l'instant où perdre ce qui aurait pu être                     bien au-delà du rivage doré le trait net me guide non par la vue mais par le chemin caché de l'esprit                      pas une parole pour effacer la pensée surtout pas une parole pas un mot

bonne ou mauvaise herbe

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 bonne ou mauvaise sous l'immensité du ciel l'herbe se dresse là le bleu de nos regards rassure mes envolées

un peu, beaucoup, passionnément ...

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 perchée sur sa tige tête balancée au vent une parmi tant Il y a des années à rose ou à glycine, d'autres à cepes. Certaines remplissent les paniers de prunes et de cerises et, mystérieusement, d'autres voient le figuier perdre tous ses fruits. Ce qui est beau et bon n'a pas besoin d'explication, il se déguste sans chercher à le définir ou l'analyser, au risque de le rendre insipide. Un peu, beaucoup, passionnément, l'insecte s'en fout...

prétexte

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De quelques gouttes d'or empruntées au coeur soyeux la mémoire a goutté sur le front un soupir matinal sur les lèvres le murmure  de saisons passées Le blanc renoue rayon après rayon l'esprit à la lumière  intérieur et extérieur  ici confondus Pas d'odeur  hors celle suggérée  par l'oeil avide sous les cils de pollen - je ne saurais dire si la fleur et sa capture sont ici prétexte ou aboutissement ; ce dont je suis certaine c'est que sa vision a le chant d'un autre lieu -

barbelés

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reviens sans cesse aux champs barbelés l'être au bord de la terre fraîchement labourée tenu aux crocs  des enjambées cruelles –   la vie s'acharne mystérieusement belle des ronces qu'elle s'obstine à cultiver  –   reviens sans cesse à l'arbre au bord du champ ceint du barbelé pris dans sa chair à jamais déchirée à l'oublie de la blessure

humains soient-ils

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Humains soient-ils qui m'ont donné à aimer à penser  à être le sable garde la trace de leur corps mémoire de silice des voix et des pas  sous les grandes toiles rayées si lourdes à porter la houle se souvient des corps caresses d'algues sur les peaux brunes quatre milliards d'années et du soleil au coeur Humains soient-ils qui m'ont aimé telle que je suis pour ce que je suis  

épuisement de soi

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Des pieds de salade sauvage ont envahi son potager feuilles  fermes et nerveuses ignorantes du secours de sa main entre les dalles de la terrasse les pousses en colonies  usent du moindre interstice  sans crainte d'épuisement à ma demande il a mis trois ou quatre jeunes plants dans de petits godets je les regarde et je leur parle il faut parler aux plantes  d'ombre ou de lumière elles nous aide à lutter contre notre propre épuisement ou à l'accepter une bonne fois pour toutes

bruissement

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Fanée depuis des années  l'image a depuis longtemps effacé l'odeur De ton portrait je suis chaque ride du bout des doigts  les yeux fermés mémoire aveugle Là où tout s'oublie dans l'abîme de l'être  loin de l'agitation de la vie persiste