Articles

la mort du dompteur

Image
L'intrusion du sauvage en proche du quotidien apprivoise la peur la bête ne s'effarouche plus offre sa gravité aux plates-bandes use de son groin pour y signer la bêtise de l'homme est-il encore temps de croire en un espace secret hors du temps et de la raison  sans question ni réponse offrant à l'esprit un refuge sauvage

dans le trait du copiste

Image
 Et voici que la mémoire des grains se resserre jusqu'à en oublier la pierre repliée sur elle-même comme le copiste sur son parchemin concentré sur le trait plutôt que sur l'idée quelque chose qui s'observe jusqu'à la faute 

embarcadaire

Image
 ombre de Vauban et d'Eiffel sur d'autres rives  en quai oublié est-il une traversée qui ne nous soit périlleuse 

mémoire de forme

Image
  La porte restera fermée aux mouvements des choses Raison de ma mélancolie Je viendrai vers toi dans la fusion des lumières déclinantes en corolles de ténèbres et nous nous retrouverons pour observer les oiseaux impassibles Ici on ne se résigne qu'à la forme du bonheur

cadran lunaire

Image
L'heure est bleue bleue des rires du jour bleue l'onde obscure bleue la bascule dans la nuit la compagnie des oiseaux nocturnes La courbe du soir sur l'autre rive celle qui nous cache les mystères inaccessibles  les faux orgueils du jour elle sera toujours noire

ondes courtes

Image
toujours ces mots indigents parcelles insécables  de soi incapables à relever le défi de la chair à vif l'onde est si courte qui ne garde que le reflet qu'une fraction du soir si le monde commence  dans l'infime espace d'un clignement si chacune des variations de sa beauté est vertige de la réalité l'onde me suffira  peut-être à croire que je peux te garder un instant  dans le creux de ma main je ne t'écris plus je te pense parfois  

fragment

Image
à C. à ses fragments voulant dire jamais moins plus encore il s'est vidé le mot de son sens répété jusqu'à l'user jusqu'à lui ôter mémoire voulant dire  et ne sachant plus si fatiguée de dire je l'ai murmuré

étang

Image
  regard perdu en d'émouvantes ombres en goutte à goutte La vie est immédiate au bord de l'étang, insectes éphémères, ondulation de l'air sur la surface, murmure du vent dans le saule noir, cris des oiseaux cachés dans les frondaisons humides… Pourtant, il faut s'assoir sur la berge, user patience et temps avant de faire corps avec la matière fluide et fuyante mélange d'eau et d'air, de terre et de ciel. berceau et tombeau comment être plus troublant que cette eau perdue

dune

Image
La dune paraissait vide sortie de tout vie pourtant le vent là-haut agitait l'oyat un monde dans chaque grain de  sable un espoir en chaque fleurissement la dune semblait immobile à l'abri du temps pourtant les mots y creusaient des trous que la mer emplissait marée après marée

Ville ou ailleurs

Image
idées en tiroir  rangées comme une ville où rien ne dépasse petits sursauts de pensées soigneusement encadrés Il est toujours curieux de regarder vivre la ville inconnue, de sentir respirer les murs, de suivre les traces de ceux qui la hantent. Qui croit-on y reconnaître ? Que renvoie-t-elle de notre propre vie ? Être "passant" ramène toujours à son cheminement.