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pigeonnée

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J'éprouvais à tâtons la sensation  de la pierre sous la main de l'herbe sous les pas comme s'il subsistait au-delà du temps des restes de présence, de ta présence. Tu aurais pu venir ici avec moi nous aurions pu faire face aux pierres sentir le sol qui brusquement chavire... A cet endroit de la mémoire né d'un éclat je suis incapable de saisir le sens de ces mots comme si nous n'avions jamais été séparé comme si je ne t'avais jamais  pleuré.

εκκλησία

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léger accent grec l'église miniature joue la discrète Sixième étage, ni trop haut, ni trop bas, plaisir de la découverte d'une nouvelle perspective de la ville depuis une fenêtre amie. J'aime laisser le regard errer sur la multitude des toits, il s'arrête à chaque visite sur les mêmes lumières, les mêmes aspérités, les mêmes déceptions et mélancolies... J'aime offrir à l’œil des reposoirs nés de frissons de surprise à collectionner. (Rue du jardin public, Bordeaux en janvier)

passage

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La nuit parfois ouvre la fêlure la trace du fond de ce qui reste quand les étoiles s'inclinent sur le corps et ses fantômes. L'ombre courbe sur la route écrit la nuit et les pierres sans âge, vers quelle ruine que je ne saurais éviter m'entraîne-elle ? A l'écart du sommeil réunis dans le silence ombre et larmes tardives sous les paupières closes grandissent et se perdent.

il est encore temps

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Nous traversons cette vie comme des ombres chaque matin un sourire béat au soleil levant chaque soir un soupir à l'obscur pour entendre que nous sommes toujours vivants. Il est encore temps.... comme des ombres

deux petits bancs rouges

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Ces jolis petits bancs rouges posés sur leur piédestal face à la baie et au ciel qu'attendent-ils ? Une aventure, une rencontre ? Eux qui les regardent sous le soleil chétif ont-ils oublié la mer ? Bientôt il fera nuit autour des maisons et du port, de légères bourrasques boiront le regard de toutes choses et je regretterai de ne pas avoir, moi-aussi, entendu le souffle du vent s'élargir jusqu'aux algues vertes (photocado, Le Havre en décembre, merci JB)

bambous, vent et soleil

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l'appel du soleil ricoche sur les bambous un chuchotement l'essence verte fidèle ami du regard au coeur de l'hiver vert illuminé signe du vaste monde à ma fenêtre

entendre le vert pousser

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Dans le tendre du vert se lovent tous les désirs luisants des premiers émois. Il n'y a pas de saison pour aimer le vert des rives fraîches quand d'un doux bercement l'ombre miraculeuse se dévoile c'est au sentiment des choses simples que le coeur ouvre sa respiration.

marine

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Qu'y a-t-il dans cette immensité qui me submerge tant que j'en reste pétrifiée ? La blancheur du soleil le courant interrogateur une tentation une voix sous la mer entre souvenirs et rêves à tâtons

vue sur mer

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C'est d'abord une odeur échappée à l'enfance entre irréalité et présence tangible puis vient la lumière irremplaçable qui offre au corps en peine cet élan capable de tout abolir jusqu'à la mort. Il ne reste plus qu'à veiller avec l'impression d'avoir atteint au but que tout ailleurs n'est qu'image incertaine qu'ici se trouve la cendre et la flamme que l'on pourra vivre ainsi le regard rivé à la mer.

Retour de nuit

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Entre deux arbres comme des rides les signes engloutis de ces visages croisés  que je ne comprends pas. Ensemble, nous avons le jour conversé, nous nous sommes séparés, dispersés, sans rien partager, brusquement. Il ne reste au retour que cette lueur saluant la route perdue en un point du ciel hors de ma portée, si proche et si lointaine qui me suit sur la route. (Caudos, 11/1/20, 19h)