Articles

le poids dell'anello

Image
Pourquoi cette  hémorragie  de sentiments cicatrice douloureuse de la plaie de tristesse le soir à la  fenêtre  au spectacle saisissant  des  variations du gris  dans le ciel ? Aucune théorie ne vaut quand la pluie  pèse sur le coeur en creux à la lueur du soir, quand l a main à l'anneau perd  la mémoire de la peau. "La cause la plus légère peut faire retomber sur le cœur le poids qu'il voudrait secouer pour toujours : ce sera un son, une vibration musicale, une soirée d'été ou de printemps, une fleur, le vent, l'océan, qui viendra tout à coup rouvrir nos blessures, et toucher la chaîne électrique dont les sombres anneaux nous enlacent." Lord Byron  -Le Pèlerinage de Childe-Harold C he bella noeva che t'ho purtà, O bel faccin d'amor. Dimmi che noeva m'hai purtà Che sei venut'a quest'ora! E mi la noeva che t'ho purtà, E mi non so se vi piacerà, Son qui a domandarvi A voi bello morettin, Se volete maritarmi. O maritarmi

Une part cachée

Image
La voix des arbres portée par les rafales cogne aux carreaux blancs je l'entends d'ici. C'est un gémissement vivant et sensuel un cri à vider la nuit qui me saisit. Je me penche visage tendu  battement du coeur en chute libre pour écouter cette voix qui parle  plus fort que le vent dans le platane. Derrière les vitres, quelqu'un à sa table doit être en train d'évoquer cette voix l'appelant à soi. février 2020

échafaudage

Image
[...]citer, c'est poursuivre une conversation avec le passé afin de la resituer dans le contexte du présent [...] citer, c'est faire usage de la bibliothèque de Babel ; [...] citer, c'est réfléchir à ce qui a été dit avant nous et que, faute de le faire, nous parlons dans le vide, là où nulle voix humaine ne peut articuler un son. Alberto Manguel,  La bibliothèque de Robinson Je te ferai la lecture Je porterai un livre. Assis sur le sol, tu seras obligé de m'écouter. J'éviterai ton regard pour ne pas être troublée et me sortirai d'affaire avec des mots simples sortis du coeur... La lecture est une conversation. Avec un livre, un auteur, soi. Lire, c'est demander une présence. Lire, c'est découvrir, c'est aussi relire, au gré de ses désirs. C'est dialoguer avec le passé. C'est apprendre à penser, à repousser les limites, les nôtres, et même celles du livre que l'on lit (...). Lire, c'est apprendre sur soi, c'est appréhend

Sans regrets

Image
Chaque jour a ses oublis son soir qui clôt l'abandon repli de soi. Sur la page deux ou trois mots pour marquer le chemin et un nom que je note. Des années auprès des êtres aimés ne restent qu'un visage, une date, un geste... Là, mûrit le regret et la révolte, tour à tour tyranniques et rassurants. [Mille regrets de vous abandonner et d'eslonger, et d'eslonger votre fache amoureuse votre fache amoureuse. J'ai si grand deuil et peine douloureuse. Qu'on me verra bref mes jours définer, bref mes jours définer bref mes jours définer. Mille regretz -  Josquin des Prés  (1440-1521)]

Le 15 suit le 14

Image
Un éclat sous la paupière lente et régulière pulsion du sang une déchirure à l'ombre des cils. Il faut passer par la coupure sombre de l'oubli qu'enfin la mémoire se fasse légère que le temps change de géométrie  dans la tête. Au versant salé de l'absence meurt l'océan en douce noyade marque de ce qui fut vécu en douleur et en vide. Sans moi le 14... Chaumont sur Loire

où nos rêves se sont perdus

Image
J'ai vu tes mots s’appauvrir et ces photos de ta vie  où tu dis glisser des intervalles de bonheur J'ai senti le souffle du regret,  le tremblement de ta peur Le regard perdu  dans le défilé des nuages  je ne sais rien de la mort,  du remord ou de l'ennui, je ne souffre pas,  j'enfonce mon corps dans la lumière tendre Je me bats pour  ne pas être un jour comme toi terre aride.

à la porte

Image
Le jour où tu parus, fier comme un guerrier la plume en bataille nous plantâmes un décor, nous, les nomades aux plaisantes béances. Il se déplaça au gré de nos conquêtes, à peine entrevu, déjà disparu, minuscules trésors abandonnés dans nos friches tendres et poétiques. Ce qui est parti ne revient plus, un défi à l’œil qui s'éblouit encore et encore au reflet d'une vitre croyant entrevoir un futur terrain d'aventure. Tu crois avoir brûlé le décor, tourné la chaise, détrompe-toi, tu le replanteras  comme moi en ouvrant la porte...

reflux

Image
Je sais que le courant un jour m'emportera Je sais qu'appuyée contre le ciel rien ne résistera à l'étonnement final. Les oiseaux de passage n'ont aucune inquiétude. Année après année, dans leur sillage ils abandonnent aux pins  derrière la dune le bruissement de leur passage, perpétuent sans fin leur  grande migration sous le soleil indifférents à mon regard bleu qui roule vers l'horizon.

flux

Image
La marée monte toujours en douce, avale le pas étourdi de son lent mouvement perpétuel. Guettant sa respiration je force l'allure, tente de pousser un peu plus loin happée par le reflet sans ride. Le soleil indulgent me saisit soulevant mon sein sous la  froide caresse, rit de mon  visage de fausse  aventurière épousant  les  soupirs  du  vent. ****** Comme une envie de relire Michaux ... "Le vent essaie d'écarter les vagues de la mer. Mais les vagues tiennent à la mer, n'est-ce pas évident, et le vent tient à souffler ..."

l'image demeure

Image
Je n'étais pas allée beaucoup plus loin dans le labyrinthe des émotions que la fourche du chemin qui menait à ta rencontre. Quelques pas vers toi sur cette terre et dans le gris d'une simple journée sans miracle pour tarir l'oubli ou mes larmes. Je me suis assise les yeux ouverts face aux noirs oiseaux effarouchés, ton nom flottait dans les branches lumineux. Ces lignes, piste de lumière ne sont que le souvenir incertain et beau que j'écris un instant habitée par ton chant lointain. Labyrinthe Miro Fondation Maeght  2019