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Affichage des articles du 2025

le vrai du faux

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ton regard fuit et ce ne sont pas les excuses que tu lui donnes qui éviteront de te perdre ta tête penche toujours du même côté dans l'arc du regard qui n'ose heurter curieuse habitude de chercher dans le reflet de ta vie le pouvoir d'être ce que tu voudrais sans oser te l'avouer

morceaux de toi

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  un morceau de toi s'est échoué dans un coin de ma tête et je ne sais qui  de lui ou de moi est le plus cassé on tente d'éviter les échardes les tessons et autres débris de la vie on essaie   on essaie mais ils se planquent ils trouvent où rester tapis  entre deux cafards en y réfléchissant bien je crois que plusieurs morceaux de toi squattent ici ou là je les imagine menant leur vie dans des lieux secrets en moi je les sens de temps en temps côté gorge côté coeur  et celui de la tête en circonvolution de notre histoire 

de passage

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levée du regard l'hospitalité du matin entre deux cafés le ciel n'est pas assez grand pour loger tous nos désirs  

fin de saison (encore)

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Les derniers beaux jours ont une langueur que l'été  ne peut soupçonner jusqu'aux feuilles du pommier qui s'attardent évitent de jaunir et semblent peu décidées à se laisser mourir Tout autour de moi te raconte tout me dit que je t'ai si peu regardée qui mieux que l'absence creuse le fossé de la réalité De petits papillons s'obstinent à butiner les fleurs fanées des géraniums tandis que le fuchsia rougeoie entre fraîcheur des nuits et ardeur des rayons rasants tout tend à étirer le temps chaque heure se veut plus longue  que la précédente en oubli de la perte de jour Ma mélancolie te raconte elle dit mes bras autour de nos yeux la réalité de l'absence s'écrit dans mon regard qui ne cesse de chercher le tien

plus vrai que nature

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Des bambous soudain  plus gris que verts sous la pluie deux ou trois branches mortes  égarées sous le pommier des graines pour la saison à venir - combien germeront ? - Un désir vague de se recentrer sur les ombres du matin ou du soir sur la peau lisse d'un souvenir la tentation d'être la bure de ses propres fantômes à se souvenir - combien résisteront ? - deux ou trois vers à la va-vite en échange de quelques battements d'ailes  plus vrais que nature ne changeront ni la route ni le sens des nuages et pourtant... où perdre ses rêves

l'automne ne sera jamais ma saison préférée

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L'automne embrume l'horizon mélancolie programmée en sève descendante  et me surprend encore cet imperceptible glissement  entre parenthèses cette entrave au corps et à l'esprit le long hiver de la pensée s'installe Au jardin les anémones du Japon se déchaînent pied de nez aux feuilles volantes et je pense à toi qui comptes les automnes toi qui te veux si loin si inaccessible  n'oublie pas de puiser dans cette mélancolie toutes les palpitations du possible L'automne ne sera jamais ma saison préférée –  je n'ai pas de saison préférée,  elles sont toutes douloureuses – ce glissement vers le clos a toujours été l'endroit où je peux rester en doulce mémoire, hommage à Denis Raisin Dadre

à l'arrêt

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je t'attends mais l'oiseau me devance son vol me presse force le temps je t'ai attendu si longtemps  que je ne sais plus sur quelle montre regarder une heure où tu n'es plus comment mesurer la perte du cadran où tu t'inscrivais comment écrire l'impensable absence l'oiseau s'est posé a mis son vol à l'arrêt peut-être est-ce  ce qu'il veut me signifier de l'attente l'arrêt tout arrêter sans se retourner

bord de lac

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l'heure était calme et caressait douce comme le poil d'un petit animal le pied dans l'herbe humide si ce n'était une légère crainte brillant dans la pupille l'Instant aurait pu s'habiter éternellement * bécasseau et gravelot sur une même berge à la queue-leu-leu vingt-sept septembre oiseaux en quête de migration  jouent avec mon ombre discrète Ste Eulalie-en-Born 27 septembre  

rempart d'écorce

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Ma mort ne m'a jamais fait peur celle des autres si petite je jouais  dans les remparts de la forêt désenchantée déjà arbres en compagnons peau d'écorce à l'intérieur lisse en surface ma nudité n'avait pas de limites elle était route à suivre sans mots - ils viendront plus tard - je déshabillais pins et genêts monument à la liberté chaque dune en accord plus qu'en crédo  je suivais le courant je savais que ma mort ne serait jamais mortelle celle des autres si "...Les lieux mêmes, forêts de pins, dunes et étangs ont été le théâtre d'une disparition. Enjamber racines, arbres, roches, ils sont vivants, dans ce palais funéraire. Il écrit sur la mort d'un absent, elle l'écoute gratter cette douleur qui est plus sienne qu'à lui..." (H) ...elle en cherche toujours les stigmates sur les troncs  abandonnés par les tempêtes successives , sur la peau tannée par les années d'attente, sur les pages jetées comme autant de lignes de survie... (C) 2012

silence du sable

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 – te souviens tu  de la première fois, du premier grain ? – de la courbe fragile modelée au vent offerte à la lumière  je retiens le grain solitaire patient monologue des origines rien de stérile ici partout sommeille la vie vois la racine obstinée de l'oyat qui défie la soif plus qu'ailleurs  tout semble mourir et tout renaît sans cesse – ton silence ne sera jamais autre que l'écho du chant du sable – limite et passage, réel et imaginaire s’offrent et se dérobent avec pour seule certitude ton silence plus fort  que l'appel du courant

bruit des pas

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 entre deux marées le sable avale le pas ombre son bruit si vague déjà le tien dans l'oreille attristée 

cloche

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 en creux dans la nuit  fort du battant lumineux le silence ai-je entendu les cloches le jour où tu es partie

Bain de soleil

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Une à une les bretelles sont tombées et la robe lumineuse s'est noyée dans l'étang qui pourrait croire  que sous la surface brillante un monde obscur et aveugle règne sur toutes vies Dans les pupilles claires de sombres images nagent vers le coeur le breuvage ne sera jamais amer à qui sait distiller sa peine Une à une  les bretelles sont tombées et le corps nu a nagé vers le fond de l'étang

musique à son ombre

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en  pensant à ma mère qui fut portée par la musique Vers quatorze heures l'ombre s'ajoutait à l'ombre lourde du soleil exalté don précieux de l'arbre gardien des notes qui ont guidé mon chemin jusqu'au musicien À l'instant où mes pas entrèrent dans l'ilot frais je perçus l'odeur diffuse du bonheur ... des semaines plus tard je le revois et je ressens ce presque rien qui me touche ce peu de douceur et d'apaisement du coeur Dernier spectacle de danse ensemble au G.T., dix ans déjà !

espace interieur

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  Ce matin de grands bancs de nuages épars en petits chemins éphémères laissent passer des bouts de soleil je salue leur lointain éparpillement avant qu'ils ne s'effacent il est important de marcher  en sachant vers quoi de suivre le fil ténu du regard de le perdre et le retrouver dans ciel  l'espace apaise ouvre des possibles à venir la trace devient évidente la direction exacte  l'instant où tout s'affirme est une émotion que l' on aimerait infinie

forêt fertile

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Le plaisir du chemin donnait à la discussion  la fraîcheur boisée  d'un petit matin en lisière  Murmure lointain des pas et des mots confondus je m'appliquais à glisser les miens dans l'espace affectif Arbres ciel sente le fertile pour cicatriser la mémoire le sillon de la marche en bandoulière  Je suis arrivée au plus réel de la mémoire du pas ce jour où la patience de la forêt  a déroulé la grande fresque de lumières  occupant tout l'espace de la sagesse

patio

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avec un peu d'ombre posée sur les paupières en baiser d'amoureux je suis enveloppée dans ton souvenir oubli des peines d'une goutte de lumière le patio a fait paix et lumière 

mise en réserve

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Pense à ces mains qui ont façonné poli et caressé la terre qu'ont foulé ces pieds imagine tous ces regards croisés au fil des siècles oeuvres humaines anonymes portées par la beauté silencieuse du geste de l'artiste un jour d'autres ont marché sur le sentier que tu as emprunté pense à ces pieds qui l'ont façonné

rosée

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      et après la nuit dans ce qui est encore songe s'écrivent les renoncements ravalés en mots absents petites gouttes fragiles  abandonnées au frisson vite évaporées     que faire ici où si peu demeure du songe juste là en ce jeu de lumière entre clarté et obscurité si ce n'est chérir chaque goutte de rosée au plus près de soi

changement de temps

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au ciel indifférent plus rapide que l'oiseau  passe un nuage un battement d'aile ne change pas le sens du vent

vert

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La musique d'un oiseau dans l'oreille la tête ailleurs qui s'oublie le corps si présent pourtant. l'été implacable chauffait à blanc  le sable au loin avalant toutes énergies l'ombre miroitait sous les grands pins nourrissait la patience du geste et de l'eau confié au vert le jour a abandonné sur mes lèvres le parfum éventé d'une fleur saisie sur la berge dans l'imperceptible sifflement de la canne fouettant l'air d'un souffle l'eau se ride d'un chant d'oiseau s'envole l'esprit tout perd mémoire

peu demeure

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girouette après la tempête dans le ciel bleu je cherche en vain un nuage un désir d'aventure Le silence du lieu traversé par la brise ouvrait la voix aux petites bêtes et aux idées vagabondes. C'était un silence habité, tendu vers un passé dévoré par l'oubli. Et les oiseaux qui passaient emportaient les rêves au gré de leurs migrations. brise ou bise souffle sur l'épaule tous les paysages les yeux au ciel se moquent de ce qu'ils ne voient pas

tircis solaire

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L'œil se pose à côté du papillon nous avons tant besoin de beauté du rire de l'amitié dispersé au vent en ailes poudreuses et affectueuses Immobile dans la lueur  verte d'un jour chagrin le vie s'imagine en vol léger  un peu de gaité en filigrane serrée entre les lèvres notes papillon sur la partition, mégère ou tircis ?

le silence assourdissant du chant de l'aube derrière les paupières

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Le chant revient souffle impatient  des matins cendres et mémoires du silence des murs là où déjà aveuglée par l'évidence je ne chantais plus Les yeux fermés le monde devient vivant la tourterelle dans le pin libère sa voix l'image est toujours plus nette derrière les paupières l'obscurité commence à bouger Le chant revient chant natif terre d'enfance défiant la nébulosité du monde mélopée des vapeurs ancestrales souvent j'ai échoué à l'entendre à l'aube j'épelle chacune de ses notes j'entre vivante dans la lumière  

porte dorée

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  décolonisation fruits mûrs de l'exotisme motifs au regard sourde la rumeur lointaine s'écrit au crayon noir

cluster

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oubli du chemin dans l'invention de la mémoire  pavé de silence la mémoire se confond au pavage mémoriel Les clusters me fascinaient, ce rangement de la mémoire, ces effacements de zones à risque et ces regroupements par identité. Les couleurs s'alignaient, le curseur balayait chaque espace jusqu'au plus isolé ne laissant aucune chance à l'oubli.

chêne

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 arrimé au ciel le fragile équilibre  d'une brindille sur la branche maîtresse  solide pourtant je suis

jeu d'ombre

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Je vois en toi mon image je réfugiée dans l'ombre du soir  et je me demande ce qui nous tient  ensemble dans cet instant  Je et toi survivants jusqu'à ce que se fane l'image des moments sauvés  à l'oubli

murmure

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entre bruine et soleil murmure des paroles échangées la tête penchée de côté abritait quelque chose que l'oreille ne pouvait percevoir peut-être aurait-il fallu chercher le silence à l'intérieur très profondément à l'intérieur d'un soupir contenu

coupe rase

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à D. certain est l'oubli  courte la grâce et ses bienfaits une saison pousse l'autre mais je sais que couper l'arbre de ce que nous étions n'arrache pas ses racines

naturelle confusion

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Retournée dans tous les sens chaque image prise chaque lumière capturée impossible de démêler  l'oeuvre de l'homme  de celle de la nature  nulle beauté qui ne vaille d'être énoncée l'oiseau perché et le balancement de la branche  l'ombre des nuages et les yeux qui la suivent

montée au ciel

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Le crépuscule s'approche avec lui les heures anciennes et leurs nids d'anges et de démons s'ébrouant dans les branches mortes déjà du chemin sur la dune  monte l'odeur des ombres   sillage des émois sur le sable frais l'axe du monde est ici comment ne pas rêver du ciel quand du crépuscule jaillit un autre langage  

petites fenêtres

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  Longeant la Gironde de petites fenêtres  entre les arbres closes sur leurs vies envols d'oiseaux au-dessus des berges de limon gras presque silencieux           un peu avant onze heures           à l'horizon une éclaircie           il ne fait pas froid           l'esprit devrait se déplier           il hésite           cherche d'incertains repères           fouille la vase ou le sable les histoires à l'intérieur des maisons se taisent tout revient toujours à l'invitation de l'eau les petites fenêtres miroitent entre les feuilles un banc de nuages clairs passe dans l'eau bleu pâle puis s'efface  

pérégrination

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à Arnaud –   est-ce l'errance qui nous apprend ou notre questionnement qui la provoque   – allée et venues à deux pas d'ici  tête détournée du quotidien étranger au monde du regard extérieur nait la surprise du voyage l'ennui ne roule pas sa bosse il n'a pas sa place dans nos sacs à dos on le quitte en passant la porte Parfois j'ai l'impression de vivre une vie en trompe l'œil, une vie qui n'en est plus tout à fait une, dans laquelle je me laisse happer par les images des autres. https://kwarkito.blogspot.com/2025/02/perigrination.html  

multitudes

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 être un ou multiple tant de récits se confondent en nous nos mémoires multiples emplissent l'espace de nos illusions

du poil de la bête

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enfant je ne me souviens pas  d'avoir craint le loup je marchais sans y prendre garde entre les troncs dressés j'inventais des contes sans chaperon déshabillant forêts imaginaires jouissant des taillis à l'écoute de la parole nue des saisons à chercher encore où se cache la bête j'en découvre parfois  quelques poils égarés  gages du passé  

eau du soir

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Ce soir l'océan est entré dans ma tête derrière les volets  clos la tempête lessive  des dépouilles  collées au jour les grandes eaux rincent les copeaux  du quotidien mal équarri dans le monde des eaux il y a celles qui apaisent le corps ouvrent soudain le souffle il fait nuit maintenant je sais que de la tourmente  renait le monde clair plage sud 1e septembre 2021

luxuriance (juste pour le mot)

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douces pulpes crues de l'éclatante verdeur l'œil s'ébouriffe  La visite aux amis s'accompagnait de promenades. J'aime l'idée de retrouver des lieux déjà parcourus ; j'aime ce qui les renouvelle et qui tient dans une couleur de ciel ou l'humeur du temps. Comme quand on ouvre une porte maintes fois franchie sans bien savoir ce qui nous attend le seuil passé. franche la couleur regard et pensée croisés simple appareil

berge nocturne

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Souffle à peine souffle emprunté à la nuit à venir pas nés du bruissement d'invisibles oiseaux  paroles murmurées par l'eau en cercles discrets Nous suivions le chemin qui longe la berge sans hâter le pas. Petite évasion facile et habituelle sans attentes ni désirs. Une promenade, un chemin volontiers emprunté avant, maintenant presque oublié. Un pont, raccourci vers un monde volontairement effacé, encore difficile à accepter. Il suffit de si peu pour basculer : une canne, un geste, une silhouette sombre et muette dans l'air ouvert du soir.     L'eau hors d'âge brillait d'éclats humides et frais dans ces petites larmes pleurait l'absence au soleil couchant Tranquille  il était là  inconnu silhouette à défroisser le souvenir à lisser l'esprit avant la nuit  

une main sur la rampe

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je cherche la trace l'éphémère du passage si fragile qu'un souffle la fait disparaître je note la trace pour ne pas oublier ce mot ou ce geste au vent emportés phrases que je me souviens avoir notées rencontres telles des rêves décolorés ici que signifient ces signes maintenant le souvenir fait-il faute je cherche la trace de ce qui se refuse à l'oubli et à la perte tracé dans un ciel d'été des morceaux de vie  de vraies pensées rien de triste ou funèbre une main sur la rampe