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(en miroir)

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... mots en retard plus grand chose à dire d'anciennes amitiés  se glissent entre les mots les lignes l'une après l'autre résorbent leur présence  ... chaque signe traduit si peu de ce que je suis et de ce que je ne suis plus en cet instant tant de mots qui ne disent ni qui ne veulent nommer les noms passés sous silence les noms qui se sont tus absorbés par le miroir de la vie ... dans son miroir secret il y avait des indes et autres pays de cocagne dorés des délires, des ombres mémorables tant de chimères.. . (Musée du Palais Lascaris, Nice)

Sur place

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Je n'éprouvais ni faim, ni fatigue aucune complaisance pour ce monde, je ne le comprenais pas vraiment ne pouvant l'habiter autrement qu'au travers de mes yeux de statue lascive à la peau pierreuse. Ne sachant qu'entendre et voir mon sourire restera éternellement  ce lieu de la joie espérée. Femme à la fontaine  Burdigala

éphéméride 3

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La fenêtre s'entrouvre sur une autre saison parfaite illusion touchée du coin de l’œil. Le gel de l'hiver creusera la pierre le vent achèvera son chant dans la croisée l'aube se découvrira pâle comme un linceul. Il y a longtemps que nous n'avons plus le choix de partir ou être là. On regarde distraitement l'absence ce vide né d'une soudaine solitude et le rêve enfoui au plus profond du corps envahi l'âme d'une fugace et mystérieuse joie.

ainsi en est-il

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Sur le sable où je suis née espace mouvant des émotions j'ai capturé assez de souvenirs pour tenir une vie entière. Caillou posé sur le chemin chaque odeur de joie ou de peine a dicté de son trait le vol de l'oiseau vers l'horizon image des bras qui tiennent chaleur de la peau grain baigné aux rêves je crois en vous alphabet ordinaire lait quotidien qui me nourrit fleur de l'océan c'est vers vous que je vais

au-delà

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Blaye, août 2019 Nuit et jour se disputent le silence ferment sur l'absence une porte lourde. Un bruit soudain -mais est-ce un bruit- tend le visage sur le vide Passer la porte et marcher encore vers ce que l'on ne voit pas

le temps de la vague

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Le sable réduit la trace au silence. Le temps de la vague n'est guère plus court que celui d'une vie. Tu écrases le pied jusqu'à ce que l'ombre se recroqueville impeccablement fixée. Pas présent témoin d'hier comme si naturellement il osait résister à l'oubli. Tu te dis qu'en fin de compte il ne restera que ce que le cœur aura le courage de garder.

rien ne se perd

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l'homme prend la forêt donne rien n'est perdu plus belle est la nature que l'homme sait regarder Route des hauts de Mimizan, juillet 2019

Songes des nuits d'été (mes excuses à William )

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Le drap lourd des nuits d'été tapisse sa trame épaisse  de rêves poisseux, moiteur sur le corps fatigué. A l'heure où la mer dorlote ses reflets  les vaines tentatives d'évaporation collent aux dents sous l’œil rond qui flotte là-haut. Amarré aux cils humides on peut parfois entrevoir  égaré dans la nudité d'un songe un petit bonheur perdu en filigrane. Mimizan, juillet 2019

regard d'enfant

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Le soleil s'est posé dans l'arbre oiseau poussif entre les branches l'ombre sous poids s'est recroquevillée pas le moindre doute, au premier coup de vent il disparaîtra... Mimizan, juillet 2019, quand Mathilde attire les moineaux de l'arbre avec des miettes de pain

Ombre de vie

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La vie tressaille sur les murs d'ombre, une vie sortie du noir de la nuit, venue de nulle part renvoyée à elle-même, une vie sans poids dans le regard qui l'effleure une veille à garder un goût de ténèbres sur les lèvres.

il faudra patienter jusqu'aux prochaines neiges

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Un soleil fatigué glisse entre les branches.      Dubitative, je lis les mots      d'une artiste en résidence      aussi pâles que les rayons      qui les éclairent. L'été frissonne soudain, l'amour de la nuit ne l'aura pas réchauffé... Lunettes noires, jupe au vent il coule entre passants et herbes folles du trottoir.      Je ramasse quelques vers      comme autant de silences      toujours les mêmes mots      répétés à l'infini. Haut dans le ciel gris les hirondelles chassent de minuscules insectes interminablement, l'espace se vide attend l'heure fraîche.      Je dresse l'inventaire de tout      ce qui ne me manquera pas. dédicace fragile dans le ciel un avion dessine sa ligne ciel Arcachon 2014

le goût de la chaleur

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Tout ce soleil éclatant époumone les yeux mange les visages. Dans le silence de la terrasse le jour semble ralentir le pas se perdre dans le vide lumineux,                  des perles dans le cou                         goût salé d'exister Buis terrasse juin 2019

le meilleur des chemins

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Certains chemins sont rassurants ce sont rarement les plus directs ou les plus attrayants. Il faut considérer comme une évidence la discrétion du contours du pas le léger remous dans la lumière avant la trace avant le pied avant l'idée même du chemin. Il faut croire en l'errance se méfier des pierres semées s'imposer silence et se retourner bien au-delà de soi. Chemin, Mimizan derrière la dune

les rêves perdus

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Il persiste dans les rêves perdus un peu d'herbe couleur poussière et des odeurs qui se consument sur des parois incertaines Dans leurs chambres repeintes des oiseaux en dérive croisent des êtres aveuglants peau tannée aux hanches qui balancent au plus noir des ciels de nuit les rêves perdus abandonnent des paysages d'ardoise - une fuite - jusqu'aux murs blancs de l'aube traces d'autres hautes nuits oiseaux du marais égarés 

d'ici à ailleurs

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Aux soupçons des branches perdues le paysage accroche ton regard absent. Anecdotiques le temps passé, la quantité de nuit, les chemins ouverts et vite refermés. Le ciel use tout toi, moi, le bruit des pas notre image  jusqu'à la trame.

dans les entrailles de la nuit

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La main fouille la nuit hésite le corps contourne sa chaleur, l'obscur sans bruit allonge à côté de moi tous mes morts. C'est ma liberté de les regarder s'envoler au matin. [récurrent questionnement faut-il noter ou faire taire les mots  ce qui fait corps ne résiste pas à la nuit j'oublie déjà...]

Les ailes des anges sont insubmersibles

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Le jour se noie dans l'eau du ciel et du fleuve affole les jambes du passant. Tu pédales sans te retourner ta mémoire roule entre les phares pressés. Une chevauchée sauvage. Le jour se meurt et l'ivresse de la liberté dévale la pente. Aujourd'hui le temps est un fou qui chahute ta vie et se rue sur les souvenirs de tempêtes de jeunesse. Saintes, avril 2019, sous l'orage

régénération naturelle

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Dans l'odeur résinée les strates grises s'habillent  d'ombres . Nulle pesanteur  dans la solitude. Ni les tempêtes de la tête ni le sel sur la langue n'épuisent ce qui vit. Revient toujours la saison  des jeunes pousses sur l'espace couché où la mousse frondeuse  cultive  l'attente. La rousseur des aiguilles le chant dans les cimes nourrissent la vie celle qui naît dans le dos du peu du regard du peu du silence. avril 2019

humain

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Etre un humain est si difficile souvent je n'y comprends rien. Je vois l'enfance bénie (mes fantômes ont de beaux jours) J'entends ma solitude rempart aux sons extérieurs (je l'aime en dépit des autres) Je sens ces picotements ces petites bulles vives mémoire intense en devenir. J'invente des mots que mes lèvres épellent pour me réchauffer. J'essaie d'être humaine de me maintenir dans mes bras me câliner pour rendre la vie supportable Etre humain parmi les humains avoir plus qu'apparence humaine c'est sur le chemin sensible être beau dans l'ombre et la lumière. avril 2019

patiente aigrette

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C'est à peine si tu fais attention à la graine qui s'envole. Assied-toi par terre un instant. A tant vouloir t'éloigner tu finiras par oublier le goût âpre de l'herbe sauvage la douceur du grain sous le pied qui va paisible. Dans l'abîme de silence entre nous, quelque chose vole suspendu léger comme une aile. avril 2019, dent de lion