Elle est bien là cette part de nous
qui a oublié de grandir.
Nos bras s'y cajolent
nos yeux s'y réfléchissent
nos cœurs y inventorient
toutes les pertes
les fuites
les ruines du passé
les naufrages à venir
que nos doigts douloureux ne pourront contenir

Juillet 2017


Des cicatrices
à l'endroit où
tombent les murs de silence
les morts s'y disputent la parole
à l'heure de la bascule de la lumière.
Ne rien nier
ne pas s'effrayer
juste s'émouvoir
de l'écho qui poursuit.
Au matin les murs se réchauffent
prodige de la pierre.

Juillet 2017

Si j'avais un peu de légèreté
dans l'usage du monde
la conscience du tout
et pas seulement celle du néant
si je croyais en la puissance
de l'amour
comme il serait bon de penser
que je serais capable
de prendre ta main

Août 2017

De quoi sommes nous faits
quels sont ces doutes
et ces mots
qui nous hantent ?
Arrivés à la fin du voyage
nous continuons à parler
comme si de rien n'était
nous nous rassurons en nous
serrant contre l'autre...
Mes pas peinent sur le sentier
labyrinthe des années
mais je sais que nous revenons
au point de départ
que celui qui erre
en des régions inconnues
un jour regagne son rivage
et son âme...

Et que nous respirons comme nous le pouvons
Avec une prière timide chaque matin
Qui parvient au rivage, cheminant
Dans les failles de la mémoire.

Georges Séféris
Post-Scriptum, Journal de bord II
Trad J. Lacarrière

septembre 2017




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