entre bruine et soleil murmure des paroles échangées la tête penchée de côté abritait quelque chose que l'oreille ne pouvait percevoir peut-être aurait-il fallu chercher le silence à l'intérieur très profondément à l'intérieur d'un soupir contenu
Le chant revient souffle impatient des matins cendres et mémoires du silence des murs là où déjà aveuglée par l'évidence je ne chantais plus Les yeux fermés le monde devient vivant la tourterelle dans le pin libère sa voix l'image est toujours plus nette derrière les paupières l'obscurité commence à bouger Le chant revient chant natif terre d'enfance défiant la nébulosité du monde mélopée des vapeurs ancestrales souvent j'ai échoué à l'entendre à l'aube j'épelle chacune de ses notes j'entre vivante dans la lumière
La nuit porte ses fruits en archipels d'étoiles patients compagnons d'éternité aux grains de presque rien accrochés à nos yeux s'offre le globe lumineux calme et rassurant l'infini serait redoutable privé de la carte des constellations un néant abandonné de ses imperceptibles vibrations
à D. certain est l'oubli courte la grâce et ses bienfaits une saison pousse l'autre mais je sais que couper l'arbre de ce que nous étions n'arrache pas ses racines
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