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Retour de nuit

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Entre deux arbres comme des rides les signes engloutis de ces visages croisés  que je ne comprends pas. Ensemble, nous avons le jour conversé, nous nous sommes séparés, dispersés, sans rien partager, brusquement. Il ne reste au retour que cette lueur saluant la route perdue en un point du ciel hors de ma portée, si proche et si lointaine qui me suit sur la route. (Caudos, 11/1/20, 19h)

l'épaisseur de la légèreté

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Pour ne pas oublier certains soirs de rougeur timide je fais battre le coeur contre les murmures nocturnes. Pour célébrer certains matins de gelée froide je renvoie d'un grand rire les tristesses muettes au jour. Trop légère je le suis peut-être attentive à tout ce qui s'éveille dans le mystère des élans secrets de la nuit. ( janvier au bord du chemin)

sans adresse

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Je sais que personne ne peut savoir, mais moi qui tant de fois ai foulé cet endroit, avec lui quand mes yeux rencontrent ce lieu là sa voix jaillit de l'océan   l'âme des flots et la sienne m'obsèdent indéfiniment un silence qui n'est plus lui

En ce lieu mythique

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En ce lieu mythique incline toi chaque matin tant que tu le peux sans perdre la musique du pas nu qui arpenta la nuit celle qui chante ta vie rêvée celle de l'enfance. En ce lieu mythique est écrit sur chaque grain dans chaque coquillage ton nom et celui du pays que tu portes l'absence de celui qui se tait et que tu connais la vie qui ne donne  que ce que tu as posé là.

Le bien le plus précieux

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Pierres baignées d'espoir cachées dans le sable vous n'aurez sens  que dites par moi. Dans ce qui fut aimé une trace obscure parle des jours passés aux failles de ma mémoire. Le poids du vivant serti dans la masse ébloui de lumière touche aux sédiments, à la troublante effigie de l'enfance.  Dans quelle substance  demeurons-nous vivant, quel courant charrie nos vestiges? Je regarde la pierre ce bien le plus précieux offert au monde souterrain,  à la paix du large, une nostalgie  égarée sur la plage. (Photo cadeau JB, plage Le Havre décembre 2019, trace de maison bombardée)

verticalité

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La vie debout rebondit et s'accroche à toutes les lumières qui tapissent le jour. Peut-être n'est-ce qu'une illusion que dressée l'aventure  n'est qu'un fol espoir. Aucun mot n'aura de sens s'il est incapable de troubler  l'étang le plus paisible ou de sentir la caresse du vent.

lichen

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Il a neigé sous les pins de pâles lichens et des mousses tendres Dans ce pays sans froid la pluie réveille les flocons souffle de la terre mémoire de ce sol farouche où je perds ma trace.

inachevé 4

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L'instant surprend dans la lumière à peine songe-t-on à le conserver qu'il nous fuit, rien ne répond plus. Que les petits miracles de la vie se soupèsent des yeux ou du cœur, qu'en reste-t-il demain ?

inachevé 3

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Un monde dans une goutte concentré de vie égaré du réel plus réel que le réel lui-même. L'océan n'est rien de plus qu'une infinie somme de gouttes d'eau.

inachevé 2

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Sur le bord des chemins la plus petite herbe ose retenir le regard de celui qui sait la regarder. Dans la mélancolie s'accroche nos tristesses.

sans y parvenir

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(Acquadolce, Italie 2017) C'était un peu comme dans la vraie vie comme on se laisse aller à une image. L'oiseau chantait, l'accord  des couleurs avec la lumière était parfait, les lèvres fredonnaient un air du matin, impeccable le printemps avait fleuri, l'âme et le corps se confondaient avec le désir. Et pourtant le ventre était traversé par l'appel obsédant les doigts cherchaient la déchirure dans la pierre pour museler le manque.

sur la ligne

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Tant de fois j'ai parcouru la ligne claire. Etre là, simplement là, à l'abri du cœur dans ce paysage comme un destin expression d'un passé à l'éclat paisible. Tant de fois je me suis assise sur le bord du grand espace bleu, acropole de l'enfance poitrine ouverte à tous les ciels dressés jetant aux courbes blondes le son de ma voix Tant de fois j'ai vidé ma tête au vent océan écrit du regard chaque vague pour me sauver pour saluer ce qui reste et ce qui est parti. Où aurais-je pu mieux qu'ici apprendre                                        à parler, rire ou pleurer ?

les larmes du genêt

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Sur le fil du genêt une larme. D'un peu de ciel d'un peu de jour le regard surprend le monde dans son enthousiasme.

Postface à l’attention du courlis

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J’aimais sortir au jardin dès les premiers rayons, profiter, dans la fraîcheur,  de la pleine odeur de l’océan. Je faisais le tour de la maison à pas lents prenant soin de ne pas déranger le silence matinal. C'était l’heure où la nuit retenant son souffle autorise quelques ombres à quitter la treille pour se faufiler dans la haie. Tout dormait encore derrière les volets clos, au loin deux ou trois silhouettes sur le pont. Je me suis toujours levée la première jalouse de ce moment que je ne partageais avec personne depuis que mon grand-père était parti... Tout mon amour est resté blotti dans les traînées brumeuses,  des berges du Courant  Je n'attends rien de la chaleur  du jour à venir.

goutte à goutte

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Il pleut sur la lande une odeur d'enfance,  un vide inconsolé, il pleut sur mon passé gouttes de mélancolie sur les jours perdus.

hyperacousie

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la vague pose son oreille sur le sable infinie rumeur ainsi le grand vacarme prête oreille au silence

coup de vent

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Hier soir, d'un grand coup de vent les dernières pommes sont tombées, gorgées d'eau, délices échappés à la bouche tempête. Arbre vide. La nuit écarte les branches libère l'ivresse du goût et du parfum sur les lèvres froides. Tout est si simple maintenant.

contempler l'océan

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Je vais flottant jusqu'à cette autre rive accueil de celui qui a voulu partir. Long chemin de la pensée l'automne qui revient voit l'oiseau s'éloigner à tire-d'aile

oubli sans rémission

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L'oubli cette perte  discrète du contours des odeurs qui  te laisse sur le bord. L'oubli jusqu'à ne plus savoir qui et où chercher. L'oubli cette dérive toujours vers le sud cette ride au souffle sur les lèvres closes. . L'oubli cette contradiction le cœur sanglé dans l'évanouissement de l'odeur des tamaris.                                                [Et tout s'oublie à vivre. Jean Anouilh ]

une vague incertitude

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L'aube retrousse ses draps diaphanes. Silence aérien. Le monde hésite dans sa fraîche virginité. Infinie solitude.