Dune

Va-t- en savoir comment résonnent les mots dits de quel écho ils usent du tu ou du retenu du jamais accouché le chemin de l'oreille au cœur passe par la tête Heurtoir dans l'atelier de l'artiste - Musée Bourdelle Paris

La mer ne nous abandonne pas au silence. Qui vit à ses côtés est habité par sa rumeur. La mer accorde au fantasme sa part secrète, l'inverse du vide. Les yeux mi-clos guettent l'avancée du halo clair. Quand tout disparaît dans un soleil presque blanc la voix des rafales abat les formules, les mots ne fonctionnent plus. mai 2019

indigo au plomb l'éternelle floraison si j'ouvrais la porte ? ou indigo au plomb  solitude et silence de la floraison rester devant la porte et croire à l'éternité Porte cour de la Médiathèque F. Mitterand, place de l'échevinage Saintes 23/4/2019 Il  [ Newton ]  y a donc introduit arbitrairement, sous le nom d' indigo,  une septième couleur, qui n'est cependant qu'une nuance du  bleu ( Ch.  Blanc ,  Gramm. arts dessin, 1876 , p. 361). http://www.cnrtl.fr/lexicographie/indigo

Pas si douce, si peu douce, oublié le nom de tant de plantes  patiemment cultivées, perdus lettres et auteurs,  notes et cadences  de tous ces airs de rien,  ces bouche-trous béants  d'approximation. Pas si douce, si peu douce, les prisons où j'ai vécu  plus libre que n'importe qui, la valse des nuits qui  échappent à l'obscur. Et je suis toujours debout ! Pas si douce, si peu douce, devrais-je me sentir coupable d'avoir gardé mon chant de boire sa sève d'aimer son amertume ? Aujourd'hui je mets ma robe de vent sans me soucier de ces mots qui seront vite oubliés... avril 2019, Ste Eulalie

dans la fissure l'ours pointe son oreille tutoie la pierre la photo ne laisse à la mémoire que ce que l’œil se plait à voir Stachys lanata (ou byzantina), communément appelé épiaire laineux, ou oreille d'ours, est une espèce vivace rhizomateuse, originaire du Caucase. Elle forme rapidement un excellent couvre-sol décoratif toute l'année avec ses feuilles laineuses et gris argenté, qui invitent à les caresser ! Tout l'été, la plante fleurit produisant de nombreux épis laineux de fleurs rose pourpre qui attirent les abeilles. 

Clocher église Ste Eutrope Saintes Etre à la bonne hauteur ni trop haut ni trop bas juste ce qu'il "faut" pour ne pas alentir le souffle; Etre à la hauteur du monde intérêt et indifférence triés estime de soi et bêtise taillées dans la masse alors la bête pourra afficher sa stupéfaction. Le temps s'est chargé de niveler les crocs. IGN  Nivellement général de la France Matricule :O.O.N3O3 - 2 28,544 m  Année de dernière détermination : 2011 ALTITUDE NORMALE Repère vu en place en 2011 Type : M REPERE CYLINDRIQUE DU NIVELLEMENT GENERAL Commune : SAINTES Voie suivie : RUE SAINT-EUTROPE de : COURS REVERSEAUXà :  COURS PAUL DOUMER Support : EGLISE "SAINT-EUTROPE" CONTREFORT SUD DU MUR DE FACADE OUEST DU CLOCHER, FACE OUEST

Le jour se noie dans l'eau du ciel et du fleuve affole les jambes du passant. Tu pédales sans te retourner ta mémoire roule entre les phares pressés. Une chevauchée sauvage. Le jour se meurt et l'ivresse de la liberté dévale la pente. Aujourd'hui le temps est un fou qui chahute ta vie et se rue sur les souvenirs de tempêtes de jeunesse. Saintes, avril 2019, sous l'orage

Le goût de la terre entre les lèvres est si léger avant la pluie un parfum d'âme y respire. L'esprit du jardin dans les yeux joue l'éphémère, se plait à troubler les lumières qui lui échappent. Ce matin, j'ai hissé à hauteur des paupières le temps du jardin avant l'orage, j'ai suivi le vol transparent de l'insecte du brin d'herbe à la branche la plus haute. Il y a des arbres si grands devant ma maison, un jour ils l'avaleront. avril 2019

le rouge surprend dans le plus petit jardin comme dans un parc sous nos pieds l'admirable et notre regard au loin avril 2019

L'ombre est là, fascinante et fragile, sujette à la lumière. Son corps est ailleurs. On traverse le matin entre obscurité de la nuit et éclat naissant, saisi par la voix de la pierre. On voudrait marcher tout le jour dans ce souffle tête bourdonnante jusqu'à l'essoufflement du couchant. On lance les mots pour qu'ils frappent le mur, pour que leur projection ne soit que désir. Regard tendu, entre interrogation et refus, pas de doute aucune trace ne restera, demain tout recommencera. avril 2019

Dans l'odeur résinée les strates grises s'habillent  d'ombres . Nulle pesanteur  dans la solitude. Ni les tempêtes de la tête ni le sel sur la langue n'épuisent ce qui vit. Revient toujours la saison  des jeunes pousses sur l'espace couché où la mousse frondeuse  cultive  l'attente. La rousseur des aiguilles le chant dans les cimes nourrissent la vie celle qui naît dans le dos du peu du regard du peu du silence. avril 2019

Dans la photo la force qui fait sortir plus tard ce qui n'a pas été perçu plus tôt. avril 2019, Le Porge

     dans la rue       des voix crient      des cathédrales flambent Les bruits terribles du monde se mêlent au chant inchangé des nouveaux oiseaux, les fleurs sauvages renaissent sur le talus de  la voie de chemin de fer abandonnée. Qu'attendons-nous dans un tel effondrement si ce n'est ce quelque chose encore inaccompli dans le vol de l'oiseau ou la courbe du calice ? avril, matin à vélo, géranium ou "herbe à Robert" et jacinthes des bois, voie de chemin de fer désaffectée

frêle et discrète dans l'échancrure minérale je cherche le ciel Fleur du jardinier paresseux, le pied d'alouette royal (famille des renonculacées) a l'amabilité de se semer où il veut, comme il veut, chaque année. Si certains lui trouvent un esprit d'ingérence nuisant à la "bonne tenue" de leur lopin de terre, il me convient parfaitement et je le laisse s'installer au hasard de sa fantaisie entre deux dalles disjointes ou au milieu d'une allée. Il prendra la suite bleue des discrètes violettes tout aussi fantaisistes. Noms communs :  Dauphinelle consoude, Dauphinelle des champs, Dauphinelle royale, Pied-d’alouette royal. C’est une plante sauvage originaire d’Asie mineure. D’une hauteur de 10 à 60 cm, sa tige est grêle, dressée, ramifiée et couverte de poils ras et couchés. Ses feuilles sont découpées en lanières étroites. Les fleurs (juin à août), en grappes, sont bleues à violettes avec un long éperon riche en nectar. Les p...

avec conviction sur le mur l'amitié croît un florilège les yeux aiment tromper l'esprit pour abonder en son sens avril 2019, porte amie Les grandes pensées viennent du cœur. Francis Ponge

Est-ce les mots qui donnent forme au corps ou le corps qui les provoque ? Si j'étais plus grande ou mieux bâtie mes mots auraient-ils plus de poids ou de hauteur ? L'alto et le violoncelle jouent les mêmes notes la variation de leur coffre, de leurs fibres, de leur archet, nous font entendre ce qu'ils ne disent pas. Mais je ne suis pas corde bien accordée. Mes sens perçoivent le monde, donnent à percevoir à ma caisse de résonnance frontale, astigmatismes et vertiges en font leur affaire.

Une étrange lumière court entre les branches une force à défier l'azur J'aimerais que mes mots se dressent aussi fièrement qu'ils soient nourris à ce feu Mais je ne suis pas un arbre et les couleurs du ciel ne sont  qu'illusions... Quand je regarde par la fenêtre ce n'est pas moi que je vois, dans mon sang ne palpite que la sève collante de mots nourris  au creux des reins.

Etre un humain est si difficile souvent je n'y comprends rien. Je vois l'enfance bénie (mes fantômes ont de beaux jours) J'entends ma solitude rempart aux sons extérieurs (je l'aime en dépit des autres) Je sens ces picotements ces petites bulles vives mémoire intense en devenir. J'invente des mots que mes lèvres épellent pour me réchauffer. J'essaie d'être humaine de me maintenir dans mes bras me câliner pour rendre la vie supportable Etre humain parmi les humains avoir plus qu'apparence humaine c'est sur le chemin sensible être beau dans l'ombre et la lumière. avril 2019

une goutte d'eau résiste sur la feuille concentré de pluie nous n'observons le monde qu'à travers notre loupe avril au jardin, reste de pluie. "La loupe du botaniste, c'est l'enfance retrouvée. Elle redonne au botaniste le regard agrandissant de l'enfant." Bachelard La poétique de l'espace  https://gastonbachelard.org/wp-content/uploads/2015/07/BACHELARD-Gaston-La-poetique-de-l-espace.pdf Pour en savoir plus sur le doublet achromatique , ici ->  http://airylab.fr/le-chromatisme/ L'optique a toujours été pour moi un calvaire en physique jusqu'au jour où j'ai donné une loupe à ma petite-fille Mathilde et que j'ai vu son ravissement en découvrant les fourmis dans le jardin. A deux ans et demi, les lois de la physique sont naturelles.

C'est à peine si tu fais attention à la graine qui s'envole. Assied-toi par terre un instant. A tant vouloir t'éloigner tu finiras par oublier le goût âpre de l'herbe sauvage la douceur du grain sous le pied qui va paisible. Dans l'abîme de silence entre nous, quelque chose vole suspendu léger comme une aile. avril 2019, dent de lion

L'esprit met le paysage en germe au fond de l’œil choisit ses colonies pionnières. La tête entretient son penchant à fixer en lieux pauvres d’imperceptibles nodules. Elle s'émerveille de tant de mystères aux infimes variations entre ce qui est et sera ce qui se donne à voir et se cache tel ce crachat de lune bactérie tapie dans l'herbe symbiose avec l'eau. mars, nostoc (?)tapi dans l'herbe sous la pluie dans les marais https://fr.wikipedia.org/wiki/Nostoc  ou  https://fr.wikipedia.org/wiki/Gel%C3%A9e_stellaire Nom attribué à  https://fr.wikipedia.org/wiki/Paracelse   dont "   la pensée est le point de départ du long processus de séparation de la chimie de l'alchimie"

regarde mes yeux ils lèvent les larmes du ciel ni clos ni ouverts La promenade était belle sous la pluie dans les marais. Au prétexte d'écouter les oiseaux, le pas se faisait lent. Oreille au ciel, regard sur le chemin, les gouttes ponctuaient les chants. La quatrième heure eut raison de mon attention, ma rêverie noya ornithologie et botanique dans les branches du saule... avril 2019

Parfois je m'arrête dans la rue bordée d'arbres et de jardins clos. Rien ne bouge. J'écoute. J'entends un chant, un quelque chose suspendu qui se joue en moi et hors de moi. Peut-on savoir si le chant de l'oiseau monte d'une branche ou est contenu par des barreaux ? avril 2019 On est surpris au fond des bois par d'étranges êtres. Ciel couvert. Figé. Cloués aux minces troncs dans la lumière grise. Témoin d'une marche funèbre, errant au son martelant du galop des chevaux. La lumière baissait doucement sous le ciel découvert, même nos mains ne se résignaient pas à l'absence. (février 2014- bois de l'hippodrome)

Une irrésistible clarté avalait la langueur sableuse le frémissement des insectes sur la rive. Elle absorbait jusqu'au murmure des feuilles imposait sa pesanteur mêlant les contours, effaçant les traces. Une lumière de feu serrait dans ses ailes blanches le tracé de la sente. Aujourd'hui, il pleut. Je ne saurais dire si les choses cachées ce jour-là se révélaient ou disparaissaient à jamais. Je me souviens du chemin que je devais prendre comme d'une provocation aux heures chaudes à la marche sans fin aux mots sur la page blanche du lent et long poème à hisser en silence dans la tête. 2018 chemin bord de canal entre Batejin et Pas du Bouc

J'observe le matin, égarés dans la coulée du jour,          le laurier en fleur          le pollen du pin du voisin          les pattes du chat sur le toit. Toutes ces traces qui soulignent l'éphémère, je les balaie. Alors peuvent parler la sève et la feuille en bourgeon. J'apprends à lâcher ce que la main retient à effeuiller les mots à faire un peu de place à la douceur au jour à venir, j'apprends... avril, jour d'orage, lessivage les traces

Pour P. A marée basse, on voit parfois sur les troncs délavés quelques mirages échoués. Les oiseaux de mer passent indifférents à l'idée du voyage qui prend racines. La mer pourrait se vider, rien ne contrarie leur trajectoire. Dans le lointain, (peut-être est-ce encore un mirage ?) la houle roule des mots obliques les étire dans sa blanche voix. A cet instant je songe, assise sur ce tronc, qu'un peu de sable serait le dernier lieu où j'aimerais marcher et poser ma carcasse. 2019 mars sur la plage, croisé Rick ce jour-là...

Elle s'incline attentive devant chaque touffe d'herbe au bord du chemin mille petits signes y tracent son parcours. [Elle se souvient du mouchoir brodé DSG qu'elle cachait au fond de ses poches.] La lumière va de son pas lent entre les troncs des grands pins le printemps ne pèse rien sur les paupières entrouvertes. mars au bord du chemin