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Affichage des articles associés au libellé mémoire

les galaxies de l'enfance

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Mes galaxies de l'enfance ont des étoiles qui se dévoilent l'une après l'autre dans ma vie d'adulte De beaux souvenirs parlent me retiennent un instant dans le bel âge de l'insouciance je me blottis D'autres astres brillants naissent dans la candeur des premiers pas et le tendre rire des jeux ma vie se vide A sept mois, mon petit Gustave est fraîcheur du rire et vérité du regard ; aujourd'hui je lui ai involontairement"emprunté" son petit jouet. J'en suis ravie !  

Noyade

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Tu avances prudente dans l'évocation  peur de perdre quelque chose dans l'espace calmé de la photo. Et qui pensais-tu surprendre à part toi ? Un ciel trop clair un arbre et des ballots de paille. Sans le moindre scrupule tu les laisses noyer. cette belle journée où il ne s'était rien passé.  

XIV juillet

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 En l'absence d'étoiles filantes la nuit s'est endormie dans son vide habité les éclats de fête n'ont pas résisté aux inquiétudes de l'été Entre deux solitudes loin des éblouissements nocturnes sous ce ciel trop noir je ne veux pas dormir  2019

art floral

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sur l'étal du marché  le même et unique bouquet  chaque été le blanc gypsophile  garde ma part d'éternité posée sur le sol une délicate odeur affectueuse yeux fermés tête tournée l'essence chérie imposture la fleur sur le bitume broie du noir    la beauté pour s'exprimer n'aime que la lueur vraie en corolle au détour du sentier frêles ombelles à peine épanouis et déjà la vie s'enfuit Aussi loin que je me souvienne, chaque été,  je rassemblais méticuleusement quelques pièces pour offrir un bouquet de glaïeuls à ma grand-mère. Je passais le pont de bon matin et allais jusqu'à la halle couverte du marché. La fleuriste, aujourd'hui remplacée, a toujours occupé le même banc, à l'entrée à gauche. Elle ne vendait que les fleurs de son jardin principalement des dahlias et des glaïeuls  qu'elle agrémentait de quelques branches de gypsophile. Le retour, les jours de vent n'était pas simple et le bouquet vacillait dans mes petits bras, Mais quelle fiert

Jeux d'enfance

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Ce soir j'ai regardé ses jeux solitaires sur la plage en contrepoint de la tombée du jour Tout était comme avant l'été et ses jours qui n'en finissaient pas mais le temps a laissé sur les vagues la marque de sa nostalgie je ne peux m'éloigner sans craindre que tout disparaisse rien n'a changé et tout est différent le chant du sable doux sous le pied le cri des mouettes le soir les châteaux de sable et la rumeur obsédante Tant de temps passé tant de traces laissées délaissées tout est pareil assurément

pénombre

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(pour M, huit ans, tout est encore là) C'est du coeur de la pénombre  que surgit la question bientôt le trouble demain bouscule hier au-delà des perspectives ou des horizons je cherche des mots sincères  pour dire la peine des mots habités par des sentiments vrais la peine peut accomplir la sagesse donner au coeur lourd cet étrange parcours  qui mène de l'inqualifiable stupeur à une voix sombre et paisible sur le chemin se perd une peu de douleur bien des choses échappent jamais la peine

pour vider le soir

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Deux mains jointes pour recueillir l'eau du printemps fleurs en appel deux yeux aux confins de l'horizon coeur gros de ses nuages bouche lèvres avides de vive chaleur front brûlant des fièvres intérieures le corps entier cède sous les tensions répétées gère l'état de crise et soudain  se défont les grains des années et commencent à se vider les friches de l'attente au son transparent de la cloche descendant au coeur du couchant

Ici et pas ailleurs

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C'est ici je connais le lieu ses limites chacune de ses lumières chaque ombre y ouvre la carte mémorielle et sensuelle de jours qui ne peuvent s'oublier C'est ici et encore là que tout se termine même les rêves j'arriverai au bout de la peine un jour ici avec ou sans toi sous les fleurs du pommier je cueillerai les fruits de l'amertume et de la douceur Ce jour-là tout sera dit mes mots se tairont mes yeux se fermeront Certains lieux sont des ogres qui vous bouffent après les avoir copieusement rassasiés leur avoir fait croire qu'ils gagnent la partie il faut les affamer les déposséder de leur proie C'est ici que je suis et pas ailleurs inutile la fuite ou la peur c'est en les affrontant qu'on leur fait la peau

(acoustique)

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Requiem de Verdi  2017 auditorium Bordeaux L'apaisante douceur de la musique frôle l'oreille tel le chaud tissu  du temps dans sa forme la plus simple. Mes yeux fermés se souviennent de cet autre instant une ancre dans l'éternité (as-tu aimé, dis-moi, cette reprise du chœur?) Signe ajouté aux signes dans l'errance des notes une tristesse heureuse glisse dans la fêlure du temps un dernier accord  souligne l'étrangeté des voix qui chantent (es-tu encore là pour l'écouter?) plus tout à fait humaines matière solide du silence qui suivra.
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ayant soupesé le poids de ton absence l'ombre peine à être j'avance à pas de tortue parmi les mots recueillis si devenu nuit le rêve oublie l'absence l'ombre cesse d'être à petits coups de crayon la page devient blanche

le poids dell'anello

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Pourquoi cette  hémorragie  de sentiments cicatrice douloureuse de la plaie de tristesse le soir à la  fenêtre  au spectacle saisissant  des  variations du gris  dans le ciel ? Aucune théorie ne vaut quand la pluie  pèse sur le coeur en creux à la lueur du soir, quand l a main à l'anneau perd  la mémoire de la peau. "La cause la plus légère peut faire retomber sur le cœur le poids qu'il voudrait secouer pour toujours : ce sera un son, une vibration musicale, une soirée d'été ou de printemps, une fleur, le vent, l'océan, qui viendra tout à coup rouvrir nos blessures, et toucher la chaîne électrique dont les sombres anneaux nous enlacent." Lord Byron  -Le Pèlerinage de Childe-Harold C he bella noeva che t'ho purtà, O bel faccin d'amor. Dimmi che noeva m'hai purtà Che sei venut'a quest'ora! E mi la noeva che t'ho purtà, E mi non so se vi piacerà, Son qui a domandarvi A voi bello morettin, Se volete maritarmi. O maritarmi

Sans regrets

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Chaque jour a ses oublis son soir qui clôt l'abandon repli de soi. Sur la page deux ou trois mots pour marquer le chemin et un nom que je note. Des années auprès des êtres aimés ne restent qu'un visage, une date, un geste... Là, mûrit le regret et la révolte, tour à tour tyranniques et rassurants. [Mille regrets de vous abandonner et d'eslonger, et d'eslonger votre fache amoureuse votre fache amoureuse. J'ai si grand deuil et peine douloureuse. Qu'on me verra bref mes jours définer, bref mes jours définer bref mes jours définer. Mille regretz -  Josquin des Prés  (1440-1521)]

Le 15 suit le 14

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Un éclat sous la paupière lente et régulière pulsion du sang une déchirure à l'ombre des cils. Il faut passer par la coupure sombre de l'oubli qu'enfin la mémoire se fasse légère que le temps change de géométrie  dans la tête. Au versant salé de l'absence meurt l'océan en douce noyade marque de ce qui fut vécu en douleur et en vide. Sans moi le 14... Chaumont sur Loire

l'image demeure

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Je n'étais pas allée beaucoup plus loin dans le labyrinthe des émotions que la fourche du chemin qui menait à ta rencontre. Quelques pas vers toi sur cette terre et dans le gris d'une simple journée sans miracle pour tarir l'oubli ou mes larmes. Je me suis assise les yeux ouverts face aux noirs oiseaux effarouchés, ton nom flottait dans les branches lumineux. Ces lignes, piste de lumière ne sont que le souvenir incertain et beau que j'écris un instant habitée par ton chant lointain. Labyrinthe Miro Fondation Maeght  2019

le sourire de Gustave

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Comme un sourire  en appelle un autre Gustave est arrivé et je l'ai regardé. Si petit et fragile je n'ai songé qu'à l'oisillon menu, au chaud du nid. Quel fleuve l'emportera tout au long de sa vie quel courant sans répit infiniment le saisira ? Cet enfant sur son lit blanc si présent et merveilleux j'épelle son prénom à voix basse pour ranimer la cendre et la disperser. Le passé nous a brûlé ce qui n'est pas passé ouvrira la fleur  du sourire confiant qui nous brûlera de joie.

Alcina

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Je ne sais plus aujourd'hui si c'était à lui ou à moi que je parlais debout. Derrière la fenêtre la foule marchait à pas lents. Le temps que la salle retourne à l’ombre. Il ne m’écoutait plus, la tête ailleurs, le même et pourtant si différent. L'avais-je reconnu,  en ce lieu ce lieu  obscur  de notre rencontre ? Il ne suffisait pas d'effleurer le marbre  pour qu'il reprenne vie. Ange  blanc, il décida, je n'étais pas Alcina. Ah! mio cor! schernito sei !          Ah, mon cœur ! On t’a trompé ! Stelle, Dei! Nume d’amore !        Astres, dieux, divinités d’Amour ! Traditore ! t’amo tanto ;              Traître ! Je t’aime tant ; Puoi lasciarmi sola in pianto,      Tu peux m’abandonner seule en pleurs, Oh Dei! Perché ?                        Oh Dieux, pourquoi ? Ma, che fa gemendo Alcina ?     Mais que fait Alcina à gémir ? Son regina, è tempo ancora :     Je suis reine, il est temps encore Resti, o muora, peni sempre,     Qu’il rest

Stèle *

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La poussière ne retient ni la trace ni le son du pas. Des issues de secours ouvrent plusieurs fois par jour sur des horizons incertains des univers bruts, sauvages. des équilibres au bord  des failles du quotidien   deux ou trois objets effleurent le souvenir vident la tête J’essaie de lire ce que raconte mon histoire, remettre de l’ordre et de la couleur sur les images.  J'ai toujours pensé mes paysages indestructibles  je croyais les voir infiniment. Dans les malles de la mémoires quelques loques oubliées des visages devenus presque inconnus me saluent, parlent une langue étrange. Alors, je retisse les rêves que je faisais enfant,  j'essaie d’en combler mes nuits. (2014) * En botanique, partie centrale des tiges et des racines des plantes vasculaires entourée de l'endoderme et comprenant la moelle, le bois et le liber ainsi que les formations secondaires libéro-ligneuses (source CNRTL)

hyperacousie

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la vague pose son oreille sur le sable infinie rumeur ainsi le grand vacarme prête oreille au silence

une discrète fleur rouge

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J'ai marqué la page du jour d'une petite fleur rouge cueillie sur le talus parmi les herbes folles. J'ai noté en marge  son parfum discret accroché le temps avec une fleur des champs. Le doigt silencieux a fermé le carnet sur ce bonheur discret petit rebond de la vie sur les ruines du mur des rêves. Parc de l'Hermitage Lormont  J'aime les friches industrielles , l'invasion clandestine de la nature. Dans leur maquis, l'esprit se met en jachère à l'unisson de leur solitude et leur silence désolé. Il y règne la grande nostalgie des fins de mondes

portefaix

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Certains matins pèsent plus lourd qu'un ciel d'orage. On finit tous par oublier que l'oubli est la pire des légèretés. Labourer en sillons profonds pour déraciner ce qui charge le cœur.