en chemin (2017)

Sur le Ciron j'ai aperçu
les feuilles de l'été enfui
une touche de vert effrayée
le tourbillon de la pagaie
et ton reflet dans l'eau

Sur le Ciron j'ai entendu
le pas du marcheur solitaire
des soupçons d'oiseaux dans les branches
le bruissement de la pagaie
et ta voix sur l'eau

Gardienne du sanctuaire
je les ai reçus
dérive de la saison morte
c'est dans le reflet du présent
que je les ai adorés

(photos, début d'automne sur le Ciron entre les ponts d'Atonion et de Peyrebernede)























Epiphyte

Si sur le chemin
à l’abri des regards
se cache l’amour
si jouir de l’autre
n'est jamais
sans le dominer
sans renoncer à sa folie
sans orgueil
si choisir un chemin
prive du plaisir d’en
découvrir de nouveaux
je préfère librement
la saine absence d’espérance
sans scrupules ni remords

Serres du jardin botanique de Bordeaux, support de Platycerium bifurcatum (corne d'élan ou corne de cerf)



Ce ciel copie de ciel
sort le rêve de ton propre corps
la lumière te prête son discours
et tu improvises sur ce qui ne sera plus

Tu croises ton regard sur tes mains
et tu sors dans le froid vite
pédaler vite pour oublier la morsure...

(photo, derrière la fenêtre, 17/11/17)




















le voisin a coupé le laurier
l’œil se déploie dans l'espace libéré
une résistance consciente à l'oubli

l'image par la fenêtre vit
cet assentiment silencieux
avec moi-même

image quotidienne
dans la soumission de la lumière
elle écrit le mot jour

ne rien dire
taire par peur que ne s'évapore
ton image

je parle à cette image fatiguée
au crépuscule qui te meurt
à chaque regard par la fenêtre

(par la fenêtre, 17/11/17)

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