matin

(Rien ne m'attache plus à un lieu que ses rumeurs présentes, passées et futures .)


Ce sont d'abord des sons
un répertoire inimitable
bien avant la lumière
Ils glissent dans l'eau
du demi sommeil
l'esprit flottant hésite
merle ? mésange ? pinson ?
Cinq heures trente précises
tous les matins
juste là
le plus beau des réveils
le concert de tous ceux
qui parlent au jardin
se glisse par la fenêtre
ouverte
entre le ronron du chat
et la pendule métronomes
des heures nocturnes

Là donc
chaque matin
le jour prend corps musical
invite à quitter la chambre
avant que la ville n'éveille
son brouhaha et que
l'oiseau ne devienne
illusion matinale
(février 2019)



Amarré à l'appui de la fenêtre
le jour oscille
un parfum de nuit
hante la tête
le regard s'arrête un instant
sur le chat
sur la pomme de pin
qui l'emportent au-delà de l'obscur
l'aube avance à grandes enjambées
secoue les mots endormis

Que dire de plus ?
à la dérive
la nuit perd la mémoire
(novembre 2018)




Le jour qui se lève
fugace entre les branches
perd la mémoire d'hier
Il lèche la chair minérale
des tuiles humides
sans un regard
aux semelles sombres
de la nuit attardées
sur le trottoir
Le vert renaissant
se choisit deux ou trois
chants d'oiseaux
Seuls l'odeur du café
et les rêves retenus
au bleu des draps
sont immuables
(août 2018)




..
le matin est une drôle d'histoire
s'y perd ce que le soir a épargné
...
les fenêtres s'ouvrent tôt
sans vraiment y croire
absorbent les lentes rafales
qui pulsent au dehors
la maison bloc noirci de nuit
sous ses allures d'animal terré
laisse deviner sa beauté
...
une soudaine levée des ombres
immenses sur le vaste mur
met fin à l'errance nocturne
...

(2017)


Le vent parle des mots
promesse de jour. Il s'émeut
d'un rêve qu'il ne veut oublier.


Ce peu que tu sens ce vague
frisson n'est que cette histoire
trop longue et trop pesante
pour un poème

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