mon cinéma


C'est un intervalle de bonheur
porté par le son nostalgique
un instant suspendu
une fenêtre délicieuse
par laquelle se glisse
l'appel bouleversant

C'est toi qui écoutes et cèdes
soudain prompte à offrir
tu donnes aux murs secs
la soif, les yeux, la beauté
la force de surmonter la crainte


portes ouvertes
dans les fortifications
l’œil s'y engouffre


nos consciences cloisonnées
cherchent l'illumination

(base sous marine Bordeaux)





Je n'ai jamais vraiment aimé le cinéma. Je n'aime pas lire de romans. Je n'aime pas que l'on me raconte des histoires, sûrement parce que déjà, toute petite, ma tête était envahie par un monde qui n'appartenait qu'à moi.
Pire, il m'arrive souvent, lors de représentations à l'Opéra, de fermer les yeux pour ne garder que l'atmosphère du théâtre, la musicalité du lieu, pour mieux goûter l'accord des voix avec la musique, sans avoir à "subir" la dictature visuelle imposée par le metteur en scène.
Pourtant, je garde en mémoire des images, je les revois parfois, elles sont les témoins de rencontres ou de moments qui ont marqué ma vie : Cria Cuervos , les diaboliques, Il était une fois dans l'ouest, les tontons flingueurs ou la Stada.
Elles restent des images. Moi, ce que j'aime c'est voir le mouvement de la vague, l'oiseau la survoler. Je regarde la forêt et je me sens légère. C'est vrai. Le temps est dans le bon tempo, l’œil regarde sans contrainte à l'abri du mensonge. Mon esprit n'a jamais eu besoin d'excitations artificielles pour s'épanouir.
(surtout ne vous privez pas du plaisir d'aller rendre une petite visite à Fred ABRACHKOFF...http://fredabrachkoff.blogspot.com/ )



Ecoute un peu ça :
pas une lame qui ne chante
à n'en plus finir ton pas

Les pies se battent dehors, le rouge-gorge grappille quelques miettes sous le nez du chat, les voisins entrent et sortent, le mimosa prend sa place lentement. Chaque jour vient et s'en va sans regret.

Vois un peu ça :
pas un reflet qui ne dise
que tout est en promesses.

2017

Maintenant, est-ce une chose facile de se connaître soi-même, et celui qui a mis ce précepte au fronton du temple de Pytho était-il le premier venu ? ou bien est-ce une chose difficile et qui n’est pas à la portée de tous ?

ALCIBIADE

Pour moi, Socrate, j’ai souvent pensé qu’elle était à la portée de tous, mais parfois aussi qu’elle était très difficile.

SOCRATE

En tout cas, Alcibiade, qu’elle soit facile ou non, il n’en reste pas moins que, si nous nous connaissons, nous pourrons peut-être savoir quel soin nous devons prendre de nous-mêmes, et que, sans cette connaissance, nous ne le pourrons jamais.
Platon Premier Alcibiade - Sur la nature de l'homme
Traduction Emile Chambry



Commentaires

  1. Merci pour cette série de textes et photos qui me touchent profondément. Oui à ce refus d'être agressé visuellement. Oui aussi aux mots de Socrate. Se connaître pour (enfin) s'aimer, être bienveillant avec soi. ! Bonne journée

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